Economie

Facebook : va-t-on séparer Docteur Jekyll de Mr Hyde ?

Facebook est-il responsable de ce qui se publie sur son réseau ? C’ est la question à 50 milliards de dollars (le montant de ses recettes publicitaires). Non, répond Facebook depuis toujours : je ne suis pas l’éditeur, chacun est libre de publier, et un contrôle entraverait la liberté d’expression et le Premier amendement. Une position reprise et gravée dans la législation américaine. Certes, cette position semble en train d’évoluer : Marc Zuckerberg vient d’admettre une certaine responsabilité de son réseau devant les élus américains et il a décrit les outils d’intelligence artificielle (et

PACTE : Inventons la Société à Pacte Salarial

A l’occasion du projet gouvernemental PACTE, un débat s’est ouvert autour du statut de l’entreprise. Il nous permet d’inventer la société par action du 21 e siècle : la Société à Pacte Salarial dont chaque salarié est actionnaire. Le déséquilibre anachronique de la société par action La société par actions s’est structurée au début du 19 e siècle dans un monde différent du nôtre: le salarié sortait à peine du servage et son patron du droit seigneurial. Elle repose sur une inégalité de principe entre les apporteurs du capital, actionnaires et maitres à bord, et les salariés, apporteurs de leurs

U.S. Trade Policy : Clearing the Brush – or Pulling up Stakes?

Notre ami Peter Rashish a écrit ce texte pour son blog du AICGS ( Americain Institute for Contemporary German Studies). Il explique les deux voies possibles de l’administration Trump pour changer les règles du commerce international dont l’évolution est considérée comme dommageable aux intérêts américains. Réformer le système en continuant à y participer ou splendide isolement, toutes les options semblent sur la table. The Trump administration has been in office for a little over a year now, and it is becoming clear there are two ways to view its approach to trade policy. One is to see the

Ce que le Bitcoin nous dit des valeurs de notre époque

Notre monde a développé comme jamais la spéculation financière. Le Bitcoin en est l’exemple pur. Conçu pour faciliter les transactions, il n’a déclenché les passions qu’en se révélant un formidable outil spéculatif : une loterie financière mondiale, sans prélèvement fiscal ni plafond des gains (payés par les nouveaux joueurs aux anciens) et une loterie « cool » : je participe à une histoire extraordinaire, sans mobiliser aucune expertise technologique, économique ou artistique. Notre monde est construit sur la gabegie énergétique et la fraude fiscale. Le Bitcoin repose bien sur ces moteurs : l

Dette : l'idée à débattre de France Stratégie

Dans une note sur la soutenabilité des dettes publiques de la zone euro France Stratégie évoque une mesure inédite : l’Etat décrète qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels. Il devient ainsi créditeur d’une somme annuelle correspondant à la rémunération du droit d’occupation du sol dont le paiement peut être différé lors de la vente ou de la transmission. Ni les revenus courants ni les patrimoines professionnels ne sont touchés. La ponction est même favorable à l’activité puisqu’elle lève l’aléa d’une déstabilisation par la dette grâce au rééquilibrage du bilan

Réchauffement: marché ou long terme il faut choisir

Les récentes calamités météorologiques rappellent de façon concrète ce qu’une concentration de 400 ppm de CO² dans l’atmosphère veut dire. La question est connue et se pose de façon simple : pour contenir la concentration de CO² dans une limite acceptable (~450 ppm) il faut que 9/10 e des énergies fossiles restent là où elles sont. Le marché ne règlera pas ce problème, les politiques non plus. Ni les uns ni les autres n’ont d’intérêt dans le long terme, le court terme est consubstantiel à leur activité. Le marché fonctionne sur l’idée que la valeur d’une ressource est plus importante aujourd

Croissance économique et inégalité en Chine hier, aujourd’hui, demain

Le professeur Zuo Xuejin, Président de l’Académie des Sciences Sociales de Shanghaï, a expliqué la stratégie de la Chine sur les inégalités dans le cadre du cycle Ethique et Economie organisé par notre ami Bernard Esambert, à l’Institut de France. Il a fait appel à la pensée confucéenne pour expliquer que la politique suivie respecte un principe d’équilibre entre la protection des travailleurs et la flexibilité du marché,. Au cours de la période d’économie planifiée de la Chine, l’égalité était relativement importante, mais au prix d’un revenu faible par habitant (de l’ordre de 275 €). Ensuite

Rétablir la confiance dans l’économie libérale : la conversion de l’OCDE.

Le monde développé occidental est heureusement conscient des dérives de son mode de développement, ce qui peut donner l’espoir qu’il arrivera à les corriger. La conversion au fil des ans d’une organisation économique comme l’OCDE à de nouveaux thèmes est particulièrement significative. Elle vient par exemple de sortir un rapport sur le Revenu de base en encouragent les expérimentations. Son secrétaire général, Angel Gurria, économiste mexicain, était l’orateur le 20 février du cycle "Ethique et économie", organisé à l’Institut par Bernard Esambert, ancien président du Club des vigilants. Née

Le libéralisme et les passions destructrices

Pour Jean-Pierre Dupuy, ingénieur et philosophe, professeur à Stanford, invité du cycle « l’Ethique du Libéralisme » de notre ami Bernard Esambert au sein de la fondation Ethique et Economie, l’économie joue le même rôle que le sacré vis-à-vis de la violence. Le « cas Trump » (ce pourrait être un « cas clinique ») illustre bien, selon le philosophe, ce qu’il faut entendre par « passions destructrices ». Jean-Pierre Dupuy pourfend l’idée d’un Trump narcissique et égocentrique jusqu’à la caricature. Selon lui « l’égo de Trump est vide ». C’est pourquoi il a absolument besoin de l’admiration, de

Suzanne Berger: pour éviter le protectionnisme cédons sur l’immigration

Les coûts politiques de la globalisation, en forte augmentation, sont « hors de contrôle ». Symptômes : Trump et le Brexit. Que faire ? C’est la question à laquelle a tenté de répondre Suzanne Berger, politologue et historienne américaine, spécialiste de la mondialisation mais aussi de la France. Elle s’exprimait le 16 janvier à Paris, dans le cadre du cycle « Ethique et Economie » organisé à l’Institut par Bernard Esambert et Gérard Collomb. Les causes économiques du populisme sont incontestables. Depuis l’entrée de la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce en 2001, l’augmentation des