France

Le mistigri de la relance

Dans un monde aux frontières ouvertes, la croissance des uns favorise les exportations des autres. Cette année, les pays d’Europe subissent une panne de croissance. Les gouvernements sont donc tentés d’appliquer une politique de relance. Compte tenu des règles édictées au sein de l’Union Européenne, seuls les pays qui sont dans les clous des règles budgétaires auront droit de le faire. La France, ayant un déficit budgétaire supérieur à 3% du PNB et une dette cumulée   supérieure à 60 %, sera priée de s’abstenir. Elle devra se contenter de bénéficier de la relance des pays supposés vertueux

Rémunération des patrons : le logiciel est implacable

Il y longtemps que l’on n’a pas parlé des altitudes atteintes par les responsables du CAC 40. Que l’on se rassure, cela reviendra et l’on constatera que hors Stock options, Golden parachutes,... de nouveaux sommets seront franchis de façon inéluctable. Pourquoi ? Le phénomène est d’une grande simplicité. Un nouveau patron est nommé à la tête d’un grand groupe.   Le Comité des rémunérations (ou des mandataires) s’adresse à un cabinet de Conseil (il y en a cinq   ou six dans ce domaine) qui comme des confrères tiennent à jour la grille des salaires des responsables du CAC 40. Le nouveau patron

France frileuse

De nombreuses entreprises françaises ont adhéré au concept de l’Intelligence Economique mais la plupart d’entre elles privilégient l’aspect sécuritaire de cette discipline au détriment de son aspect offensif. Il est, certes, important de protéger ses actifs, et plus particulièrement son patrimoine de connaissances et de compétences mais il est tout aussi important (et peut-être plus) d’accroître ses capacités concurrentielles afin de gagner des parts de marché au niveau mondial.    Les spécialistes en I.E savent comment des entreprises américaines et asiatiques se servent de l’outil pour

"Mismanagement" à la française

«  Dès mon jour d’embauche, j’aurais dû me méfier. Dans le hall, un énorme tableau avec un non moins gigantesque sourire. Devant, trois hôtesses d’accueil qui faisaient la gueule. Un premier signe. S’ensuit le traditionnel parcours du nouvel embauché. Jusqu’à la remise du badge qui ouvre les portes et la cantine. Et là, deuxième choc : inscrit dessus les trois commandements de la filiale française de cette grande entreprise américaine : Tu n’es pas arrogant ; tu n’es pas le nombril du monde ; tu dois sourire en permanence. Un autre signe.   Premier client. Rendez-vous à 10h. J’arrive un quart

Vers le prochain cyber-conflit

Certaines puissances majeures l'avaient annoncé plus ou moins officiellement : leurs armées se préparent à la guerre informatique. La Chine , on le sait, a mené avec succès un certain nombre d'offensives et d'intrusions à l'encontre de systèmes gouvernementaux. Le mois dernier, le centre de cyber-commandement de l'armée américaine a lancé plusieurs appels d'offres relatifs à la conception d'un terrain de simulation de batailles numériques sur Internet, et à la mise au point d'un botnet militaire, arme capable de prendre le contrôle de centaines de milliers d'ordinateurs pour lancer des

La goutte de pétrole qui ...

«  La guerre, disait Mussolini , est l’examen de passage des nations ». L’Italie fasciste et l’Allemagne nazie ont été recalées. Deux tiers de siècle plus tard,   d’autres défis surgissent. La cohésion sociale de nombreuses nations est mise à l’épreuve. De nouveaux « examens » obscurcissent l’horizon.   La croissance a masqué les difficultés . C’est une potion magique qui permet de donner aux uns sans prendre aux autres. Maintenant qu’elle ralentit, des tensions peuvent surgir. La crise des subprimes, née en Amérique, a brisé l’élan. La vertigineuse montée des cours du pétrole réduit le

Jeunesse cherche héros

Serge Ravanel, compagnon de la Libération, a été un héros de la résistance française contre l’occupation nazie. Il a aujourd’hui 88 ans, peut à peine marcher mais se rend volontiers dans des lycées et collèges de banlieue réputés « difficiles » pour raconter la guerre à des adolescents en révolte contre la société. Sa voix est frêle mais les jeunes « durs » se taisent, prêtent l’oreille et viennent à la sortie lui poser des questions et lui demander de rester encore un peu. Ce fait m’inspire quelques remarques :   Ø        notre époque manque de vrais héros. Les adolescents sont en quête.   Ø

Armées & Défense : vers la fin de la confusion

Depuis des lustres, les Français ont pris l’habitude de voir se succéder des Livres blancs sur la Défense ne présentant, au mieux, que peu d’intérêt. En schématisant à peine, ils ne servaient qu’à justifier des décisions déjà prises depuis longtemps. Ils servaient même souvent à démontrer les vertus de l’immobilisme. De quoi faire se retourner dans sa tombe le général de Gaulle qui a toujours prôné « la seule doctrine qui vaille : celle des circonstances ».   On peut faire des reproches aux inflexions préconisées par le récent Livre blanc. De nombreux militaires ne s’en privent pas et ont

Sarkozy et le foot

«  Les Français m’ont élu pour marquer des buts, pas pour être arbitre » aime à répondre Nicolas Sarkosy à ceux qui lui reprochent d’être un « Omni-Président ». L’argument est habile mais la plupart des Français se demandent si des buts seront vraiment marqués. Pour rester dans le langage du foot, ils se demandent si Sarko ne « joue pas trop perso », s’il a les qualités requises pour endosser le maillot de chef d’équipe. C’est une vraie question car la situation dans la France d’aujourd’hui peut se résumer en deux phrases :   Ø                    Sous l’impulsion du Président, de nombreuses

Europe-Méditerranée-Monde : sortir de l’impasse, servir de modèle

L’Union Méditerranéenne, telle que l’avait rêvée Nicolas Sarkosy, n’existera pas : les pays de l’Union Européenne non riverains s’y sont opposés. « L’Union pour la Méditerranée » que, faute de mieux, Nicolas Sarkosy lance avec solennité, risque de souffrir à la fois de gigantisme et de paralysie. Le Président de la République française, pourtant, veut du concret. Au départ, il avait fait référence à ce qu’il avait appelé la « méthode Monnet ». Il avait même explicitement cité la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier qui, en guise de première étape, avait seulement réuni six pays sur