Economie

France : pour un « agenda 2015 »

Commencer par un Grenelle du développement démultiplié dans les bassins d’emploi. Notre pays souffre. Désindustrialisation. Développement poussif des services. Chômage. Balance du commerce extérieur de plus en plus déficitaire. Notre vitalité s’effondre. C’est dans les entreprises que se joue l’essentiel. Dans la plupart des grandes, le pouvoir a été confisqué par la finance. Les dirigeants n’ont plus donné la priorité au développement dans la durée, à l’évolution anticipatrice de ses métiers, à l’excellence de ses produits, aux opportunités de répondre aux vrais besoins des consommateurs, de

Chineallemagne : usine du monde

La Chine et l’Allemagne se disputent le titre de premier exportateur mondial. C’est tantôt l’une, tantôt l’autre. Les records tournent autour de mille milliards de d’euros. Pour digérer sa réunification, l’Allemagne a beaucoup peiné. Au début des années 2000, sa compétitivité était en berne. Entre 2003 et 2005, le chancelier Schröder a mis en chantier un « agenda » de redressement. Les résultats sont aujourd’hui patents. Croire qu’après s’être donné tant de mal pour tirer parti de la mondialisation, les Allemands pouvaient se convertir à un « protectionnisme à l’échelle de l’Europe » est pure

Recyclage du CO2

L'utilisation massive de combustibles fossiles et l’augmentation de la concentration de CO2 dans l'atmosphère qui en résulte, serait, selon le Giec, un des facteurs de réchauffement climatique. La réduction des rejets de CO2 est devenue de ce fait un axe majeur des politiques de lutte contre les gaz à effet de serre (GES). Le captage et stockage du CO2 a été jusqu’ici une des approches les plus prometteuses. Mais voilà qu’une équipe de chercheurs du CEA et du CNRS a pris un chemin de traverse. Ils ont réussi à convertir du dioxyde de carbone (CO2) en formamides, des molécules issues

Patrimoines en danger

D’aucuns comparent cette crise à celle de 1929. Il n’en est rien. La crise actuelle est la première crise réellement mondialisée. Elle frappe autant les Etats que les ménages, en particulier aux Etats-Unis. La situation économique s’est, depuis deux ans, extrêmement dégradée. Or, que voit-on ? Une sorte de fuite en avant des autorités économiques et politiques qui s’avère catastrophique. En deux ans, rien n’a été fait qui ait eu un impact sur l’économie que ce soit aux Etats-Unis, au Japon – sur lequel il nous faudrait tirer une croix définitive – ou en Europe. Pour la conjurer, on a exhumé

Délocalisations ? Relocalisations ? Où garder le cash ? Les multinationales aux aguets

Il y a quinze ans, General Electric a créé à Waukesha dans le Wisconsin une unité « Rayons X ». Cette année, décision a été prise d’en transférer le siège à Pékin. Deux milliards de dollars seront investis en Chine et six centres de recherche y seront installés. L’année dernière, General Electric a engrangé 5,1 milliards de dollars aux Etats-Unis mais les niches fiscales en vigueur ont permis de ne payer aucun impôt au Trésor américain. Quant à l’argent gagné à l’étranger, il est placé là où les conditions fiscales sont les meilleures. Pour ce qui est de l’emploi, rappelons que G.E. a moins de

Europe : avancées par défaut

Fernand Raynaud a fait rire des millions de Français avec son sketch : « Y a comme un défaut ! » : l’épaule droite d’un costume était mal taillée, on retouchait l’épaule gauche et ainsi de suite ... Il en va de même pour l’Europe. De Gaulle, puis des gouvernements successifs, tenaient à la « Politique Agricole Commune » mais comment diable fixer des prix européens communs aux principaux produits si les monnaies nationales pouvaient évoluer de façon divergente ? Pour palier cette difficulté, des « montants compensatoires » ont été instaurés. C’était très compliqué. La « monnaie unique » a réglé

Europe : le cauchemar anglais

Une Europe Continentale unie sous la prédominance d’un de ses Etats, c’est, depuis toujours, le cauchemar anglais. D’ici à ce que « Kaiser Merkel » soit caricaturée en Napoléon à la Une d’un tabloïd, il n’y a pas loin. Les dirigeants britanniques ont une marge de manœuvre limitée. Une déconfiture de l’euro ne ferait pas leur affaire car les finances mondiales seraient toutes entières ébranlées. Il s’agit donc à la fois de limiter les dégâts monétaires et d’éviter que l’Euroland s’engage sur une voie fédérale que la Grande Bretagne s’interdit d’emprunter. Une double offensive semble probable :

Les "Occupy" : révolte ou révolution ?

Lancé le 17 septembre à Zuccotti Park, rebaptisé Liberty Square, le mouvement "Occupy Wall Street" dont le mot d'ordre est " nous sommes les 99 %" » a essaimé dans près d’une centaine de villes américaines. Près de trois mois plus tard, les "99 %" sont toujours là et le mouvement ne faiblit pas. Je suis allée à Zuccotti Park à quelques 500 mètres de Wall Street. Sa taille, celle d’un square de quartier parisien, comme ses occupants, quelques centaines à certaines heures du jour, donne au lieu un petit côté de kermesse. Il y là le coin café, restaurant, épicerie, fripe, librairie… Mais il y

Désindustrialisation. A qui la faute ?

Le véritable drame de l'économie française s’appelle désindustrialisation. L'industrie est créatrice de valeur et d'emplois. Il faut jouer les cartes de la haute technologie et de la qualité. Nous ne l'avons pas fait, ou mal. A qui la faute ? Certainement, pour beaucoup, à un système éducatif qui a longtemps mis dans la tête des jeunes, dès le primaire, que l'usine c'est l'horreur et a introduit dans l'enseignement des grandes écoles (faites théoriquement pour former des ingénieurs) des cours de finances dont les élèves remplirent les salles de marché. Se plonger dans les délices de modèles

Les socialistes ont changé de discours sur les entrepreneurs

On a beaucoup remarqué que le programme des candidats aux primaires socialistes apporte peu de nouveautés. Cela ne veut pas dire pour autant que le discours des candidats ne marque pas quelques évolutions. Désormais, ils tiennent tous, et notamment les deux finalistes, un langage très positif sur les entrepreneurs qui contraste franchement avec ce qu’on pouvait entendre il y a dix, vingt ou trente ans. C’est très important si un Président socialiste doit prendre le pouvoir en mai prochain comme le pronostiquent les sondages. Pascal Picq, un paléoanthropologue qui s’intéresse aux entreprises [1