France

Non-pollueur mais payeur quand même

La SAGEP qui a en charge la gestion de l’eau à Paris vient d’annoncer une hausse de 9% du prix de l’eau. Jusque là, rien de plus classique. Le plus surprenant est le motif de la hausse : les Parisiens ne consomment plus assez d’eau ! En effet, depuis quelques années, la consommation d’eau a chuté de 20% du fait que les Parisiens, particuliers et entreprises, font davantage attention en s’équipant notamment de dispositifs réduisant la consommation et les fuites. Or, les frais d’infrastructure de la SAGEP restent constants. Et pour équilibrer les comptes, pas d’autres moyens, apparemment, que d

L’après social-démocratie

Dominique Strauss-Kahn, candidat malheureux à l’investiture du parti socialiste, nous dit dans une interview au Monde (datée du 4/11/2006) que sa conviction est clairement social-démocrate. Selon lui, le parti socialiste devrait abandonner l’affichage de sa posture révolutionnaire traditionnelle au profit de la social-démocratie. Ce serait un progrès mais assez relatif : en ce moment les partis sociaux-démocrates d’Europe cherchent à inventer l’après social-démocratie ! En France, le décalage entre la société des gens et la société des pouvoirs s’est creusé à un point tel que le besoin se fait

Attirer les riches au lieu de les faire fuir

En France, les plaidoyers en faveur de la suppression de l’impôt sur la fortune sortent surtout de la bouche de gens fortunés. Dommage ! Cela braque nombre d’esprits généreux qui raisonnent en termes de solidarité. Oublions donc les pleurnicheries de certains riches qui prétendent être contraints de s’expatrier. Oublions aussi les controverses fiscales sur ce que rapporte et ce que coûte l’ISF. Oublions même l’aspect idéologique que comporte le débat et concentrons-nous sur une évidence : les riches ont de l’argent et mieux vaudrait qu’ils le dépensent chez nous plutôt qu’ailleurs. Leur

Opération Mamba : source de rayonnement européen pour la France

La fin de la Françafrique décrétée solennellement lors du sommet de la Baule en 1990 cachait mal un désengagement et un désintérêt croissant pour un continent considéré comme « inutile ». Le terrain déserté, le rôle de gendarme fut endossé par une kyrielle d’Etats africains ou de groupes armés dont les ingérences antagonistes n’ont fait qu’amplifier les conflits régionaux et les crises infra étatiques. Aujourd’hui, la France est de retour et ce sont les missions de projection de l’Europe qui lui redonnent de l’influence et jouent le rôle de « multiplicateur de rayonnement » pour la France. C

Ségo miroir

N’en déplaise à Lionel Jospin, la percée de Ségolène Royal n’est pas seulement un « phénomène médiatique ». Ce serait plutôt une ruse de la société dans le sens où Hegel parlait d’une « ruse de la raison ». Mme Royal était peu connue. La société ne se reconnaissait pas dans les Anciens qui prétendaient la représenter. Elle cherchait quelqu’un qui lui ressemblât. Ségolène a compris. Elle n’a pas « flatté » les gens, elle les a fait parler puis a parlé elle-même de sujets, souvent terre à terre, qui les intéressaient. Son personnage (politiquement à gauche et sociologiquement à droite) l’aidait

Les jeunes et l'immobilier

Les prix de l’immobilier ne cessent de monter depuis 1998. Un grand nombre d’explications ont été formulées pour expliquer, à défaut de comprendre, les raisons de cette embellie aussi soudaine qu’ininterrompue. Pourtant, à bien y regarder, le seul argument objectif est bel et bien la baisse « historique » (comme disent les spécialistes) des taux d’intérêt. Or, cette baisse ne compense plus, et depuis fort longtemps, la hausse des prix. Alors pourquoi continuent-ils à monter ? Pour une raison simple : c’est parce qu’il y a des acheteurs ! Des acheteurs de plus en plus jeunes et qui sont prêts à

D’Abou Ghraib à Porcheville

Dans son numéro 36 (octobre 2005), Vigilances rendait compte des peines qui avaient été infligées aux Etats-Unis aux tortionnaires d’Abou Ghraib. La graduation, selon nous, s’expliquait par le fait que les cas relevaient en gros de trois catégories distinctes : -Il y avait des tortures effectuées dans le but d’extorquer le plus vite possible des aveux ou des renseignements. -Il y avait des humiliations destinées à mettre les prisonniers dans un état de moindre résistance mentale avant les interrogatoires. -Il y avait aussi des humiliations d’un genre mi porno, mi ludique, évoquant une mise en

Des secrétaires au secours des infirmières

D’un côté, il manquerait 15 000 infirmières en France. On en est à en "importer" d’Espagne, d’Italie et des pays de l’Est... Celles qui sont en poste crouleraient – près de 40% de leur temps de travail – sous les tâches administratives. Face à cette pénurie, hôpitaux et cliniques privées se font une concurrence acharnée pour séduire ces belles. De l’autre, nombre de secrétaires médicales sont au chômage. L’informatisation croissante des hôpitaux, cliniques et cabinets médicaux y est pour beaucoup. Plutôt que de se lamenter sur les infirmières qui font défaut, ne peut-on embaucher des

Des 4x4 dans la ville

La part des automobiles tout-terrain 4x4 connaît pour la première fois depuis de nombreuses années un léger fléchissement des ventes. Est-ce le résultat des campagnes anti 4x4 dans les villes ? Ou encore d’un sursaut écologique – le transport étant le premier contributeur tant en terme d’émissions de gaz à effet de serre que d’oxyde d’azote et de soufre ? Que nenni. En y regardant de plus près, on constate que la proportion des « vrais » tout-terrains (à savoir ceux qui sont utilisés essentiellement hors des sentiers battus) chute au profit des 4x4 urbains chics et chers. Ces derniers

La fausse écoute des vrais politiciens

Ce n’est pas une nouveauté, cela a été écrit mille fois : un fossé se creuse entre la classe politique et les citoyens. Pourtant, la classe politique est composée d’élus qui passent beaucoup de temps avec leurs électeurs. Cherchons l’erreur … Lorsqu’un électeur rencontre un député ou un ministre, il profite de l’occasion pour lui faire part d’un problème personnel qu’il a du mal à résoudre. Bon prince, l’élu promet d’entreprendre une démarche. Il se comporte un peu comme un médecin qui, après une consultation de cinq ou dix minutes, rédige une ordonnance. Il a bonne conscience puisqu’en