Politique

Le permis de voter à points : une mesure de sécurité démocratique ?

Parmi ceux qui sont autorisés à voter au sein des démocraties historiques, il est un fait avéré et étonnant : le nombre de citoyens qui s'expriment réellement par le vote est, depuis plusieurs années, sur un trend baissier inquiétant. Nous, les champions de la démocratie, dont les ancêtres se sont battus, souvent au prix de leur vie, pour que tout citoyen adulte puisse voter sans contraintes, semblons bien mal placés pour démontrer par la douce contagion de l'exemple combien nous sommes attachés à cette manière moderne de vivre ensemble de manière apaisée et d'orientier notre destinée

L’alibi de l’impuissance publique

Plus ça va mal, plus il devient urgent de réagir. De ce point de vue la France, hélas !, est en avance puisqu’elle ne dispose pas de beaucoup de temps. Sa trop longue malgouvernance peut servir de repère : même si le dysfonctionnement est moindre dans d’autres démocraties, aucune n’est totalement indemne. Depuis des décennies, les gouvernements français se sentent impuissants. Des ministres se plaignent. Le mieux qu’ils puissent espérer est d’accoler leur nom ? une loi qui, de décrets d’application en règlements et circulaires, se perdra dans les sables de la complexité. Dans ce parcours

Blair Tout Seul

A la fin de la présidence britannique de l’Union européenne, le Premier Ministre Tony Blair doit se sentir seul dans son projet de relancer la Stratégie de Lisbonne sur la réforme économique. En Allemagne, la plus grande économie de l’Union des 15, Angela Merkel, une libérale dont les idées ont été forgées dans l’opposition au communisme est-allemand, a du se contenter d’une Grande Coalition entre ses propres Démocrates chrétiens et le Parti social-démocrate, ce qui parait la condamner ? poursuivre une politique du plus bas dénominateur commun. En Pologne, le plus grand des 10 nouveaux membres

L’auto-régulation : un impératif pour la société

Une société qui ne sait plus s'auto-réguler est sujette ? catastrophes. Dans la note de synthèse de la recherche de terrain de L'Ami Public sur la "société rêvée" (juillet 2005), disponible dans la rubrique « A retenir », il était écrit dans le constat 6 : "Il y a si peu de feed-backs entre la société des gens et celle de la politique professionnelle qu'elles ne se régulent pas mutuellement... Le décalage béant entre les gens et la scène politique officielle et médiatique induit une situation préchaotique, c'est-? -dire une situation désordonnée et instable qui peut prendre soudainement et

Pologne : communion ou intégrisme ?

Aller ? l’église n’a rien de critiquable mais il est rare qu’un gouvernement tout entier s’y rende le premier jour de son installation. C’est pourtant ce qui s’est passé le 31 octobre ? Varsovie. Deux interprétations de cette démarche insolite sont possibles, l’une pessimiste, l’autre optimiste : -La version pessimiste mélangerait populisme, intégrisme et passéisme. Le gouvernement polonais refuserait l’idée moderne selon laquelle chaque individu peut se forger une identité propre avec des appartenances multiples. Face au défit de la complexité, il se réfugierait dans une référence unique et

La diversité gage de démocratie

Avec 12,3 % de femmes ? l'Assemblée nationale et 10,9 % au Sénat, la France reste dans ce domaine la lanterne rouge de l'Europe avec l'Italie et la Grèce. La loi sur la Parité, promulguée le 6 juin 2000, n’y a rien fait. La proportion de jeunes idem. 17 députés sur 577 ont entre 30 et 40 ans. Quant ? la représentation de ce que l’on appelle, aujourd’hui, les minorités visibles, elle est nulle. La France fait ? cet égard figure d'exception européenne. Le monde politique n’est pas seul en cause. Dans les entreprises, le nombre de femmes cadres, par exemple, est encore très limité. Aucune femme

Retour du Danemark

Je rentre d'une tournée de conférences au Danemark sur le processus de civilisation en cours. Plaisir ? retrouver la Scandinavie sous son jour le plus souriant. Les conversations que j'ai eues dans la foulée de ces conférences me renforcent dans l'idée que, jusqu'? présent, ce pays a beaucoup mieux tiré parti de la modernité que la France. Les gens ordinaires au Danemark sont probablement encore plus transformés que les Français par le processus de civilisation en cours. Ils cherchent et parviennent encore mieux que ces derniers ? se construire la vie qui leur convient avec ce qu'il leur faut

Cerveau reptilien

C’est bien connu : beaucoup des comportements spontanés des hommes modernes sont influencés par la partie primitive de leur cerveau, leur cerveau reptilien. Des travaux récents d’ethnologie sur les chefferies ont montré que dans la plupart des peuplades primitives restant dans le monde d’aujourd’hui, trois propriétés caractéristiques semblent être invariantes chez leurs chefs. D’abord, le chef doit savoir rassembler, ensuite il doit bien parler, enfin il doit savoir faire de nombreux cadeaux ! A ces trois conditions, les individus acceptent spontanément d’abdiquer à son profit une partie de

Allemagne : vers une nouvelle vigueur

La plupart des médias français véhiculent, me semble-t-il, une idée fausse de la situation politique en Allemagne. Le fait qu’aucun des deux grands partis n’ait obtenu, ? lui seul, une majorité au Bundestag, est vu comme un prologue ? l’instabilité. Pourtant, dans tous les pays où les élections se déroulent ? la proportionnelle (ou contiennent une forte dose de proportionnelle), les gouvernements de coalition constituent la règle plutôt que l’exception. Le processus est soigneusement balisé. De longues tractations ont lieu entre les responsables des partis amenés ? gouverner ensemble. En bout

La leçon turque des Marx Brothers

La Turquie dans l’Europe ? Un marathon en 35 étapes vient de lui être imposé. Pour l’instant, les Turcs sont demandeurs et la plupart des Européens font la fine bouche. Mais, dans dix ans, rien ne prouve que ce ne sera pas le contraire : l’objectif européen contraint le gouvernement turc ? mener ? bien des réformes qui, de toute façon, seront bénéfiques ; et les données internationales peuvent évoluer de telle sorte qu’une position d’intermédiaire entre l’Europe, l’Asie Centrale et le Moyen Orient devienne attrayante pour la Turquie. De plus, l’orgueil national peut vouloir une revanche. Comme