Géopolitique

Syrie : Bombarder les bombardiers

Faut-il armer les rebelles au régime de Bachar el Assad ? Le débat fait rage : bien sûr il n'est pas admissible de laisser un pouvoir militaire massacrer impunément ses concitoyens par dizaines et dizaines de milliers, mais il n'est pas très tentant non plus d'envoyer encore plus d'armes dans une région aussi troublée. Alors que faire ? Simplifions : il y a des aérodromes d'où décollent régulièrement des avions qui bombardent les villes rebelles et tuent aveuglément des enfants, des femmes, des vieillards. Pourquoi ne pas rendre ces pistes d'envol inutilisables ? C'est à la portée de tous les

Islamisme : le thermomètre Lanxade

Il est plus pessimiste que beaucoup sur le Maroc. Les difficultés économiques du peuple pourraient devenir le terreau de l’islamisme quel que soit le respect pour le roi et son habileté. Il est plus optimiste que d’autres sur l’Algérie et l’après Bouteflika. Le souvenir du cauchemar que fut la guerre civile lui semble en mesure de préserver le pays de l’islamisme, même chez les jeunes. Jacques Lanxade, ancien chef d’Etat-major des armées (1991-1995), ancien ambassadeur de France à Tunis (jusqu’en 1999) et passionné de géopolitique a pris ainsi la température des différents points chauds de « l

La face cachée de la sécurité informatique ou les dessous d’internet

Eric Filiol, Directeur du laboratoire de cryptologie et de virologie opérationnelles ESIEA Laval et Hacker d'Etat, ne mâche pas ses mots : « L’information et les systèmes qui la traitent sont LA dimension la plus critique, celle qui, de nos jours, détermine et est au cœur de tout le reste : qui tient l’information maitrise tout ». Et, de ses années de réflexion et d’expérience sur le contrôle de la technologie par les États, il tire un certain nombre d’enseignements d’autant que, dit-il, « l e contexte actuel a dramatiquement changé et devient critique pour notre pays ». S’inquiétant du retard

Mali : un bourbier ? Non

« Le désert est immense. Y chercher des insurgés qui connaissent toutes les caches est aussi difficile que de trouver une aiguille dans une botte de foin. » Qui n'a pas entendu ce type de commentaires depuis le début de l'intervention franco-africaine au Mali ? Il est vrai que le désert est immense. En fait, il l'est surtout pour les insurgés qui ne peuvent vivre longtemps sans ravitaillement en vivres, en essence … Or, couper les lignes d'approvisionnement dans le désert est particulièrement facile quand on dispose de drones, d'hélicoptères et d'avions de combat. Sans l'appui des populations

Triple jeu dans l’islam sunnite

Etats-Unis, Qatar, Arabie, chacun essaye de manipuler l’autre. L’Europe est concernée. Pour aborder la complexité, partons de quelques données simples : Les Etats-Unis disposent, au Qatar, d’une des bases militaires les plus importantes qu’ils aient à l’étranger. Le « Central Air Command » qui couvre une grande partie de l’Afrique et de l’Asie y est situé. Pour le minuscule et richissime Qatar, c’est une assurance tous risques. Pour les Etats-Unis, c’est utile d’avoir un « ami » dans une région mouvante. Moyennant quoi, le Qatar, lorsqu’il prend des initiatives importantes, a besoin de l

FT : 13 prévisions pour 2013

Le Financial Times du 31 décembre a publié 13 prévisions signées de ses journalistes pour 2013. C'est courageux et stimule la vigilance ! Dites-nous si elles vous choquent et gardons-les pour dans un an ... En 2013 ... - On trouvera des signes de vie sur Mars. - Aucune grande banque centrale n'augmentera ses taux. - Barack Obama ne bombardera pas l'Iran. - Mario Monti sera ministre des finances d'une nouvelle coalition centriste italienne. - La croissance US ne dépassera pas 2%. - L'Allemagne verra la victoire d'une coalition "noire et verte" entre la CDU et les Verts : européenne et TRES

Du malign neglect au benign leadership

Obama a quatre ans, sinon pour changer le monde, du moins pour faire meilleur usage de la puissance américaine. Déclin ou pas déclin, les Etats-Unis restent N°1. Leur suprématie militaire est incontestée. Leur capacité d’innovation est intacte. La réindustrialisation est en cours. L’indépendance énergétique est en bonne voie. Ces atouts devraient permettre à l’opinion de renouer avec l’optimisme et au Président de jeter les bases d’une politique étrangère moins erratique. Vigilances , la lettre mensuelle du Club, a signalé, à plusieurs reprises, que moins les Etats-Unis étaient sûrs d’eux

Frontières : héritages infernaux

Le conflit syrien déborde de partout et les frontières, nées de l’effondrement de l’empire ottoman après la guerre de 14, sont fragilisées. Tôt ou tard, un nouveau Moyen Orient va se dessiner et, selon toutes probabilités, les changements s’effectueront dans la douleur. Ce n’est pas parce que la France et l’Allemagne se sont réconciliées et que notre vieux continent s’est lassé de ses guerres intestines que le reste du monde s’achemine vers une Histoire paisible. Les haines sont vives à l’intérieur des anciens empires. Ce qui est vrai de l’ex empire ottoman l’est aussi de l’ex empire russe et

Europe/Iran : la désescalade ?

Alors que le Moyen Orient flambe, les conditions semblent, paradoxalement, réunies pour trouver un accord avec l’Iran sur le dossier nucléaire. Tout récemment, les Iraniens ont fait passer le message qu’ils étaient prêts à accepter un certain nombre de compromis, comme de plafonner au taux de 5% leurs activités d’enrichissement ou d’appliquer à nouveau le protocole additionnel de l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, autorisant des inspections sur l’ensemble de leur territoire. Côté américain, le Président Obama ne veut certainement pas d’une nouvelle guerre. Il aimerait rester dans l

L’Angleterre s’éloigne, mais ne rompt pas

Lentement, mais sûrement, le « Channel » s’élargit, l’Angleterre s’éloigne de l’Europe. Nous disons l’Angleterre, car ce phénomène est beaucoup moins marqué chez les Ecossais, les Irlandais du Nord et les Gallois. Devant cette accentuation de la dérive anglaise, les Européens favorables à un progrès de l’intégration, en France ou ailleurs, sont tentés de dire : « Tant mieux ! », espérant que, non contents de distendre les liens qui les retiennent encore, les Anglais finiront par les rompre tout à fait, laissant les Européens du continent libres de construire une Europe intégrée et efficace. Il