Politique

Le Pen et son poster

Les professions de foi que chaque électeur reçoit par courrier avant l’élection présidentielle n’ont plus l’importance qu’elles avaient avant la télévision, Internet, etc. Heureusement car la plus réussie est celle de Le Pen, du moins en ce qui concerne la forme. Le prospectus est recto verso au lieu d’être plié pour faire quatre pages bourrées de texte. C’est comme un poster avec d’un côté une bonne photo, de l’autre un « Appel à la France » mis en page de telle sorte qu’il fait penser à celui de De Gaulle en juin 40. Le Pen ne mérite certainement pas d’être président mais le directeur

Pour un budget participatif

Je ne suis pas un fan de Mme Royal mais suis quand même effaré par le manque d’imagination de certains « Messieurs je sais tout » pour qui les gens ordinaires n’ont pas à s’occuper des choses sérieuses. Eric Besson, l’un des principaux contempteurs de « Ségo », retrace (page 140 du livre « Qui connaît Madame Royal ? ») un dialogue qu’il a eu avec Claude Askolovitch, son interviewer : - Vous allez me raconter une nouvelle bourde de Ségolène Royal ? Nous sommes en 2006 dans la préparation du projet socialiste. Ce sont des réunions lourdes. On parle de fiscalité, de réforme fiscale, du budget de

Où sont les visionnaires-négociateurs ?

Nous faisons tous comme si l’échéance présidentielle était capitale pour notre avenir et en même temps nous sommes certains que la politique a de moins en moins de prise sur nos destinées personnelles. Comment expliquer ce paradoxe si l’on veut dépasser les explications faciles de la schizophrénie française ou de l’intoxication médiatique ? Il me semble que ce qui nous pousse à tant investir dans l’élection présidentielle, c’est notre espoir (jusqu’ici toujours déçu) qu’un(e) président(e) peut inverser le cours des choses et rendre sa force à la politique. Nous avons encore en mémoire les mots

Jean-Marie « la tripe » en embuscade contre Bayrou « la science »

Vue de l’étranger, la campagne pour l’élection présidentielle française a quelque chose d’incongru. Un « troisième homme » venant du centre, c'est-à-dire de nulle part, peut battre les favoris. Cependant, cet étrange champion n’est pas certain d’arriver en finale. Il peut même être privé de la médaille de bronze. Pour avoir une chance de gagner la médaille d’or, François Bayrou devra d’abord empocher la médaille d’argent. Il faudra, pour cela, que Sego ou Sarko s’effondre. Or, rien ne prouve que la « Dame aux caméras » va « exploser en vol » comme l’ont prédit certains de ses « bons amis »

Vers quel genre de démocratie allons-nous ?

Nous ne sommes déjà plus dans une démocratie d’opinion. Jusqu’aux années 70 en France, une large majorité des gens avaient des opinions politiques relativement tranchées et fixes. Ils avaient tendance à se rattacher ou à s’opposer à des catégories, des collectivités, des camps. Ils avaient été républicains, orléanistes ou légitimistes. Ils se sentaient appartenir à la classe ouvrière, à la bourgeoisie, ils se sentaient communistes, bon Français, catholiques ou antisémites… Ils étaient de droite ou de gauche ou d’extrême gauche. Il en va tout autrement aujourd’hui. Les Français interviewés par

Décentralisation inachevée

Les grandes démocraties n’autorisent pas le cumul des mandats. La France fait exception et peine à entrer dans la norme. Pour savoir pourquoi, il suffit de lire le rapport sur les finances locales, présenté au gouvernement par Pierre Richard, président du conseil d’administration de Dexia. Selon ce rapport, « le nombre élevé des échelons d’administration locale est un facteur de surcoût » et « l’enchevêtrement des compétences est un facteur de déresponsabilisation ». Pour mener à bien le moindre projet, il faut souvent obtenir de l’argent à la fois d’une municipalité, d’un département, d’une

Présidentielles : ce qui déterminera le choix des indécis

La présidentielle 2007 est très attendue. Jamais, depuis l’élection du président de la République au suffrage universel direct, la nation, dans ses différentes composantes politiques et sociales, n’aura autant espéré ce moment comme celui de la redéfinition du contrat politique et de la réappropriation de sa maîtrise du cours des choses. En ce sens, elle sera encore plus inédite que celle de 1981. Pour trois raisons. La première réside dans le poids des indécis. La deuxième tient au délitement du pouvoir d’attraction des partis de gouvernement. Depuis près de tente ans, et quel que soit le

Europe : le grand jeu du ni oui, ni non

Le « non » au référendum européen aurait été utile si le « oui » l’avait emporté. L’expression du mécontentement aurait alors poussé à la réforme au lieu de consacrer l’immobilisme. Aujourd’hui, les institutions sont bloquées. A 27, depuis le début de l'année, il devient impossible de prendre des décisions et même d’échanger des idées au lieu de tenir des discours. Cela en est arrivé au point où beaucoup de ministres s’abstiennent de venir aux réunions du Conseil. En attendant une nouvelle « Constitution », l’Europe a besoin d’un accord minimal pour un nouveau fonctionnement.

Tsar aujourd’hui, demain quoi ?

N’en déplaise aux plus ardents défenseurs des Droits de l’Homme, Vladimir Poutine est populaire en son pays. Il pourrait facilement gagner un référendum s’il voulait modifier la constitution pour avoir le droit de briguer, en 2008, un troisième mandat. « Il n’en est pas question », a-t-il dit. Tous ceux qui l’approchent prennent au sérieux cette affirmation et, selon l’un de ses conseillers, « Il faudrait un risque avéré de guerre mondiale pour qu’il change d’avis ». Aujourd’hui, en tout cas, les conversations politiques en Russie ne tournent qu’autour de deux sujets. Primo, qui va remplacer

L’après social-démocratie

Dominique Strauss-Kahn, candidat malheureux à l’investiture du parti socialiste, nous dit dans une interview au Monde (datée du 4/11/2006) que sa conviction est clairement social-démocrate. Selon lui, le parti socialiste devrait abandonner l’affichage de sa posture révolutionnaire traditionnelle au profit de la social-démocratie. Ce serait un progrès mais assez relatif : en ce moment les partis sociaux-démocrates d’Europe cherchent à inventer l’après social-démocratie ! En France, le décalage entre la société des gens et la société des pouvoirs s’est creusé à un point tel que le besoin se fait