Economie

La tentation du nationalisme

Après la crise de 2008 comme après celle de 1929 on pouvait craindre la montée du protectionnisme et du nationalisme. La voilà qui arrive. Un mauvais résultat du commerce extérieur, la révélation d’une hypothétique fermeture d’usines chez Peugeot, le moindre courant d’air souffle sur la braise. Protectionnisme et nationalisme sont explicites dans le programme du Front National. Ce n’est pas une surprise. En la matière ce sont les compagnons de route des extrêmes qui sont inquiétants. Ils arrivent aussi. Arnaud Montebourg est candidat à la primaire du PS sur la base d’un programme de «

Avoir confiance et faire confiance

Le peu que la vie m’apprend peut-il servir à autrui ? Chacun se pose la question. Chacun croit avoir une réponse. Celle que je suggère tient en un mot : confiance. La confiance est une chaîne magique qui va de l’individu à la planète entière. Toutes les collectivités humaines sont concernées. Sans confiance, il n’est pas d’ordre possible hormis par la contrainte. Au niveau personnel, vient d’abord la confiance en soi qui permet de faire confiance aux autres et d’avoir confiance en l’avenir. Pour ceux qui ont bénéficié d’une enfance très heureuse, c’est un don presque naturel. Pour ceux qui ont

Quel budget pour quelle nation ?

Les États-Unis, c’est bien connu, vivent au-dessus de leurs moyens. Particuliers, collectivités et gouvernement devront faire des économies. Au niveau de l’Etat, comment définir les priorités ? Quelles dépenses devront être sauvegardées ? Quelles autres devront être sabrées ? Les élections présidentielle et parlementaire de 2012 se joueront sur ces questions. Le débat budgétaire de cette année nous donne un avant-goût. Un de ses aspects est particulièrement difficile à comprendre pour un Européen : des millions de pauvres militent pour que les riches payent moins d’impôts. La branche « tea

Où est le vice ?

Vous avez dit « crise financière » en Europe ? Pour moi, c’est surtout la crise de nos « ego ». Je m’explique : La Grèce serait au bord de la faillite d’Etat. Je ne suis pas un expert de la finance, j’essaie d’y comprendre quelque chose, et j’ai bien du mal… mais tout de même, il y a des concepts suffisamment simples que j’arrive à appréhender. La Grèce, comme chacun des Etats de la zone Euro, a une dette « souveraine ». Cela veut dire que si un jour l’Etat grec décide de ne plus rembourser cette dette, ou de n’en rembourser qu’une partie (ce qu’on appelle dans le jargon financier une «

Pêcheur d’Islande et (ex-)Tigre Celtique en quête d’une sortie de crise

Les “Pêcheurs d’Islande” comme les “Tigres Celtiques” d’Irlande ont été, comme bien d’autres, très touchés par la crise financière de 2008-09 qui se prolonge. Pour tenter d’en sortir, les Islandais ont suivi une voie classique : baisse de la demande intérieure notamment de la dépense publique combinée à une dépréciation massive de leur devise – ce qu’il est convenu d’appeler en doctrine économique un ajustement “nominal” – et refus non seulement de sauver leurs banques impécunieuses, mal gérées et mal contrôlées, mais aussi, par referendum, à deux reprises, d’en assumer les dettes, y compris

Alerte sur la dette américaine : une nouvelle … mais quelle nouvelle ?

La presse mondiale, non seulement financière mais généraliste, s’est fait aussitôt l’écho de cette nouvelle, et les marchés boursiers y ont réagi par une forte chute ponctuelle : la célèbre agence de notation Standard and Poor’s (S&P) vient de mettre sous surveillance négative pour une éventuelle dégradation, la note, le fameux AAA qui est la meilleure possible, des obligations du Trésor américain. Il est vrai qu’avec une dette publique de près de 15 000 milliards ou, pour parler franglais, 15 trillions de dollars, environ 100% du PIB, et un déficit budgétaire d’environ 10% du PIB, les Etats

La Suisse a un deuxième secret

La Suisse est connue pour son secret bancaire souvent critiqué et, sans doute, critiquable. Il ne faut, cependant, pas oublier que la Confédération n’abrite pas seulement des « banques coffres-forts ». L’édition 2010 du classement, dit de Davos, a été rendue publique en janvier. Il hiérarchise les pays en fonction de leur performance économique globale, selon divers critères usuels conjugués tels que taux de croissance, niveau d’emploi, revenu par habitant, stabilité des prix, éducation, qualité des infrastructures, état des finances publiques, etc. Et qui donc arrive en tête ? L’heureux

L’urgence qui imposera la réforme du système monétaire

La rumeur précédant les prochaines grandes réunions internationales laisse présager un doux ronron sur la réforme du système monétaire international. La France s’est livrée à ses incantations habituelles mais le président Sarkozy lui même, président du G20, aborde la question avec beaucoup de prudence et ne semble pas vouloir déployer sur ce terrain son volontarisme habituel. Il y a pourtant une bonne raison qui pourrait faire avancer le dossier plus vite qu’on ne l’imagine : les caisses sont vides. C’est ce qu’a dit en termes plus feutrés Michel Camdessus, ancien directeur général du Fonds

Faire fructifier le capital humain

Pour certains la crise est derrière nous. Je n’en fais pas partie. Ma conviction est qu’on est loin d’être sortis de la crise. Compte tenu du poids des dettes – privées et publiques – on a inéluctablement devant nous une bonne dizaine d’années de vaches maigres. Comment redresser la barre et renouer avec la croissance ? On sait que la démographie joue, en terme économique sur le long terme, un rôle majeur. Or, si la France tire plus ou moins son épingle du jeu, ce n’est pas le cas ailleurs en Europe. Avec un taux de fécondité de 1,4 %, l’Allemagne – elle n’est pas la seule – voit d’ores et

La zone euro vue de New York

Le “ Pacte de Compétitivité ” prôné par la France et l’Allemagne pour sortir la zone euro de ses troubles n’est pas sans attraits. Par exemple, la reconnaissance mutuelle des diplômes est une bonne idée qui rendrait l’économie européenne plus flexible et plus performante. De manière générale, l’Europe a besoin de plus de gouvernance économique pour faire marcher la gouvernance monétaire déjà existante dans la forme de l’euro. Mais pourquoi “ compétitivité ”? Un mot qui certes peut décrire l’ambition d’une société industrielle mais qui parait un peu étrange au niveau d’un pays et a fortiori