Société

Abus d'opinion : ne prenons pas les gens pour des imbéciles

Juillet 2011 : heure de grande écoute, l’une des principales chaînes de télévision, émission populaire. Les participants marquent des points en devinant quelles sont les opinions majoritaires, recueillies par sondage auprès d’un échantillon de répondants dans des conditions non spécifiées, sur divers sujets touchant à la vie quotidienne. L’animateur pose la question : quels sont, dans l’opinion des gens, les meilleurs moyens d’apprendre quelque chose sur un sujet dont on ne sait absolument rien ? La candidate répond : en allant à la fac. Le verdict tombe : perdu, la réponse majoritaire, à 61%

La démocratie est-elle menacée par le modèle de développement chinois ?

Dirigée depuis soixante deux ans par un parti unique, adepte du centralisme démocratique et réfractaire aux Droits de l’Homme, la République populaire de Chine est en passe de devenir la première puissance économique mondiale. Dans le même temps, les démocraties occidentales, déstabilisées par une croissance molle, vont devoir composer avec des sociétés de plus en plus déstructurées et frustrées de ne pas pouvoir consommer. La montée en puissance des mouvements de protestation sociale dans les pays européens (Espagne, Grèce, Italie, etc.) mais aussi au-delà comme en Israël, préfigure le futur

Etats-Unis : maisons de plomb et paroles en l’air

C’est agréable d’être propriétaire quand les prix de l’immobilier sont à la hausse, c’est désagréable quand ils sont à la baisse, cela devient tragique quand on doit à la banque plus d’argent que la vente de la maison ne peut en rapporter. Des millions d’Américains sont dans ce cas. Selon une étude de Corel Logic citée par Thomas Friedman dans le New York Times, 38% des gens qui ont une double hypothèque sur leur bien immobilier sont « under water ». L’aptitude de ces surendettés à prendre des risques et, en particulier, à changer de résidence pour chercher un nouvel endroit est compromise

« Pour qui ils se prennent ! »

Les dirigeants des démocraties inspirent de moins en moins confiance et sont souvent assimilés à une oligarchie coupée de la réalité vécue par la majorité des citoyens. Les systèmes de désignation des candidats peinent à faire émerger de nouveaux profils. Les tentations populistes s’accentuent. Peut-être serait-il temps d'adopter quelques critères de sélection. Par exemple : qui dit plus souvent « nous » que « je » ? qui reconnaît qu’il n’a pas réponse à tout ? qui propose de travailler AVEC des acteurs de la société plutôt que POUR des catégories sociales ? qui regarde ce qui marche ailleurs

Les indignés espagnols, grecs et autres

Des foules de protestataires pacifiques ont envahi les rues et les places de plusieurs villes. Ils ont repris le terme français « indignez-vous ! » et l’injonction aux dirigeants arabes, « dégagez ! ». Les pancartes parlent d’elles-mêmes :« Vous ne nous représentez pas », « Nous ne sommes pas contre le système, le système est contre nous », « L’alternance n’est pas la démocratie », « La violence c’est gagner 600 euros par mois », « Nous ne sommes pas une marchandise ». Et les jeunes ont pris pour hymne une chanson de Joan Baez, No nos moveran. Quelques bonnes formes des mouvements arabes se

Avoir confiance et faire confiance

Le peu que la vie m’apprend peut-il servir à autrui ? Chacun se pose la question. Chacun croit avoir une réponse. Celle que je suggère tient en un mot : confiance. La confiance est une chaîne magique qui va de l’individu à la planète entière. Toutes les collectivités humaines sont concernées. Sans confiance, il n’est pas d’ordre possible hormis par la contrainte. Au niveau personnel, vient d’abord la confiance en soi qui permet de faire confiance aux autres et d’avoir confiance en l’avenir. Pour ceux qui ont bénéficié d’une enfance très heureuse, c’est un don presque naturel. Pour ceux qui ont

Démarche transversale

Une vaste étude épidémiologique suivant le développement de jeunes de 0 à 20 ans est destinée à influencer les politiques publiques de la France. C’est une première dans ce pays. 20.000 enfants répartis sur l’ensemble du territoire français seront suivis de l’état de fœtus à l’âge de vingt ans. L’INED et l’INSERM pilotent. Il s’agira par exemple de mieux comprendre l’influence des structures familiales, des changements de trajectoire des parents, du milieu socio-économique sur la réussite scolaire. L’influence des choix alimentaires sur la santé, l’obésité, les allergies. Les impacts du mode

Un vent de fronde

Je suis très inquiet par les manifestations de rue en Grèce et en Espagne. 1) Nul ne sait comment elles peuvent tourner ; 2) La contagion à bien d'autres pays européens (dont la France bien sûr) menace ; L'on sait, peut être, comment cela peut commencer, mais sait-on comment cela peut se terminer ??? Lorsque les gens ont faim, ne savent plus comment nourrir leurs femmes et leurs enfants, quand le taux de chômage, surtout des jeunes , atteint dans certains pays 50 % , oui 50%, l'incendie couve. Mais madame la marquise, tout va très bien !!! Ou l’on feint de le croire.

Du Charybde de l’actualité au Scylla de la spécialité

Les médias, et notamment la télévision, ont du mal à gérer la complexité. Les « infos » sont soumises au diktat de l’instant et les émissions de « mise en perspective » font généralement appel à des « spécialistes » de telle ou telle discipline. Or, il est rare qu’un évènement important procède d’une seule cause et ait des conséquences limitées à un domaine précis. Economie, émotions, environnement, évolutions démographique et sociétale, géopolitique, gouvernances, sciences, techniques coproduiront les conséquences (plus ou moins bonnes ou plus ou moins mauvaises) de l’évènement considéré

Pêcheur d’Islande et (ex-)Tigre Celtique en quête d’une sortie de crise

Les “Pêcheurs d’Islande” comme les “Tigres Celtiques” d’Irlande ont été, comme bien d’autres, très touchés par la crise financière de 2008-09 qui se prolonge. Pour tenter d’en sortir, les Islandais ont suivi une voie classique : baisse de la demande intérieure notamment de la dépense publique combinée à une dépréciation massive de leur devise – ce qu’il est convenu d’appeler en doctrine économique un ajustement “nominal” – et refus non seulement de sauver leurs banques impécunieuses, mal gérées et mal contrôlées, mais aussi, par referendum, à deux reprises, d’en assumer les dettes, y compris