Société

On entend dire que…

« On entend dire que … » est le nom d’une nouvelle collection de petits livres d’économie liés à l’actualité. J’en ai eu l’idée. Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, a bien voulu m’aider de ses conseils, les Echos et Eyrolles ont pris le risque de l’éditer et … les quatre premiers titres - évidemment conçus pour cette période de campagne électorale - sont en librairie depuis jeudi 5 avril : On entend dire que le pouvoir d’achat des Français baisse ? André Babeau nous montre à quel point le discours politique sur le sujet est peu rigoureux. Même l’INSEE entretient la

Nouvelle démocratie énergétique

Notre corps est irrigué par le sang, l’énergie, l’information. Les sociétés aussi. Elles vivent grâce à trois flux principaux : le flux d’énergie, le flux d’informations et les flux financiers. Les trois ont connu des destins divers ces trente dernières années. Le flux des énergies fossiles, consommées sans modération, a conduit au réchauffement climatique, un enjeu majeur pour le futur. Les flux d’électricité, non maîtrisés, ont conduit à des augmentations de prix pour le consommateur et vont continuer à le faire. Le flux d’informations, avec Internet, les réseaux sociaux, les moteurs de

Commotion : un logiciel sauvage

A Washington, avec le soutien financier du Département d’Etat, une petite équipe d’informaticiens, de sociologues et de juristes, travaille à la mise au point d’un logiciel permettant de créer des réseaux sans fil à haut débit, complètement autonomes qui fonctionneront sur des fréquences Wifi sans s’appuyer sur une infrastructure existante. Ni liaison téléphonique, ni câble, ni satellite. Ils seront mouvants, horizontaux, entièrement décentralisés et échapperont à toute surveillance. Ces systèmes pourraient être déployés sur le terrain dans diverses situations d’urgence, par exemple dans des

L’Académie de l’intelligence économique se recentre sur l’intelligence stratégique et l’anticipation

La Journée Nationale d’Intelligence Economique d’Entreprise (JIEE’11) s’est tenue à Aix-en-Provence en décembre dernier. Les discussions sur l’intelligence comportementale et managériale des dirigeants a été animée par une table ronde impliquant plusieurs membres de nos réseaux. Elle a débouché sur quatre thèmes dominants : 1. Pour être pleinement efficace dans la société telle qu’elle devient, le dirigeant ne doit plus se concevoir comme apporteur de solutions mais comme faisant en sorte qu’émergent les questions fécondes et les solutions opportunes. 2. Pour conduire la métamorphose

Mais ça m’sert à rien !

Vous connaissez sans doute la phrase culte de Jean Dujardin dans OSS 117 : « Mais ça m’sert à rien ! ». La prochaine fois que vous l’entendrez, pensez très fort à la banque spéculative. A quoi servent toutes ces innovations financières, ces marchés et ces produits ésotériques créés depuis 30 ans ? A rien … A vous et à moi en tout cas. Mais ils nous coûtent TRES cher. J’aurai l’occasion d’y revenir, mais je voudrais immédiatement vous rassurer : ce n’est pas moi qui le dit, ou en tout cas ce n’est pas QUE moi qui le dit. C’est aussi ce qu’a dit le « Monsieur Trichet » américain, l’ancien

Les clones ont-ils une âme ?

La science nous apprend qu’un corps humain comprend environ 60.000 milliards de cellules et qu’à l’intérieur de chaque cellule l’ADN inclut plus de 3 milliards de bases. A ce niveau d’infiniment petit, notre raison vacille et les « pourquoi pas ? » métaphysiques surgissent. L’idée affleure que « l’âme » pourrait être une particule infiniment petite qui, à la mort, rejoindrait « l’au-delà ». Quel « au-delà » ? Chaque religion, chaque culte, chaque tradition, chaque tribu et même chaque individu, peut en avoir sa conception propre. Et, selon la conception que l’on s’en fait, cet « au-delà »

Tunisie : laboratoire sociétal

Un véritable choc de civilisations se produit actuellement au Maghreb sans que personne n’y prête attention. Un an après avoir impulsé la vague des chambardements arabes, la Tunisie a été précipitée dans le trou noir des pays sans intérêt où il ne se passe rien. On ne retient qu’une donnée : largement vainqueur des premières élections libres, les islamistes ont fait main basse sur la démocratie. Grosse erreur. Car, si les intégristes d’Annahda trustent effectivement les portefeuilles ministériels, la réalité du pouvoir leur échappe. Contre eux s’élèvent 90% de la presse (y compris les télés et

Explosion africaine

Environ un être humain sur sept est, aujourd’hui, Africain. En 2050, cela devrait être un sur trois. Difficile d’imaginer plus grand bouleversement. Le phénomène est en phase d’accélération : la mortalité infantile diminue ; et les femmes, contrairement à ce qui se passe presque partout ailleurs, continuent à faire beaucoup d’enfants. L’âge moyen (les démographes préfèrent parler d’âge médian) des Africains actuellement en vie est d’environ 20 ans ... un bon âge pour la procréation ! A titre de comparaison, l’âge médian en Europe est d’environ 40 ans. Partant de ces données, certains

Apprivoiser l’avenir… à long terme !

« La société, dite capitaliste, est une synthèse d’éléments divers et, pour une part, contradictoires. Elle combine un ordre bourgeois (respect des lois, travail, respectabilité, épargne, honnêteté), un ordre industriel (rationalisation technique, concentration ouvrière) et un ordre financier (représentation abstraite des richesses, bourse, manipulation des valeurs) » écrivait Raymond Aron dans Les guerres en chaîne. Le déséquilibre actuel en faveur de l’ordre financier et le courtermisme est connu et même rabâché. En décrivant une société par un système, Aron expliquait qu’il existe une

Grèce : sortir de l’indignation, renouer avec la fierté

La Grèce est pauvre. Les armateurs sont riches. Ils n’ont pas envie d’acheter des Bons du Trésor dont le seul but est de « rouler la dette ». Peut-être certains d’entre eux souscriraient-ils à un « grand emprunt » s’il était avéré que les fonds recueillis serviraient (en accord avec l’Union Européenne) à des investissements utiles. Pour tâter le terrain, le gouvernement, au lieu de se satisfaire d’une mini chasse aux fraudeurs, pourrait lancer des « Olympiades de la générosité » qui, par capillarité, revigoreraient le sentiment national. Ce serait d’autant plus utile que celui-ci manque