Union Européenne

Leçon de crise

La crise semble connaître un répit. Pour combien de temps ? Nul ne peut le dire mais une première leçon peut, d’ores et déjà, être tirée : les USA n’ont plus les moyens de leurs ambitions. Ils s’efforcent donc de faire supporter les coûts de leur stratégie, souvent fort contestable, en utilisant les privilèges exorbitants du dollar, qui constituent  un paramètre très fort de leur domination et qui leur permet de jouer y compris d’une relation ambigüe avec la Chine. Nous sommes donc bien dans une queue de comète où ce pays, s’appuyant sur des outils hérités des circonstances passées, notamment

Réveil ottoman

La géographie et l’Histoire font de la Turquie un acteur indispensable à la résolution de plusieurs crises sur plusieurs continents. Malgré des freins de politique intérieure, l’équipe au pouvoir avance des pions.  Ø       L’empire ottoman a beau avoir laissé son empreinte sur le Caucase, la Turquie ne pouvait s’impliquer efficacement tant qu’elle restait l’ennemie déclarée de l’Arménie. D’où l’amorce d’une réconciliation, symbolisée par la présence, le 6 septembre à Erevan, du président Abdullah Gül, à l’occasion du match de foot qui opposait les équipes nationales. La proposition turque d’un

Urgences de paix

La crise financière mondiale propage la misère et rend les peuples nerveux. N’importe quel conflit peut s’envenimer. Si les grandes puissances n’apaisent pas leurs querelles, elles sèmeront la guerre.  L’affrontement Inde/Pakistan, aiguisé par les conflits entre Pakistanais, est une première urgence . Ces deux puissances nucléaires risquent d’en découdre. Leur rivalité exacerbe, en outre, les tensions en Afghanistan.    L’opposition Etats-Unis/Iran est une seconde urgence . Une intervention américaine aurait des conséquences tragiques (voir le document du Club émanant du groupe de travail

Défi caucasien

Au lieu de s’en plaindre, il faudrait se féliciter que la Russie s’enrichisse grâce au pétrole, au gaz, aux métaux et bientôt aux céréales. Ce pays a vécu la descente aux enfers de l’ex-URSS comme une défaite suivie d’humiliations. L’Allemagne des années 30 nous a montré comment un grand peuple peut réagir lorsqu’il se sent humilié et qu’il est appauvri. Poutine est coriace mais pas fou. Ses moyens sont contestables, son cynisme évident mais, dans sa Russie, il n’y a plus de goulags et il ne viendrait à l’idée de personne d’y créer des camps d’extermination. Il est normal que cette Russie là

L’impuissance et la gloire

Dans le monde d’aujourd’hui, les médailles d’or pèsent plus lourd que les prix Nobel. Pour devenir n°1 aux Jeux Olympiques de Pékin, la Chine n’a pas lésiné. 400.000 jeunes ont été testés. 200.000 entraînés pour devenir des athlètes professionnels, plusieurs centaines de millions d’euros dépensés. Il fallait à tout prix que l’Empire du milieu retrouve son rang et affiche sa supériorité. La machine a été implacable. Nombre de sportifs ont craqué mais le résultat a été conforme aux espoirs : 51 médailles d’or contre 36 pour les Etats-Unis. La puissance et la gloire.   Dis-moi qui tu applaudis

Europe schizophrène

Les Russes traînent les pieds pour quitter la Géorgie en attendant que leurs propres agissements de "purification" ethnique soient complétés par le départ volontaire, de désespoir, de tous les Géorgiens de l’Ossétie et de l'Abkhazie, microscopiques entités qui ne vont pas tarder à exiger un jour ou l'autre que la communauté internationale reconnaisse leur "indépendance". Pauvre Europe dans ce cas précis ! La reconnaissance du Kosovo était à l'évidence la porte ouverte aux événements de Géorgie. D'autre part comment être schizophrène en ayant simultanément deux grands principes antagonistes à

Europe-Méditerranée-Monde : sortir de l’impasse, servir de modèle

L’Union Méditerranéenne, telle que l’avait rêvée Nicolas Sarkosy, n’existera pas : les pays de l’Union Européenne non riverains s’y sont opposés. « L’Union pour la Méditerranée » que, faute de mieux, Nicolas Sarkosy lance avec solennité, risque de souffrir à la fois de gigantisme et de paralysie. Le Président de la République française, pourtant, veut du concret. Au départ, il avait fait référence à ce qu’il avait appelé la « méthode Monnet ». Il avait même explicitement cité la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier qui, en guise de première étape, avait seulement réuni six pays sur

Pour une Europe participative

Il est faux de dire que le million d’Irlandais qui a voté « non » le 12 juin a imposé sa volonté à 500 millions d’Européens. Si des référendums avaient eu lieu dans tous les pays concernés, nul ne sait quel eut été le résultat.   La crise n’en est que plus profonde. Les gouvernements devront faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour sauver l’essentiel du Traité, à commencer par la légitimation des « coopérations renforcées », permettant aux pays qui le souhaitent de former des avant-gardes. A supposer qu’ils y parviennent, un long chemin restera à parcourir pour que l’Europe devienne chère

La politique du mieux

Quelle politique adopter à l’égard de Dmitri Medvedev ? A en croire la plupart des commentateurs occidentaux, le nouveau Président de la Russie ne serait qu’un pantin dont son prédécesseur tirerait les ficelles. Le ministre allemand des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, ne voit pas les choses ainsi et a tenu à être le premier à rendre visite au jeune occupant du Kremlin. Il n’ignore, certes pas, que si Poutine le voulait, il pourrait empêcher Medvedev d’agir. Mais pourquoi le voudrait-il ? Avec ses amis Kgbistes, il a mis de l’ordre en Russie et doit maintenant aider Medvedev à

Vieille Europe

Les uns après les autres, les pays d’Amérique Latine votent à gauche. Les uns après les autres, les pays d’Europe votent à droite. C’est peut-être avant tout une question de démographie : les jeunes vivent le changement comme un espoir ; les vieux craignent de perdre au changement. Comment vont donc voter les Américains du Nord ? Sont-ils, en majorité, encore jeunes ou sont-ils déjà vieux ?