Société

L’opposition à sa Majesté Merkel

Cher Helmut, La presse financière anglo-saxonne (FT et The Economist) a été négative sur la campagne électorale française comme sur le candidat finalement élu, François Hollande. Ce n’est pas complètement nouveau. On se souvient de la « Une » de The Economist montrant le déjeuner sur l’herbe de Manet, avec Hollande et Sarkozy mollement étendus aux côtés de jeunes femmes dévêtues. C’était, comme souvent avec The Economist, très intelligent, très amusant, et assez faux (je pense à leur « Une » aux débuts de la crise saluant un petit coup d’arrêt salutaire au crédit trop facile). La France va-t

La France souffre, la France est fragile

La France vient de se donner un nouveau Président de la République. Il va avoir fort à faire. Car la France souffre, la France est fragile. Certes, nous autres français, sommes réputés pour être particulièrement pessimistes. Diverses études montrent que nous sommes plus inquiets que la plupart des citoyens des autres pays vis-à-vis de l’avenir de notre pays. C’est un fait que de nombreux problèmes se sont fait jour ou fortement aggravés depuis une dizaine d’années : le chômage et la précarité, des jeunes notamment, le montant – abyssal - de la dette souveraine, le déséquilibre récurrent de nos

« Où va la France ? »

A la demande du comité éditoriale, plusieurs membres du Club ont écrit à des amis étrangers (réels ou imaginaires) qui, après l’élection présidentielle se demandent « Où va la France ? ». La diversité et la qualité des points de vue exprimés reflètent l’indépendance et le sérieux de notre association. Ces points de vue seront, progressivement, publiés sur le Blog et une synthèse en langue anglaise de ce florilège sera prochainement disponible. Nous espérons que les membres du Club ainsi que tous les internautes les enrichiront de leurs commentaires. Merci.

Gagner pour perdre ? Danger

Pour gagner l’élection, il est certes utile : De ne pas trop parler d’ austérité, De laisser croire que la croissance va reprendre à partir de bonnes mesures d’assainissement de nos finances publiques, De laisser croire que le chômage va diminuer à partir du retour de la confiance que nous allons rétablir, De répéter que la création de 60 000 emplois dans l’enseignement et le contrat de génération ont un coût apprécié par des experts extrêmement compétents dont ils ont trouvé le financement, De répéter que l’on supprimera le moins possible d’emplois dans le secteur public, sauf dans les zones

Etat « cigale » et Peuple « fourmi »

Le taux d’épargne des ménages français, déjà l’un des plus élevés au monde, a encore grimpé, atteignant 16,8 % fin 2011, et renouant ainsi avec un record d’il y a près de 30 ans. Cela n’est pas bon signe pour les moteurs de la croissance, puisque ce qui est épargné n’est pas consommé, et que, côté investissement, l’épargne des Français est majoritairement constituée d’immobilier et minoritairement de placements en comptes sur livrets et en assurance-vie qui ne sont que très marginalement affectés aux entreprises. Resterait le moteur de l’exportation, mais celui-ci, toujours plombé par un Euro

La dette et la diète

Quelques réalités européennes toutes simples s’imposeront au prochain président de la République française, qu’il s’appelle Hollande ou Sarkozy : - L’Allemagne est au centre du jeu. - La récession, qui frappe non seulement la Grèce mais d’autres pays de la zone euro dont le Portugal, l’Irlande et l’Espagne, illustre les limites d’une austérité imposée. Comme le dit George Soros : « On ne peut soigner la dette uniquement par la diète ». - La récession, qui atteint désormais la Grande Bretagne, prouve, en outre, que le décrochage progressif d’une monnaie (équivalant à une dévaluation) ne suffit

Ingénieurs : prémices d’un retour en grâce

L’industrie allemande a perdu la guerre mais a gagné la paix. C’est grâce à elle et à ses gains à l’exportation que le chancelier Kohl a pu disposer de milliards pour amadouer Gorbatchev et contribuer à le convaincre d’accepter la réunification de l’Allemagne. C’est encore grâce à elle que cette réunification a pu se transformer (lentement et péniblement) en réussite économique. Et c’est toujours grâce à elle que l’Allemagne figure aujourd’hui parmi les gagnants au grand jeu de la mondialisation. Une vigoureuse tradition a permis à l’industrie allemande de résister aux assauts de la finance

La révolte des « gens de peu »

Dans les « pays riches », environ 1% de la population est vraiment riche et environ 1/1000 très riche. Les classes, que l’on disait moyennes et qui regardaient vers le haut, craignent la dégringolade. Leurs fins de mois sont difficiles et ils redeviennent, selon une expression tombée en désuétude, des « gens de peu ». A tort ou à raison, ils se considèrent comme pauvres. Ces pauvres des pays riches se sentent écrabouillés entre deux forces qui leur sont étrangères. D’un côté, les pauvres des pays pauvres sont plus pauvres qu’eux et leur concurrence exerce une pression qui, dans certains cas

L’Etat-providence : une parenthèse de l’Histoire ?

Alors que les effets de la crise, loin d’être derrière nous, se prolongent (comme nous l’avions laissé prévoir ici même depuis trois ans), nous sommes assaillis de statistiques sur la montée du nombre de chômeurs, de travailleurs et retraités pauvres, de précaires qui, s’ajoutant aux bataillons croissants des sans-abris et autres « exclus », des deux côtés de l’Atlantique, et – nouveauté – même au Japon, donnent l’irrépressible sentiment, mais aussi le spectacle visible, d’une pauvreté de masse dans les économies réputées développées. Cela ne vous rappelle rien ? Au mieux, si l’on ose dire

Démographie : changement de donne

L'allongement de l'espérance de vie modifie les relations entre les générations et bouscule les Etats providence. Cette nouvelle donne démographique a des conséquences tant en termes de coûts de santé ou de régimes de retraite par exemple que d’insertion des jeunes ou de propriété du patrimoine qui devraient être repensés dans leurs fondements. Il y a tout d’abord le vieillissement de la population que l’on définit par l’augmentation de la proportion des personnes âgées. Comment définir précisément la "personne âgée" ? En général, et pour se simplifier la vie, on dit qu’une personne âgée est