Géopolitique

Macron frappe fort sur la Syrie

Syrie : l'entrée fracassante d'Emmanuel Macron dans le club des grands acteurs. La nouvelle des frappes contre l'arsenal chimique de Bachar n'a pas eu l'effet d'une bombe, mais a la consistance d'une très bonne nouvelle. En effet apparaît enfin quelqu'un qui va pouvoir raisonner et faire plier Bachar dans une négociation, et c'est Emmanuel Macron. Pour plusieurs raisons. Il y a d'abord la démonstration des Armées Françaises : elles ont frappé ce qu'elles avaient décidé de frapper, elles auraient pu aussi bien tuer Bachar. La défense des Syriens a été nulle, et les Russes se sont bien gardés de

Quelle(s) puissance(s) dans un monde semi-chaotique ?

Au cours d’une Matinale du Club des Vigilants Hubert Védrine a livré sa vision, réaliste, du système international et des tensions qui le traversent. Le compte à rebours climatique, la démographie et la révolution numérique sont les principaux facteurs de changement. La géopolitique, c’est-à-dire la capacité des acteurs internationaux à diriger les événements, subit leur influence. Ces facteurs modifieront les hiérarchies existantes, la compétitivité écologique deviendra un facteur important de la puissance. Il n’y a pas de communauté internationale. Nous sommes dans un monde instable, pas

Corée du Nord : le moment de changer de logiciel ?

La Corée du Nord vient de tirer son nième missile balistique, aussitôt suivi des nièmes condamnations unanimes des grandes puissances. Auxquelles il convient désormais d'ajouter les tweets de (vagues) menaces auxquels le Président Trump nous a habitués. L'ONU vient de renforcer les sanctions économiques contre le pays. Quelles chances ont-elles de faire plier les dirigeants nord-coréens ? Car, soumis depuis des décennies à un embargo sur les armes et à un arsenal impressionnant de sanctions économiques et financières, le pays résiste, multiplie les provocations (« rayer les Etats-Unis de la

Trump et le déclin du leadership américain : l’Europe est-elle en ordre de bataille ?

Que nous réserve le nouveau Président Donald Trump, fraîchement élu, dont les provocations et les rodomontades ont régulièrement défrayé la chronique et continuent d’alimenter les conjectures ? Son arrivée, dans un contexte général d’affaiblissement du leadership américain (le récent accord sur la Syrie dont les USA sont les grands absents l’atteste), met l’Union Européenne devant ses responsabilités. Donald Trump a estimé que l’OTAN était une organisation « obsolète » (on ne peut pas lui donner entièrement tort sur ce point) et s’est plaint que ses alliés ne contribuaient pas suffisamment à

Alep, point haut de l’aventure iranienne en Syrie

Pour les Iraniens la bataille d’Alep représente une victoire mais elle est fragile et l’Iran n’a pas intérêt à prolonger la guerre en Syrie, estime François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran. La République islamique d'Iran savoure en ce moment l'accomplissement de "la promesse divine" qu'est la victoire d'Alep. En son sein, les Pasdaran, ou Gardiens de la Révolution, ont beaucoup donné d'eux-mêmes depuis cinq ans, soutenant à bout de bras la vacillante armée de Bachar el Assad, formant des forces d'appoint sur place, et surtout faisant venir du Liban des milliers de

Poutine va-t-il enfin régler le problème syrien ?

Les gesticulations des Etats occidentaux sur la question syrienne n'ont pas empêché Poutine d'aider décisivement l'armée de Bachar à reprendre Alep. Bachar exulte en public. Mais aussitôt Poutine a déclaré que "maintenant il fallait mettre en oeuvre la solution politique". Poutine a prouvé lors de l'affaire des armes chimiques utilisées par Bachar qu'il savait lui imposer ses vues. Le stock d'armes chimiques syrien a été détruit... En tout cas, Bachar l'a publiquement ordonné. A Alep, Poutine a obtenu l'exfiltration des civils et des combattants qui voulaient quitter les lieux. L'armée

Quelle est la solidité de l’Arabie Saoudite ?

D’une très intéressante Matinale du Club des Vigilants autour de Jacques-Jocelyn Paul (pseudonyme sous lequel le responsable d’un groupe français en Arabie Saoudite vient de publier Arabie Saoudite l’incontournable), je retire le sentiment que ce pays repose sur trois fondations solides …jusqu’à ce qu’elles craquent : sa structure sociale traditionnelle, la manne pétrolière et la religion. - La structure sociale est soumise à des tensions. La structure sociale est forte. Certes, les jeunes saoudiens s’ennuient, dans une société largement bloquée où le sous-emploi est très présent. Mais la

L'avenir de l'accord avec l'Iran dépend autant des Européens que de Trump

Donald Trump avait déclaré pendant la campagne électorale qu’il "reverrait" l’accord du 14 juillet 2015 sur le programme nucléaire iranien. Depuis, le président-élu est revenu en partie sur quelques-unes de ses promesses. Selon notre ami François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, dont nous publions ici l'article paru sur le site boulevard-exterieur.com, dédié aux questions internationales, les Etats-Unis pourraient se retirer sans difficultés juridiques de l’accord avec l’Iran mais leur départ ne condamnerait pas le texte qui a été approuvé par le Conseil de sécurité des

Trump construira-t-il son mur entre les Etats-Unis et le Mexique?

Pour contenir une immigration illégale difficilement contrôlable des Latinos, n’existent-t-il pas d’autres moyens que de construire un mur ? Jusqu’à présent, les moyens mis en œuvre sont plus classiques et utilisent la police (mais il y a déjà un mur partiel). Certes, les résultats ne sont pas satisfaisants, mais qu’en sera-t-il pendant et après la construction du mur que le nouveau Président américain a promis pendant sa campagne, s’il maintient ce projet ? Donald Trump a dit, lors de la présentation de son projet, « qu’il connaissait », en référence à son précédent métier, l’immobilier. Les

Michel Rocard : la vision d’un homme d’Etat nourri par ses convictions

Michel Rocard était intervenu au Club des Vigilants en février 2010 pour parler de l’élimination des armes nucléaires, combat qu’il avait fait sien, en tant que membre de la commission Canberra notamment. On était à la veille de la conférence quinquennale du Traité de Non-Prolifération (TNP) et beaucoup d’espoirs étaient mis dans le leadership américain après les discours d’Obama de 2009, à Prague et à l’ONU. Son intervention fut éblouissante. D’abord parce que son récit des négociations et l’exposé des problématiques étaient d’une grande précision (il pouvait citer l’annexe technique d’un