France

Désir de rupture

Sarkozy ou Villepin ? Ségolène ou un « Monsieur » ? Les Français ne parlent que de cela et il n’y a pas de quoi sourire. La France roupille depuis 18 ans et les gens ont compris qu’il était temps que ça bouge. Le deuxième septennat de Mitterrand a été celui d’un homme malade qui se réfugiait dans le « ni-ni ». L’immobilisme a continué sous Chirac dont c’est, sans doute, la nature profonde. Le malaise est, aujourd’hui, si palpable que les candidats ne peuvent plus se permettre de faire campagne sur le thème de la continuité. Sarkozy l’a compris depuis longtemps puisqu’il a été le premier à

Faut-il supprimer l'E.N.A. ?

Un universitaire canadien, Timothy B. Smith, vient de publier aux Editions Autrement un ouvrage dénommé :"La France injuste" (voir à ce sujet Le Point du 16 février). Il y dénonce en particulier, les "castes privilégiées". Parmi les solutions qu'il suggère figure la suppression de l'ENA, "monastère qui vivrait coupé du mondemais continuerait à penser qu'il détient la vérité". Quant on constate que la très grande majorité du monde politique français, de droite comme de gauche, sort de cette école et que cabinets ministériels et haute administration sont trustés par énarques et polytechniciens

Questions à Luc Ferry

N'ayant pu participer à sa conférence au Club des Vigilants, il est quelques questions que j'aurais aimé poser à Monsieur Luc Ferry ... Il s'agit de questions, touchant à la finalité fondamentale du système que constitute l'Education Nationale. Est-ce un système, rémunéré par tous les citoyens du pays, qui vise à être un instrument d'instruction, destiné à donner aux futurs citoyens de la France, les informations et les modes de réflexion nécessaires et suffisants pour qu'ils soient à même de comprendre leur environnement futur et de s'y mouvoir avec intelligence ? Est-ce un système, rémunéré

La France est malade de sa gouvernance

Le débat sur la France malade de son économie est enfin sur la place publique. Malgré les efforts de la classe politique et du gouvernement pour l’étouffer et pour atténuer la gravité des diagnostics que portent les rapports les plus pertinents (Camdessus, Pébereau). Le dernier livre de Christian Blanc, « La croissance ou le chaos » ouvre quelques judicieuses pistes d’espoir. Mais la France n’est pas seulement malade de son économie : la société française est à la fois saine et malade et ses maladies sont si sérieuses qu’elles entravent son développement économique. Les observations accumulées

Outreau : Des réformes nécessaires à la réformite aigue

Outreau est décrit depuis plusieurs mois comme « Le Fiasco » de la justice française, mettant en exergue toutes les déficiences de notre système judiciaire et déclenchant, comme après chaque affaire de ce type et dans une atmosphère d’émotion intense, des crises de « réformite » aiguë. Pourtant, à y regarder de plus près, on constate que malgré un nombre de carences aussi incroyables que nombreuses, l’essentiel a été préservé : ne pas condamner d’innocents. Ainsi, en dépit d’un juge pour le moins enfermé dans ses certitudes, une hiérarchie totalement inefficace, des avocats en dessous de tout

Grandeur et gaspillage

Pierre-Gilles de Gennes a beau être prix Nobel, il peut se tromper. Espérons le car, s’il ne se trompe pas, le réacteur expérimental ITER, censé ouvrir la voie de la fusion nucléaire, ne serait rien d’autre qu’un immense gaspillage. Dans une interview au journal Les Echos (12 janvier 2006), Pierre-Gilles de Gennes met en cause aussi bien la méthode que la finalité du projet. La méthode : « Avant de construire un réacteur chimique de cinq tonnes, on doit avoir entièrement compris le fonctionnement d’un réacteur de 500 litres et avoir évalué tous les risques qu’il recèle. Or, … on n’est pas

Vocabulaire

Il y a quelques dizaines d’années, les femmes avaient peur de « tomber enceinte ». Maintenant, les gens ont surtout peur de « tomber au chômage ». La concordance de vocabulaire est frappante. Dans les deux cas, il y a comme référence à la fatalité. Or, la notion de progrès récuse la fatalité. On ne s’en remet plus à la Providence, l’Homme doit se montrer capable de forger son destin. Aussi, de deux choses l’une : ou bien on ne croit plus au progrès, ou bien tout doit être fait pour que les gens n’aient pas l’impression de « tomber » au chômage. Tout doit être fait pour que la reconversion, la

La fin des réponses d’évidence

Une majorité de Français a voté non au référendum sur le Traité constitutionnel européen. Une minorité de jeunes s’est révoltée dans les banlieues. Pour beaucoup d’observateurs de tels événements traduisent le décalage qui s’est installé entre le pays et ses institutions, entre le pays et les élites politiques. Les travaux de Sociovision Cofremca montrent que la problématique est internationale et qu’elle ne relève plus de la thématique du décalage. Les citoyens ne sont pas plus en décalage par rapport aux institutions que les consommateurs par rapport aux marques ou que les salariés par

Saute d’humeur et/ou d’humour

De la Mitterrandomania à la Mitterrandolâtrie. Cette obséquiosité impudente, excessive, maladroite et même parfois obscène à propos d’un "Tartuffe" machiavélique, d’un imposteur qui a trompé tout le monde, tout le temps, y compris ses proches et sa propre famille, est délibérément insupportable ! Sauf pour ses thuriféraires masochistes, et même un peu nécrophages. Et apparemment sans mémoire... ! Sauf les "capteurs d’héritage" et autres « détrousseurs de momies". Tout ce dévoiement médiatique manque pour le moins de hauteur, de pudeur, d’humilité et surtout d’éthique. Le comparer à De Gaulle

La France face à son histoire

En ces temps de mémoire troublée, un membre du Club des Vigilants, rapelle que l'histoire des nations ne se limite pas à une face noire. Une face lumineuse existe aussi. Il est bon, estime-t-il, de le rappeler. Vous trouverez ci-après son témoignage. Notre pays a toujours eu beaucoup de difficultés, du moins depuis la Révolution, à se regarder en face. L'évocation de la guerre d'Algérie en est une démonstration flagrante. Récemment la démonstration en fut poussée jusqu'à l'absurde lorsque nous assistâmes à l'écriture de l'Histoire par voie législative. La célébration d' Austerlitz fut