Géopolitique

Chine – Etats-Unis, quel scénario ?

Les formes de la guerre changent avec les époques et leur technologie mais sa nature intime, telle que décrite par Carl von Clausewitz, demeure : toute épreuve de force est en même temps une épreuve de volonté. Quelle que soit sa forme : guerre asymétrique, guerre de haute intensité, guerre de libération ou jeu d’échec du duel nucléaire, la guerre a pour vainqueur celui qui trouve la combinaison gagnante entre le peuple, le politique et le chef de guerre. Depuis deux siècles son analyse ne s’est pas démentie, peu trouvent et encore moins conservent la trinité qui soutient la victoire. Pour

Libye : 2021, année de tous les espoirs après des années de chaos

Le professeur Alaya Allani est historien chercheur universitaire (Histoire contemporaine et du temps présent) à l’Université la Manouba à Tunis. Il a réalisé et publié de nombreux travaux sur l’Islamisme et le Salafisme en Afrique du Nord et au Proche Orient et participé à de nombreuses conférences en Europe (Austrian Study Center for Peace and Conflict Résolution, Vienne Novembre 2017), Paris (Center for Mediterranean Intégration - Mai 2015), Tokyo (Mars 2014). Il a bien voulu répondre aux questions du Club des vigilants sur son appréciation de la situation actuelle en Libye, à un moment où

"L’Affolement du monde" vu par Thomas Gomart

Thomas Gomart nous livre ici une vaste fresque de l’état du monde en 10 tableaux remarquablement documentés qui constituent autant de mises en perspective de ce que les médias nous disent chaque jour de façon souvent à la fois redondante et fragmentaire. Citant Machiavel, qui écrivait au moment où les guerres d’Italie faisaient des cités-États de la péninsule la proie des États monarchiques et qui parlait d’une époque marquée par un grand désenchantement et placée sous le signe de l’indétermination des temps, il souligne l’actualité de ces formules. Car si la mondialisation a modifié la

L’Europe, les Etats-Unis et le Monde selon Pascal Lamy

L’Europe, les Etats-Unis et le Monde selon Pascal Lamy Le commerce avec l’Iran est important politiquement pour l’Europe, mais il représente une fraction minime de ses échanges. Imaginons ce qui se passerait si le Président Trump voulait associer de force les entreprises européennes à des sanctions contre la Chine, comme il le fait pour l’Iran après avoir décidé de sortir de l’accord sur la dénucléarisation de ce pays. La chambre de compensation Instex qui a été montée par l’Europe pour permettre de commercer avec l’Iran sans passer par le marché du dollar a été conçue pour pouvoir répondre

Indépendance de la Nouvelle-Calédonie ?

Le référendum néo-calédonien, qui s’est conclu par un non à l’Indépendance, à moins de 60% des votants, donne une actualité nouvelle à un débat apparu au moment de la guerre d’Algérie. La seule forme de décolonisation possible est -elle l’indépendance ? En 1956, une partie de la gauche - approximativement la majorité de la SFIO - soutenait que la décolonisation c’était la liberté et l’égalité accordée à tous, le respect des droits de l’homme et le développement économique. L’Etat indépendant, pas nécessairement respectueux des libertés et des droits des minorités, pouvait être escamoté ou au

Mieux comprendre la Chine pour mieux dialoguer

Claude Meyer articule son analyse* de la montée en puissance de la Chine en trois points : quelles ambitions ? Comment la Chine fonctionne-t-elle ? Quel type de dialogue peut-on avoir avec elle ? La Chine a une ambition planétaire. Le premier palier sera la prééminence économique, acquise dès 2030, grâce à l’effet de masse de sa population active (5 fois celle des Etats-Unis) et ses efforts dans la technologie (2,5% de son PIB, entre l’UE 2,2% et le Japon 3,3%) pour lesquels on peut citer les programmes « Made in China » et « Intelligence artificielle » (doté de 80 Md$). La Chine ne rachète

2018 : le crépuscule du G7 ?

Le centre de gravité du monde s'est déplacé. Il n'est plus à New York, il est à Shangaï. Retour sur l'état du monde en 2018. Le G7 s'est tenu au Canada et il a montré le désaccord profond de ses membres sur des questions centrales comme le climat, le protectionnisme et la prolifération nucléaire. Trump, seul contre tous, a sans doute signé la fin de l'hégémonie des USA. De l'autre coté du monde, en Chine, se tenait le sommet de l’OCS. Vous avez dit OCS ? C'est quoi ? C'est l'Organisation de Coopération de Shanghaï. L'OCS regroupe aujourd'hui des Etats qui, à tous points de vue, pèsent ou

Trump, l'Iran, l'Europe : la révolte des agneaux?

Notre ami François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, a fait paraître cet article dans l'Orient-le Jour. La décision de Donald Trump de sortir son pays de l’accord nucléaire avec l’Iran est tombée avec une brutalité qui a pris les Européens de court. Certes, depuis quelques jours, il ne se faisaient plus guère d’illusions. Mais ils espéraient encore un délai de grâce qui leur permettrait d’obtenir quelques gestes de l’Iran, ou des sanctions allégées en remerciement de leurs efforts : « encore une minute, Monsieur le bourreau » … Mais le couperet est tombé. Les sanctions

Vers la fin de l'hégémonie du dollar ?

Trump a provoqué un séisme mondial en quittant l'accord sur le nucléaire iranien. D'abord en ranimant une course aux armements nucléaires au Moyen-Orient. Mais surtout en ruinant soixante quatorze ans de confiance mondiale dans la monnaie dollar. En 1944, à Bretton Woods, les Américains, grands vainqueurs annoncés de la seconde guerre mondiale, font accepter par le monde entier la suprématie monétaire du dollar. Les grands échanges mondiaux, dont le pétrole, seront libellés en dollars. Le prix du pétrole est fixé en dollars. Le système bancaire mondial est dominé par les USA. En complément aux

Le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien pourrait être une bonne nouvelle !

Le retrait des États-Unis d’un accord durement négocié et, au dire des observateurs les plus avisés, respecté par la partie iranienne pourrait être l’occasion de relancer le multilatéralisme. Qu’Européens, Russes et Chinois proclament leur volonté de maintenir cet accord et il perdurera. Quel est le frein ? La crainte qu’ont nos entreprises de s’engager en Iran et la terreur de notre système bancaire de financer les opérations commerciales avec ce pays par crainte des représailles états-uniennes. Que l’Union européenne, la Chine et la Russie annoncent d’un front uni qu’elles s’opposeront à