Numérique

"La plus grande révolution de toute l'histoire de l'humanité", par Xavier Denecker

Dans « La plus grande révolution de toute l’histoire de l’humanité » (Inter-Ligere Éditions, 2022), Anne Beaufumé, Jérôme Bondu et Jérôme Coutou s’efforcent de donner des clés pour comprendre les changements accélérés que nous traversons. Le monde semble s’emballer sous nous yeux, disent les auteurs. Et de citer « Big data, cloud computing, internet des objets, biotechnologie, robotique, imprimantes 3D, biomimétisme, cellules souche, viande de synthèse, nanotechnologies, intelligence artificielle ». Nous sommes à un moment de bascule dans lequel les découvertes et les innovations dans quatre

Anti Bullshit

On a profondément tort de ne pas s'intéresser à la sémiologie, fondamentalement l'étude des signes. Très connue des communicants et des publicitaires, elle concerne vraiment tout un chacun. Il faut vraiment lire ce remarquable ouvrage d' Elodie Mielczareck, sémiolinguiste, intitulé Anti Bullshit. Quel est le point commun entre l'affaire Benalla, le changement de nom de Total, la gestion des masques Covid par le gouvernement, le pouvoir d'achat "ressenti" et le greenwashing? Comme dit la 4 ème de couverture du livre, " fake news, storytelling, nudge, post-vérité, langue de bois, bienvenue dans

Europe : le défi de la souveraineté numérique

Pour cette première Matinale en « présentiel » depuis un an, le Club des Vigilants accueille le journaliste et ancien député européen Jean-Marie Cavada, qui préside aujourd’hui l'Institut qu’il a co-fondé : iDFRights (institute for Digital and Fundamental Rights), qui se consacre à l’étude, la promotion et la défense des droits fondamentaux numériques. En préambule, Jean-Marie Cavada rappelle qu’il a bien connu Marc Ulmann, fondateur du Club des Vigilants et salue la présence de Bernard Esambert, ancien président et aujourd’hui administrateur du Club, dont on ne rappelle pas suffisamment selon

Trois scénarios pour la fin du match États-GAFA

Dans le dernier numéro de la célèbre revue de prospective Futuribles* notre ami Jean-François Soupizet, administrateur du Club des Vigilants, remet en perspective dans un grand article les tenants et les aboutissants des divers affrontements entre géants du Net et États. Aux États-Unis, en Europe et en Chine on est en effet passé au cours des années récentes d’une vision plutôt positive des bienfaits d’internet et de ses grands acteurs à une grande méfiance à l’égard de ces superpuissances et de leurs monopoles. Pour conclure cet état des lieux Jean-François s’est astreint à imaginer trois

Europe : « Et si on recommençait par la culture ? »

A cinquante deux ans, l’auteur d’un plaidoyer vibrant pour la souveraineté européenne (Seuil) Jean-Noël Tronc, est un homme d’expérience et de convictions. Expérience militante dans les cercles rocardiens et socialistes, expérience politique comme attaché parlementaire et pilote auprès de Lionel Jospin de la politique publique de l’Internet en France pendant cinq ans , pratique des négociations internationales et européennes, expérience de l’entreprise privée et publique. Cette expérience irrigue l’essai de l’actuel directeur de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique-SACEM

"L’Affolement du monde" vu par Thomas Gomart

Thomas Gomart nous livre ici une vaste fresque de l’état du monde en 10 tableaux remarquablement documentés qui constituent autant de mises en perspective de ce que les médias nous disent chaque jour de façon souvent à la fois redondante et fragmentaire. Citant Machiavel, qui écrivait au moment où les guerres d’Italie faisaient des cités-États de la péninsule la proie des États monarchiques et qui parlait d’une époque marquée par un grand désenchantement et placée sous le signe de l’indétermination des temps, il souligne l’actualité de ces formules. Car si la mondialisation a modifié la

Doit-on se résigner à vivre dans une colonie numérique ?

C’est la question que pose Jérôme Bondu, expert en intelligence économique, directeur de la société de conseil Inter-Ligere et auteur de " Maîtrisez internet. Avant qu'internet ne vous maîtrise", qui est intervenu devant le Club le 23 octobre dernier. Historien de formation, Jérôme Bondu valorise le « temps long » et dit avoir écrit son livre sous l’effet d’un véritable sentiment de « révolte » : comment se résigner à cette situation ? Il se demande dans son livre (ce qui a touché la corde sensible du Club des vigilants…) dans quelle « léthargie intellectuelle » nous sommes plongés pour nous

Le modèle chinois, précurseur de la société du futur ?

Un certain nombre de Français sont choqués d'apprendre que la Chine met en place un système de "crédit social". Chaque citoyen dispose d'un capital initial de points qui peut s'éroder ou augmenter suivant le comportement constaté de l'individu dans la société. En France, nous avons le blocage de la carte bancaire si les dépenses excèdent la provision disponible et le retrait de points du permis de conduire en cas d'infractions au code de la route. Au fond, le système est un peu le même, mais il a pour conséquence d'irriter fortement les Français. Et puis on s'y fait... Et les plus

Les risques d’envahissement de l’humain par le numérique

La réflexion sur l’éthique du numérique, ou l’émergence d’une éthique appropriée au numérique, n’en est qu’à ses débuts. Le groupe de travail « Vigilance numérique » en a fait un de ses thèmes prioritaires de réflexion, pour tenter de contribuer à définir les conditions d’une cohabitation fécondes entre humain et numérique. Cet article est la suite de « Prélude à une réflexion sur l’humain et le numérique » et « Qu’est-ce qui distingue fondamentalement l’Homme de la machine ? » publiés en avril et mai dernier. Il se focalise sur les risques d’envahissement de l’humain par le numérique et

Prélude à une réflexion sur l’humain et le numérique

La réflexion sur l’éthique du numérique, ou l’émergence d’une éthique appropriée au numérique, n’en est qu’à ses débuts. Le groupe de travail « Vigilance numérique » en a fait un de ses thèmes prioritaires de réflexion, pour tenter de contribuer à définir les conditions d’une cohabitation fécondes entre humain et numérique. Il ne s’agit pas de verser dans une approche manichéenne, par définition fausse compte tenu de la nature et de la complexité du phénomène numérique. Sans compter que tout retour en arrière n’est pas concevable et qu’il y a beaucoup d’excellentes choses dans le monde