Société

La révolte des « gens de peu »

Dans les « pays riches », environ 1% de la population est vraiment riche et environ 1/1000 très riche. Les classes, que l’on disait moyennes et qui regardaient vers le haut, craignent la dégringolade. Leurs fins de mois sont difficiles et ils redeviennent, selon une expression tombée en désuétude, des « gens de peu ». A tort ou à raison, ils se considèrent comme pauvres. Ces pauvres des pays riches se sentent écrabouillés entre deux forces qui leur sont étrangères. D’un côté, les pauvres des pays pauvres sont plus pauvres qu’eux et leur concurrence exerce une pression qui, dans certains cas

L’Etat-providence : une parenthèse de l’Histoire ?

Alors que les effets de la crise, loin d’être derrière nous, se prolongent (comme nous l’avions laissé prévoir ici même depuis trois ans), nous sommes assaillis de statistiques sur la montée du nombre de chômeurs, de travailleurs et retraités pauvres, de précaires qui, s’ajoutant aux bataillons croissants des sans-abris et autres « exclus », des deux côtés de l’Atlantique, et – nouveauté – même au Japon, donnent l’irrépressible sentiment, mais aussi le spectacle visible, d’une pauvreté de masse dans les économies réputées développées. Cela ne vous rappelle rien ? Au mieux, si l’on ose dire

Démographie : changement de donne

L'allongement de l'espérance de vie modifie les relations entre les générations et bouscule les Etats providence. Cette nouvelle donne démographique a des conséquences tant en termes de coûts de santé ou de régimes de retraite par exemple que d’insertion des jeunes ou de propriété du patrimoine qui devraient être repensés dans leurs fondements. Il y a tout d’abord le vieillissement de la population que l’on définit par l’augmentation de la proportion des personnes âgées. Comment définir précisément la "personne âgée" ? En général, et pour se simplifier la vie, on dit qu’une personne âgée est

On entend dire que…

« On entend dire que … » est le nom d’une nouvelle collection de petits livres d’économie liés à l’actualité. J’en ai eu l’idée. Jean-Hervé Lorenzi, président du cercle des économistes, a bien voulu m’aider de ses conseils, les Echos et Eyrolles ont pris le risque de l’éditer et … les quatre premiers titres - évidemment conçus pour cette période de campagne électorale - sont en librairie depuis jeudi 5 avril : On entend dire que le pouvoir d’achat des Français baisse ? André Babeau nous montre à quel point le discours politique sur le sujet est peu rigoureux. Même l’INSEE entretient la

Nouvelle démocratie énergétique

Notre corps est irrigué par le sang, l’énergie, l’information. Les sociétés aussi. Elles vivent grâce à trois flux principaux : le flux d’énergie, le flux d’informations et les flux financiers. Les trois ont connu des destins divers ces trente dernières années. Le flux des énergies fossiles, consommées sans modération, a conduit au réchauffement climatique, un enjeu majeur pour le futur. Les flux d’électricité, non maîtrisés, ont conduit à des augmentations de prix pour le consommateur et vont continuer à le faire. Le flux d’informations, avec Internet, les réseaux sociaux, les moteurs de

Commotion : un logiciel sauvage

A Washington, avec le soutien financier du Département d’Etat, une petite équipe d’informaticiens, de sociologues et de juristes, travaille à la mise au point d’un logiciel permettant de créer des réseaux sans fil à haut débit, complètement autonomes qui fonctionneront sur des fréquences Wifi sans s’appuyer sur une infrastructure existante. Ni liaison téléphonique, ni câble, ni satellite. Ils seront mouvants, horizontaux, entièrement décentralisés et échapperont à toute surveillance. Ces systèmes pourraient être déployés sur le terrain dans diverses situations d’urgence, par exemple dans des

L’Académie de l’intelligence économique se recentre sur l’intelligence stratégique et l’anticipation

La Journée Nationale d’Intelligence Economique d’Entreprise (JIEE’11) s’est tenue à Aix-en-Provence en décembre dernier. Les discussions sur l’intelligence comportementale et managériale des dirigeants a été animée par une table ronde impliquant plusieurs membres de nos réseaux. Elle a débouché sur quatre thèmes dominants : 1. Pour être pleinement efficace dans la société telle qu’elle devient, le dirigeant ne doit plus se concevoir comme apporteur de solutions mais comme faisant en sorte qu’émergent les questions fécondes et les solutions opportunes. 2. Pour conduire la métamorphose

Mais ça m’sert à rien !

Vous connaissez sans doute la phrase culte de Jean Dujardin dans OSS 117 : « Mais ça m’sert à rien ! ». La prochaine fois que vous l’entendrez, pensez très fort à la banque spéculative. A quoi servent toutes ces innovations financières, ces marchés et ces produits ésotériques créés depuis 30 ans ? A rien … A vous et à moi en tout cas. Mais ils nous coûtent TRES cher. J’aurai l’occasion d’y revenir, mais je voudrais immédiatement vous rassurer : ce n’est pas moi qui le dit, ou en tout cas ce n’est pas QUE moi qui le dit. C’est aussi ce qu’a dit le « Monsieur Trichet » américain, l’ancien

Les clones ont-ils une âme ?

La science nous apprend qu’un corps humain comprend environ 60.000 milliards de cellules et qu’à l’intérieur de chaque cellule l’ADN inclut plus de 3 milliards de bases. A ce niveau d’infiniment petit, notre raison vacille et les « pourquoi pas ? » métaphysiques surgissent. L’idée affleure que « l’âme » pourrait être une particule infiniment petite qui, à la mort, rejoindrait « l’au-delà ». Quel « au-delà » ? Chaque religion, chaque culte, chaque tradition, chaque tribu et même chaque individu, peut en avoir sa conception propre. Et, selon la conception que l’on s’en fait, cet « au-delà »

Tunisie : laboratoire sociétal

Un véritable choc de civilisations se produit actuellement au Maghreb sans que personne n’y prête attention. Un an après avoir impulsé la vague des chambardements arabes, la Tunisie a été précipitée dans le trou noir des pays sans intérêt où il ne se passe rien. On ne retient qu’une donnée : largement vainqueur des premières élections libres, les islamistes ont fait main basse sur la démocratie. Grosse erreur. Car, si les intégristes d’Annahda trustent effectivement les portefeuilles ministériels, la réalité du pouvoir leur échappe. Contre eux s’élèvent 90% de la presse (y compris les télés et