Economie

Euro : le débat prend une sale tournure

Beaucoup d’affirmations péremptoires et de soupçons réciproques, peu d’estimations chiffrées et d’évaluations crédibles. Plus les camps s’affrontent, plus le brouillard s’épaissit. D’un côté, les fans de la monnaie unique dépeignent les adversaires de l’euro comme des fous dangereux. Le divorce monétaire, disent-ils, conduirait au « chaos ». Sûrs d’eux-mêmes, ils réclament des « réformes de structure » suffisamment « courageuses » pour remettre la France « au niveau de l’Allemagne ». Selon eux, c’est une question de volonté. Il suffirait de vouloir pour pouvoir. En face, on se dit « patriotes

La protection de l’information des TPE en question

« Comment une PME française peut-elle se défendre face aux très grandes entreprises et à la concurrence étrangère ? » Telle était la problématique posée dans l’émission Libre Propos de Xerfi Canal à Jérôme Cazes, président du Club des Vigilants et de MyCercle, une startup spécialisée dans le conseil aux entreprises. Il estime qu’une des mesures proposées par le gouvernement – la protection de l’information des TPE – va dans le bon sens. Il rappelle que cette dispense de publication des comptes accordée aux petites entreprises est une mesure européenne que la France transpose dans son droit des

France-Afrique, après l’intervention au Mali

Lionel Zinsou est économiste, financier, président du grand fonds d’investissement PAI Partners. Invité du Club des Vigilants le 18 juin, il aurait pu glisser sur l’intervention française au Mali comme un sujet qui ne concerne pas les financiers. Il avait beaucoup à dire sur l’économie africaine dont il envisage l’avenir avec optimisme. Il a au contraire martelé que cette intervention militaire est « fondamentale » et qu’après « rien ne sera comme avant ». Franco-béninois, proche du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, Zinsou a semble-t-il été plus qu’un observateur lointain de cet

Eloge de l'inflation

L'argent sous le matelas fait dormir l'économie, tous les ministres des finances le savent. Ils devraient savoir aussi qu'une bonne façon d'inciter les gens à prendre le risque d'investir ou de désépargner pour consommer est de les menacer d'un risque plus insidieux : celui de voir l'argent qu'ils ont accumulé perdre de la valeur. En ce sens, l'inflation peut avoir du bon ! Jusqu'à quel niveau ? Cela dépend moins des théories que des mémoires collectives. Celles qui dictent les comportements.

Pour le patron de Michelin les syndicalistes français ont changé … en bien

L’attitude des représentants des salariés évolue en France, notamment celle des représentants des syndicats réformistes évidemment. C’est Jean-Dominique Senart, le patron de Michelin qui l’a dit lundi devant les journalistes de l’AJEF (Association des Journalistes Economiques et Financiers). Avant Michelin, il a un passé industriel, chez Saint-Gobain, chez Pechiney et en Allemagne ce qui lui donne des points de comparaison. Le gérant commandité du géant français du pneu fait partie de ceux qui considèrent que l’accord national interprofessionnel sur l’emploi négocié par les syndicats et le

Loi de réforme bancaire : une loi pour rien ?

« Banquiers : ils avaient promis de changer. » Tel est le titre qu’ont choisi les journalistes du 100 ème numéro de "Pièces à conviction" du 15 mai sur France 3. L’ont-ils fait ? Non, répond, notamment, Jérôme Cazes, président du Club des Vigilants et ardent défenseur de la séparation des activités de dépôt et de crédit des activités de marché dans les banques. Il n’est pas le seul dans ce combat. La loi sur la réforme bancaire apparaît aux yeux d’un nombre grandissant de gens comme un non-événement qui ne change rien au modèle de banque universelle à la française. Les risques systémiques sont

Europe, euro, économie : la crise continue

Bernard Esambert, président d’honneur du Club des Vigilants, Olivier Delamarche, économiste et stratégiste à Platinium Gestion et Olivier Berruyer, actuaire et créateur du site " Les-crises.fr ", se sont livrés, dans une interview à ThinkerView, à une analyse approfondie des racines de la crise économique et financière actuelle. Leurs propos sur l’Europe et sa (mal ?) gouvernance, l’euro, l’endettement des Etats et, plus généralement, sur l’état de l’économie mondiale tranchent avec les analyses lénifiantes entendues ici et là sur la sortie de crise, le retour de la croissance ... Voir la

Europe : la France se sent au Sud ... et l’Allemagne au Centre

Le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) a été créé pour voler au secours des pays de la Zone Euro menacés de faillite. L’Allemagne y contribue à hauteur de 190 milliards et la France de 142, ce qui correspond à peu près à l’écart des populations (82 millions pour l’Allemagne et 65 pour la France). On pourrait croire que, face à ce fardeau, Français et Allemands réagissent de la même manière. Pas du tout ! Les Allemands râlent comme s’ils étaient les seuls contributeurs. Les Français ne s’en soucient pas, comme si le problème leur était étranger ou comme si, au fond d’eux-mêmes, ils se

Pour innover il faut des innovateurs

La compétitivité hors coûts de la France et de son industrie en particulier s’est dégradée ou en tout cas n’est plus parmi les meilleures, ce qui nous condamne (provisoirement ?) à choisir entre des remèdes douloureux pour améliorer notre compétitivité coûts : baisse des charges, baisse des salaires, augmentation du temps de travail. L’innovation , clé de la compétitivité hors coût fait l’objet d’un rapport remis au gouvernement par Jean-Luc Beylat, président de Alcatel-Bell Labs France et Pierre Tambourin, président de Génopole à Evry. Ils soulignent que pour faire de l’innovation il faut des

Criminalité : en finir avec le déni

Commissaire divisionnaire de la police nationale et essayiste, Jean-François Gayraud est intervenu récemment, lors d’un débat organisé par le Club sur le thème : Les crimes de haute intensité à l’ère du chaos. Jean-François Gayraud a décrit l’évolution de la criminalité, en particulier dans les pays occidentaux. Il assure que dans un premier temps, celui qu’il qualifie de phase du déni, ses incidences économiques, politiques et sociales sur les peuples sont nettement sous-estimées sinon ignorées des pouvoirs publics. La criminalité – qu’elle soit de type traditionnelle ou de col blanc – a, à