Politique

Crise de l’endettement : un révélateur ?

Idées simples, contre-intuitives selon certains, mais pas complètement fausses : la crise est favorable à l’Europe, elle révèle des faiblesses durables des Etats-Unis. L’Europe progresse dans la crise : un mécanisme de stabilité européenne (MCE) succèdera au FESF, les règles du Pacte de stabilité et de croissance seront transposées en droit national, la dette sera, tôt ou tard, mutualisée, le cadre prudentiel (Bâle III) s’applique. La crise de l’endettement est, vraiment, aiguë pour la Grèce où se paie, avant tout, la faiblesse de l’Etat. Ailleurs, le niveau élevé des prélèvements fait

Obama philosophe

Laviedesidees.fr est rattachée à l’Institut du Monde Contemporain (Collège de France) et dirigée par Pierre Rosanvallon. Son site met régulièrement en ligne des comptes-rendus et critiques de livres. Un article de Michael C. Behrent nous apprend ainsi que l’historien James T. Kloppenberg ( Reading Obama : Dreams, Hope, and the American Political Tradition, Princeton University Press, 2010.) situe Obama dans la tradition des « présidents philosophes ». Tels John Adams, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Woodrow Wilson. S’appuyant sur les livres, les articles et les discours de l’étudiant

Les « indignés » contre TINA

Les mouvements populaires spontanés, qui font tomber des dictateurs dans le monde arabe et des gouvernants en place (de gauche comme de droite) dans les pays européens, ne choisiront sûrement pas TINA pour les guider. TINA, pour « There is no alternative », est le surnom octroyé à l’ex-Première Ministre britannique Margaret Thatcher qui, pendant la dizaine d’années où elle gouverna, a répété qu’il n’y avait pas d’autre politique possible. Lorsqu’en Afrique des dictateurs s’accrochent au pouvoir en disant « C’est moi ou le chaos ! » mais ne peuvent plus nourrir leurs peuples ; lorsqu’en Europe

« Pour qui ils se prennent ! »

Les dirigeants des démocraties inspirent de moins en moins confiance et sont souvent assimilés à une oligarchie coupée de la réalité vécue par la majorité des citoyens. Les systèmes de désignation des candidats peinent à faire émerger de nouveaux profils. Les tentations populistes s’accentuent. Peut-être serait-il temps d'adopter quelques critères de sélection. Par exemple : qui dit plus souvent « nous » que « je » ? qui reconnaît qu’il n’a pas réponse à tout ? qui propose de travailler AVEC des acteurs de la société plutôt que POUR des catégories sociales ? qui regarde ce qui marche ailleurs

Les indignés espagnols, grecs et autres

Des foules de protestataires pacifiques ont envahi les rues et les places de plusieurs villes. Ils ont repris le terme français « indignez-vous ! » et l’injonction aux dirigeants arabes, « dégagez ! ». Les pancartes parlent d’elles-mêmes :« Vous ne nous représentez pas », « Nous ne sommes pas contre le système, le système est contre nous », « L’alternance n’est pas la démocratie », « La violence c’est gagner 600 euros par mois », « Nous ne sommes pas une marchandise ». Et les jeunes ont pris pour hymne une chanson de Joan Baez, No nos moveran. Quelques bonnes formes des mouvements arabes se

La tentation du nationalisme

Après la crise de 2008 comme après celle de 1929 on pouvait craindre la montée du protectionnisme et du nationalisme. La voilà qui arrive. Un mauvais résultat du commerce extérieur, la révélation d’une hypothétique fermeture d’usines chez Peugeot, le moindre courant d’air souffle sur la braise. Protectionnisme et nationalisme sont explicites dans le programme du Front National. Ce n’est pas une surprise. En la matière ce sont les compagnons de route des extrêmes qui sont inquiétants. Ils arrivent aussi. Arnaud Montebourg est candidat à la primaire du PS sur la base d’un programme de «

Quel budget pour quelle nation ?

Les États-Unis, c’est bien connu, vivent au-dessus de leurs moyens. Particuliers, collectivités et gouvernement devront faire des économies. Au niveau de l’Etat, comment définir les priorités ? Quelles dépenses devront être sauvegardées ? Quelles autres devront être sabrées ? Les élections présidentielle et parlementaire de 2012 se joueront sur ces questions. Le débat budgétaire de cette année nous donne un avant-goût. Un de ses aspects est particulièrement difficile à comprendre pour un Européen : des millions de pauvres militent pour que les riches payent moins d’impôts. La branche « tea

Al Jazeera mène la danse

Al Jazeera est, de loin, la chaîne de télévision de langue arabe la plus influente. Ses journalistes sont de bons professionnels et leur liberté de ton contraste avec le « béni-oui-oui » des médias officiels. Depuis le début du « printemps » tunisien, reporters et commentateurs ont jubilé. Ils pouvaient se permettre d’être du « bon côté », c’est-à-dire pour la démocratie et contre les tyrans. Il leur était seulement conseillé d’être prudents sur les évènements de Bahreïn et du Yémen. Il ne fallait quand même pas trop marcher sur les pieds de l’Arabie Saoudite, cette grande voisine. Reste à

Test tunisien, casse-tête égyptien

Les Tunisiens sont huit fois moins nombreux que les Egyptiens, leur niveau de vie est plus élevé et leur système éducatif plus performant. C’est dire que, si la démocratie ne parvenait pas à s’installer en Tunisie, il n’y aurait aucune chance qu’elle puisse s’installer en Egypte. La Tunisie fait d’autant plus figure de test que, malgré la mauvaise ambiance actuelle, sa mise à flots est à la mesure des moyens dont dispose l’Europe : 5 à 10 milliards d’euros pourraient suffire à relancer la machine. Et la reprise s’accélèrerait dès lors que des investisseurs prendraient à nouveau le risque d

Le bon Dr Kretschmann

Les marginaux sont devenus « réalos » et les Grünen, après avoir gagné au Bade-Wurtemberg, aspirent à diriger la République Fédérale. Pour l’Allemagne, pour l’Europe, pour le monde, le 27 mars 2011 fera peut-être figure de date historique. Le Parti Chrétien Démocrate (CDU) tenait les rênes du Bade-Wurtemberg depuis 50 ans. Aujourd’hui, une coalition « écolo-socialo » a pris le pouvoir. Ce n’est pas rien. Après la Rhénanie du Nord-Westphalie et la Bavière, le Bade-Wurtemberg est l’Etat allemand le plus riche : des marques aussi prestigieuses que Audi, Mercedes et Porsche y ont leurs racines