France

Le devoir de combattre

Cette semaine une ministre de la république s’est tu devant un salafiste qui ne se dissimulait pas et qui la provoquait se vantant, notamment, de ne pas serrer la main des femmes. La ministre a, d’après ses dires, été « sidérée » par les propos de son interlocuteur auxquels elle n’a pas voulu répondre pour ne pas leur donner de l’importance. Sidération est un terme fort; au sens médical c’est la suspension brusque des fonctions vitales. C’est, par analogie, ce que cherchent les terroristes par leurs attaques et leurs propagandistes par différents moyens. J’avoue à mon tour avoir été sidéré de

Le syndrome de Georges Marchais

Georges Marchais fut un homme politique français qui avait démarré sa carrière syndicale, puis politique après la deuxième guerre mondiale passant par la CGT puis le Parti Communiste dont il fut Secrétaire Général jusqu’en 1994. Remarquable débatteur, en particulier à la télévision, sa célébrité dépassa largement son camp idéologique. Ses formules et messages en firent la voix emblématique de la gauche française jusqu’à la renaissance du Parti Socialiste sous la conduite de François Mitterrand. En dehors des formules célèbres du genre « Taisez-vous Elkabbach », cet homme a eu, durant toutes

Pourquoi ils ne gagneront pas

« Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser » écrivait Pascal. L’offensive djihadiste nous oblige à y penser : la mort à Paris, la misère des réfugiés syriens, l’ignorance des terroristes. Nous sommes tirés de la routine de notre société développée et pacifique. Nous y pensons et nous réagissons, sur la sécurité notamment, mission primordiale, et parfois irritante, de l’État. Doit-on pour autant concéder une victoire aux terroristes ? On ne connaît pas leurs buts de guerre de façon précise. On pressent qu’ils

Et si nous nettoyions nos « incuries » d’Augias ?

Le 1 er anniversaire des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher ont donné lieu à de multiples émissions. Envoyé Spécial, Complément d’Enquête, par exemple, et sans doute d’autres, sont revenus sur les événements que nous avions suivis en direct il y a un an. Les journalistes ont réalisé un travail remarquable, livrant des témoignages inédits, souvent émouvants, parfois glaçants. Ils nous ont fait (re)découvrir les petits et les grands héros de ces événements tragiques. Mais ils ont également pointé du doigt une accumulation de décisions difficilement compréhensibles, des

Les terroristes sont en train de gagner

7 janvier. Anniversaire oh combien solennisé des meurtres des journalistes de Charlie Hebdo et de ceux qui ont suivi. Souvenons-nous de ce qui se disait des défis ainsi lancés à la société française par les terroristes. Premier défi. Ne pas tomber dans le piège de l’islamophobie. Même si le fond des cœurs n’est pas très net, même si quelques actes isolés sont à déplorer, la société française a, en gros, évité ce piège. Deuxième défi. Ne pas tomber dans la surenchère militariste et sécuritaire. Ne pas mettre en cause nos libertés ; ne pas laisser entamer les fondements de notre société. Tout le

Régionales 2015 : victoire dans la forme, défaite dans le fond ?

Ouf ! Nous sommes sauvés ! Le « front républicain » (et une mobilisation quasi inespérée de l’électorat) ont permis de repousser (jusqu’à quand ?) la menace de la prise de pouvoir du FN. Pourtant, cette « victoire » républicaine en est-elle vraiment une ? Car, si j’étais un électeur du FN, je nourrirais une frustration énorme, voire une haine féroce contre ce système prétendument « démocratique » qui fait tout pour que mon bulletin (ainsi que celui de plus de 6,8 millions de mes concitoyens) ne permette pas que je sois justement représenté… Démocratiques ces petits arrangements entre amis

Alexandre Orlov : Ce que veulent nos amis russes

La Russie est une très grande amie de la France. La Russie est un pays pacifique, mais c’est aussi un pays « fort » qu’il ne faut pas menacer ou provoquer. Tels ont été les deux axes principaux des échanges passionnants entre Alexandre Orlov, Ambassadeur de Russie en France, et les membres et amis du Club des Vigilants, mercredi 9 décembre au cours d’une Matinale du club. Echanges où il fut évidemment beaucoup question de la Syrie, de la Turquie et du Proche-Orient. L’ambassadeur, qui est un grand connaisseur de la France et s’exprime dans un français parfait, décrit comme une réussite totale

Nos politiques sont-ils capables de changer de logiciel ?

C’était annoncé. C’est arrivé ! Le FN est en tête dans près de la moitié des régions. Et se revendique le « premier parti de France ». Face à ce séisme politique, qu’avons-nous entendu pendant la campagne, sur les plateaux de télé, dans les premières déclarations des responsables en ce funeste dimanche 6 décembre 2015 ? Des mots mille fois répétés en chœur : « exaspération », « choc », « colère ». Hier soir, l’ « œil du 20 heures » de France 2 faisait le point sur les mots exprimés par les hommes politiques de droite comme de gauche à l’issue de toutes les élections qui ont jalonné l

Faut-il ouvrir le dialogue avec le Front National ?

Les résulats du premier tour des régionales sont tombés. Le vote FN fait théoriquement de ce parti le premier de France. Si les positions se multiplient pour barrer la route au FN, il faut néanmoins prendre la mesure de l'évènement. Certes les attentats terroristes récents dopent le vote FN. Certes l'éviction de Jean Marie Le Pen donne une image plus "responsable" de ce parti. Mais il est difficile d'admettre qu'un parti rassemblant 30 % des votants n'ait toujours aucun accès au pouvoir. Dans une démocratie, un déni de pouvoir à l'encontre d'une minorité significative a de sérieux

Le Coran à la télé : une bonne nouvelle

Mardi, mercredi, jeudi, du 8 au 10 décembre Arte va parler du Coran, pendant près de sept heures. C’est une bonne nouvelle car elle signifie que, malgré les attentats passés et les menaces d’attentat à venir, cette diffusion est maintenue. C’est aussi une bonne nouvelle car pendant ces sept heures on va parler non pas du livre qui se récite et ne se questionne pas, mais du livre qui a une histoire, qui est inscrit dans une culture et une civilisation. « C’est une œuvre de salubrité publique », a même dit, au cours d’une des avant-premières, Mohammad Ali Amir-Moezzi, qui occupe la chaire d