Politique

L’avenir de l’industrie en France : le programme de René Ricol, ministre virtuel

Ex Médiateur du crédit, ex Commissaire général à l’investissement industriel, toujours très présent dans les allées du pouvoir, René Ricol estime avoir eu plus d’impact sur la défense de l’emploi ou l’avenir de l’industrie que les ministres de l’industrie en titre. C’était lui et c’est maintenant son successeur à la tête du Commissariat, Louis Gallois, qui ont l’argent à distribuer. Ils ont aussi la continuité. René Ricol souligne en effet que Louis Gallois a conservé son équipe, que les deux hommes se parlent régulièrement et pensent du bien l’un de l’autre (un carton vert pour le sens de la

Fragilités européennes

En France et dans plusieurs autres pays européens, les citoyens « d'en bas » font de moins en moins confiance à ceux « d'en haut » tandis que les « élites », prétendument responsables, se mettent à douter. Le cocktail peut devenir explosif. Dans une atmosphère empoisonnée par le chômage, deux facteurs toxiques ajoutent à la confusion et semblent susceptibles de provoquer l'étincelle. Le premier facteur aggravant est interne à chaque pays. Après avoir frappé la Grèce, l'Italie et quelques autres, il vient d'atteindre la France d'autant plus brutalement que « l'affaire Cahuzac » s'est déroulée

Anecdotes italo-européennes

Le marché des voitures de luxe d’occasion de type Porche ou autres est florissant en Italie en ce moment. Cela fait suite à la grave crise que traverse le pays mais ce n’est pas une question de moyens financiers. Ce n’est pas non plus dû à la mise en place d’une taxation qui peut sembler prohibitive. Non, là n’est pas la vraie raison. On peut en effet supposer que les heureux propriétaires de ce genre de voiture ont les moyens de payer le véhicule et même la lourde taxe. Alors ? La raison est toute simple. Faisant la chasse aux fraudeurs, police, gendarmerie et brigade financière arrêtent

Le Jour d’après…

... On se retrouve avec la g... de bois, groggy. Lorsqu'on découvre que le Ministre du Budget, le pourfendeur en chef de la fraude fiscale (et, accessoirement, chantre de la rigueur), est lui-même ... fraudeur fiscal, parjure de surcroît. Ce scandale (ni le premier, ni malheureusement le dernier) s'annonce comme l'un des plus dévastateurs de toute la Vème République. Je ne parle pas ici des cris d'orfraie des oppositions de tous bords qui se déchaînent, chacune dans son registre, mais des électeurs que ce scandale va renforcer dans leur opinion de "tous pourris" et pousser en rangs encore plus

Etats-Unis : Apocalypse Not Now

Le processus législatif est en panne. Officiellement, le Président Obama multiplie les regrets. Néanmoins, son pouvoir augmente et le « complexe militaro-industriel » que dénonçait déjà Eisenhower en pâtit. Rappelons qu’après des mois d’infructueuses négociations budgétaires en 2012, les parlementaires républicains et démocrates ont joué les prolongations jusqu’au 1 er mars 2013 et convenu que, si à cette date aucun accord n’était intervenu, les dépenses devraient être amputées de 85 milliards de dollars. Seules les retraites de base, les bons d’alimentation et les services fournis aux anciens

La France déteste la concurrence

Je m’étais dit que je ne vous parlerai pas de la réédition ce mois-ci chez Odile Jacob du livre sur « Les patrons sous l’Occupation » que j’avais écrit avec Renaud de Rochebrune parce que les Vigilants sont plus tournés vers l’avenir que vers l’histoire. Mais l’histoire comporte quelques leçons. Parmi celles que j’ai retrouvées en me replongeant dans ce texte, il y a celle-ci : la France déteste la concurrence, y compris son patronat supposé libéral voire hyper libéral pour adopter le vocabulaire à la mode. Certes ce vieux fond est aujourd’hui bien masqué par deux ou trois décennies de

La revanche des Kurdes

La Turquie, l’Iran, la Syrie et l’Irak ont eu, pendant près d’un siècle, un point commun : ils maltraitaient les Kurdes vivant sur leurs territoires et se méfiaient de leur désir d’union. La chute de Saddam Hussein en 2003 et le conflit syrien aujourd’hui ont bousculé la donne. D’abord, le Kurdistan irakien est devenu pratiquement autonome, de nombreuses entreprises turques s’y sont implantées tandis que les échanges commerciaux et touristiques se sont multipliés. Maintenant la manœuvre s’étend à la Syrie. Les Turcs encouragent « leurs » Kurdes à aider leurs frères syriens et le gouvernement n

Europe : ça va tanguer

Pilotages budgétaires, investissements industriels, compétitivité, croissance, sentiments populaires, échéances électorales n’évoluent nulle part au même rythme. Dans la zone Euro, les décalages sont devenus tels que les prochains mois s’annoncent particulièrement chaotiques. D’ici aux élections législatives allemandes prévues en septembre de cette année, rien de fondamentalement nouveau ne pourra être mis en œuvre. La BCE amortira les chocs en distribuant des liquidités et, sans doute, en abaissant son taux d’intérêt directeur. Cela n’empêchera pas les réactions anti austérité de se durcir et

France : l’amertume du « tout ça pour ça ! »

La plupart des Français ont des racines paysannes et, dans leur mémoire collective, les ancêtres étaient heureux. Cette valorisation du passé explique, en partie, leur amertume présente. On aura beau répéter que la France est encore – et de loin ! – un des pays les plus heureux du monde, beaucoup rétorqueront : « Et alors ! ». Ils penseront « cela fait des siècles que ça dure ! ». Presque partout, presque tout le temps, la terre a été féconde et les gens contents de bavarder. Le contraste avec d’autres pays est frappant. Prenons l’exemple de la Suède : six mois par an, les fermes étaient

Allemagne : le tropisme industriel

Pendant que des manifestations contre l’austérité se multiplient en Europe, l’Allemagne affirme tranquillement sa domination industrielle et donne, avec bonne conscience, des leçons de discipline. Les Grecs, les Portugais, les Espagnols, les Italiens (et les Français ?) doivent payer le prix de leur insouciance. Le Mark a été fort, l’Euro doit l’être aussi. Est-ce la faute aux bons élèves si les autres ne suivent pas ? Le raisonnement se tient mais les « bons élèves » oublient qu’ils ont été aidés par leurs parents et même leurs grands-parents. Il y a exactement un siècle, en 1913, l’industrie