France

L’intégration en question

Le vote aux élections locales des étrangers résidant en France est un éternel serpent de mer. Depuis l’arrivée des socialistes au pouvoir, en 1981, il revient, ? intervalle régulier, sur le devant de la scène. Récemment, c’est le Ministre de l’intérieur, par ailleurs président du parti de la majorité, qui l’a remis sur la table. Il s’est déclaré favorable au vote des étrangers non communautaires après dix ans de résidence. Tollé général, en particulier ? droite, la plupart refusant de dissocier l’exercice de la citoyenneté et la nationalité. Certains vont jusqu’? déceler dans la démarche d

Pour un brassage d’adolescents

En supprimant le service militaire sans instituer un minimum de service civil, la France s’est privée d’un indispensable outil d’intégration. Chirac récupère le vocable mais ne propose qu’un accompagnement pour jeunes en quête de formation. Tout reste ? faire en matière de brassage et, comme les révoltés ont très souvent moins de 18 ans, mieux vaudrait tendre ? faciliter un brassage d’adolescents. Trois semaines ou un mois de vacances scolaires pourrait, pendant deux ou trois ans d’affilée, représenter une formule d’autant plus adéquate qu’elle assurerait un suivi personnalisé. Les ministres

Vers la société rêvée

L’ Ami Public est parti d’une ébauche de diagnostic sur l’état des gens et de la société en France qu’il nous paraissait nécessaire de creuser pour alimenter la créativité et la pertinence de quelques groupes de réflexion et d’expérimentation qui proposeraient des actions. Vous trouverez ci-après une synthèse d'un rapport disponible sur le site de l’Ami Public. Le propos et la méthode La première phase de notre plan qui vient de se terminer est une recherche ethno-sociologique de terrain centrée sur le vécu d’une population française moderne. - Population française, parce que la France est le

Islamisme et banditisme, même combat

Les derniers bidonvilles ont disparu dans les années 70. Celles que l’on appelle banlieues sensibles et dont on pointe l’urbanisme calamiteux, aujourd’hui, accueillaient une population diversifiée où les pères allaient au travail et les enfants ? l’école. On vivait encore les trente glorieuses et le futur était plein de promesses. Avec le début de la crise, au milieu des années 70, les pères, non qualifiés, se retrouvent au chômage. Il leur restait cependant l’espoir que les enfants, grâce aux études, puissent s’en sortir. Las, la crise s’intensifie ? partir des années 80 et, études ou pas

Le Choc des malentendus

Même le vocabulaire peut créer des malentendus entre les Etats-Unis et l’Europe. Ainsi en va-t-il du mot “diversité”. Pour un Américain moyen, ce mot signifie le pluralisme de sa propre société. “L’Affirmative Action” facilitant l’entrée aux universités des noirs, latinos et autres minorités ethniques et culturelles, renforce la conviction qu’ont les Américains d’être ? l’avant-garde de la tolérance. En Europe, la fierté inspirée par la diversité est moins liée ? la situation interne d’un pays qu’au projet d’intégration d’Etats européens autrefois antagonistes. Cette acception externe du mot «

Les Français ont peur

" Les Français ont peur. Peur de tout. Il suffit de mesurer la surréaction concernant la menace de grippe aviaire pour en apprécier l'étendue... Dans le contexte de la mondialisation, cette peur s'apparente ? celle d'enfants dans une plaine par nuit noire : on n'en maîtrise ni les contours ni les limites, donc on n'en perçoit que l'hostilité. Comme la peur de l'enfant, celle du citoyen doit être dominée. Avec un premier principe : notre avenir dépend d'abord de nous. Etre antimondialisation, c'est comme être contre le fait que l'océan soit salé. Vouloir retourner derrière la protection des

La diversité gage de démocratie

Avec 12,3 % de femmes ? l'Assemblée nationale et 10,9 % au Sénat, la France reste dans ce domaine la lanterne rouge de l'Europe avec l'Italie et la Grèce. La loi sur la Parité, promulguée le 6 juin 2000, n’y a rien fait. La proportion de jeunes idem. 17 députés sur 577 ont entre 30 et 40 ans. Quant ? la représentation de ce que l’on appelle, aujourd’hui, les minorités visibles, elle est nulle. La France fait ? cet égard figure d'exception européenne. Le monde politique n’est pas seul en cause. Dans les entreprises, le nombre de femmes cadres, par exemple, est encore très limité. Aucune femme

Simplification : paroles, paroles

13 ministres délégués ou secrétaires d’Etat pour le développement des PME se sont succédés depuis l’accession de Georges Pompidou ? la présidence de la République en 1969. Chacun d’entre eux a promis de diviser par deux la paperasserie administrative. En 2005, soit 36 ans après, cette paperasserie, en réalité, a été multipliée par deux. Ce qui donne un absurde : ½ puissance 13 = 2 ou, si l’on préfère, ½ V puissance 13 = 2, V étant le coefficient de velléité des ministres.

Indicateurs : de performance ou d'esbroufe

La Loi Organique sur les Lois de Finances est l'une des composantes de la réforme de l'Etat. Elle prévoit d'allouer les crédits aux administrations sur la base des missions fixées au gouvernement et de suivre la performance des actions entreprises par des tableaux d'indicateurs, pour davantage de lisibilité, de responsabilisation et de démocratie. On trouve ainsi sur le site du Ministère des Finances les avants-projets de performance, ministère par ministère, des missions et programmes du gouvernement. Chacun comporte un chapitre "objectifs et indicateurs de résultats". C'est le cadre qui

Rancunes je vous hais

Alors qu’un Traité d’amitié devrait être signé, cette année, entre l’Algérie et la France, des esprits malins s’évertuent ? le contrarier. Esprits malins, des deux côtés de la Méditerranée, qui portent un regard univoque sur l’histoire commune. Histoire coloniale certes dont les ravages doivent être reconnus. Mais commune aussi car elle a apporté le sens de l’altérité pour les deux parties. Aujourd’hui, ce Traité risque de capoter prisonnier de ceux, peu nombreux ici et l? bas, qui préfèrent regarder vers le passé, encore et toujours, plutôt que de construire l’avenir.