Géopolitique

La Turquie : puissance économique en Asie Centrale

L’Empire Ottoman n’est plus mais la Turquie est de retour sur la scène mondiale. La déliquescence de l’Egypte lui ouvre un boulevard vers le monde arabe. L’effondrement de l’Union soviétique lui rouvre le chemin des républiques d’Asie Centrale qui, pour la plupart, sont turcophones. L’Asie Centrale est devenue la nouvelle frontière des entreprises turques . Leurs produits manufacturés sont adaptés à ces marchés avec un bon rapport qualité/prix. A titre d’illustration, on estime que 30% des produits importés au Kirghizstan sont d’origine turque.   Bien que les premiers partenaires commerciaux

Obama et le Central Command

A qui obéit le « Central command » ? En principe, au Président des Etats-Unis et, en principe, toute une hiérarchie doit être respectée. Le chef du Central Command, le Général David Petraeus est subordonné au président du « Joint Chiefs of Staff », l’Amiral Michael G. Mullen, qui, lui-même, est subordonné au Secrétaire à la Défense, Robert M. Gates. En pratique, cependant, le Central Command est devenu une puissance quasi autonome que Barack Obama a du mal à contrôler.   La zone géographique couverte par le Central Command englobe les principaux points chauds (Irak, Iran, Afghanistan) ainsi

Quand les évènements bousculent les habitudes

Rares sont les pays où la politique intérieure ne régit pas la politique étrangère … jusqu’au moment où des évènements graves bousculent les habitudes. Alors, des régimes, prétendument solides, peuvent s’écrouler et un ordre, que l’on croyait immuable, peut s’effondrer. Au Moyen Orient, la situation est si explosive que le réveil risque d’être brutal.

De l’importance du Japon (bis)

Dans une précédente alerte, Marc Ullmann a souligné l’importance du tournant politique que vient de prendre le Japon et l’intérêt qu’aurait l’Europe d’y prêter attention. L’ambiance qui règne actuellement à Tokyo ne peut qu’avaliser ce jugement. Le Premier ministre parle constamment de «  Fraternité ». Cela plait aux jeunes. Les premières mesures adoptées par le gouvernement (par exemple, le coup d’arrêt donné à la privatisation de la Poste) leur plaisent aussi. Tout se passe comme si le changement de majorité parlementaire n’était que le reflet d’une révolution voulue par des jeunes qui

Visites inopinées

"Quand on tire la queue d'un chat, on finit par voir la tête". Il paraît que c'est un proverbe persan. Si c'est vrai, cela tombe bien car les négociations, pour l'instant, se focalisent sur la queue du chat. Je suis sûr, pourtant, que la tête surgira. En clair, l'Occident s'est auto piégé en faisant de l'arrêt de l'enrichissement un préalable. Les Iraniens refusent en arguant que le TNP leur en donne le droit. On pourra amuser la galerie quelques temps avec cette joute mais l'essentiel est de disposer de moyens de contrôles suffisants pour s'assurer que les stades ultimes ne sont pas franchis

De l’importance du Japon

Dans son premier numéro, daté de février 2002, Vigilances s’est donné pour règle de ne traiter l’actualité courante que dans la mesure où ses rédacteurs pourraient répondre à trois questions : pourquoi est-ce important ? En quoi cela nous concerne ? Qu’est-ce qu’on y peut ? Cette exigence était dictée par le fait que beaucoup d’évènements sont assez visuels pour produire de belles images à la télévision sans être nécessairement porteurs d’avenir et, qu’inversement, il peut être tentant de traiter de façon anecdotique des signes annonciateurs. Sept ans plus tard, notre ambition demeure bien que

God save Obama

Toutes les nations du monde entreraient dans un brouillard épais si, en 2012, un candidat d’extrême droite, chauvin, protectionniste voire belliqueux devenait président des Etats-Unis. Le danger est réel. Il ne faut pas le sous-estimer. Les peuples, quels qu’ils soient, n’aiment pas se sentir en descente . Ne parlons pas de déclin, le mot est trop lourd de références historiques. Disons seulement que le poids relatif des Etats-Unis n’est plus ce qu’il était, qu’il continuera forcément de baisser et que le passage à un monde multipolaire s’annonce délicat.   Le géant est empêtré. S’il se passe

La plaie afghane

Mettez-vous à la place d’un Afghan qui, même s’il est Tadjik ou Ouzbek et condamne les excès commis par des Talibans Pachtounes, voit des soldats occidentaux chercher à dicter l’avenir de son pays. Il se dit que, tôt ou tard, les étrangers partiront alors que les Pachtounes, qu’ils soient ou non Talibans, seront encore là. S’il n’y a pas de gouvernement national crédible, il préfèrera ménager son avenir plutôt que faire figure de collabo. Moralité : si l’on veut peser sur le destin d’un pays lointain, il faut être sûr de pouvoir rester le temps qu’il faudra. Est-ce vraiment sur pour l

Corée : réunification impossible, guerre improbable

Dans la course à l’horreur, le régime nord coréen est dans le peloton de tête. Il règne par la terreur sur une population affamée. Aujourd’hui, il se sent fragilisé par la maladie du dictateur en chef. De peur que le monde extérieur conspire contre lui, il montre les dents et fait monter la tension nucléaire. Pourtant, malgré le flot de bonnes paroles humanitaires, personne ne veut vraiment de la réunification des deux Corées.   L’analogie avec la réunification allemande est trompeuse . La Corée du Sud est moins riche que ne l’était l’Allemagne de l’Ouest tandis que la Corée du Nord est plus

Iran cherche provocations

C’est vieux comme le monde. Lorsqu’un régime est contesté, il veut pouvoir évoquer des menaces extérieures afin de déclencher un réflexe patriotique. Khamenei et Ahmadinejad ne peuvent se contenter de mots ; ils vont essayer de provoquer des provocations. Khomeiny avait fait de même en 1980. Il était même allé si loin que l’Irak, avec la complicité américaine, était entrée en guerre. Espérons que rien d’aussi grave ne surviendra aujourd’hui mais il faut quand même s’attendre à ce que le régime trouve des excuses pour pratiquer des purges parmi les dirigeants tentés par la contestation.   Une