Des avancées de l'UE en matière de souveraineté numérique : les "EDIC"

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Depuis 2023, l'UE a "inventé" les EDIC, les "Consortiums européens d'infrastructures numérique" aujourd'hui encore peu connus du grand public ils sont désormais 4 à exister, dont le dernier en date, le « Digital Commons European Digital Infrastructure Consortium (DC‑EDIC) » en est un exemple concret dédié aux “communs numériques”. 

Approuvé le 29/10/2025 et localisé à Paris, il rassemble la France, l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Italie comme membres fondateurs (la Belgique, le Luxembourg, la Slovénie et la Pologne y participant en tant qu’observateurs). Il vise à promouvoir des infrastructures, des services, des briques numériques réutilisables et interopérables (open-source par défaut) pour les administrations, les entreprises et les citoyens européens.  Le consortium projette de livrer d’ici 2027 un hub d’expertise, un forum des communs numériques, et un rapport annuel sur « L’état des communs numériques».  

Dans un contexte où aujourd'hui "plus de 80% des technologies et infrastructure numériques utilisées sur le Vieux Continent proviennent de fournisseurs non-européens", la création de cet EDIC est un moyen pour les pays fondateurs de "s'affranchir des pays étrangers".

Trois autres projets sont d’ores et déjà sur les rails :

  •  EUROPEUM-EDIC, établi en Belgique instauré en mai 2024 pour le partenariat européen en matière de chaînes de blocs et l'infrastructure européenne de services de chaînes de blocs.  

  • L'Alliance pour les infrastructures numériques européennes des technologies linguistiques (ALT-EDIC) hébergé au château de Villers-Cotterêts en France pour remédier à la rareté des données linguistiques européennes disponibles pour l’élaboration de solutions d'intelligence artificielle. 

  • LDT CitiVERSE EDIC  Installé à Valence en Espagne depuis décembre 2024 propose de connecter les jumeaux numériques locaux (villes ou territoires) existants dans toute l’Europe. 

 

Ces projets sont encore en phase de démarrage.  Dès à présent il est utile de reconnaître leurs atouts et les difficultés qui les attendent.
Leurs points forts :

  • Répondre à une mission claire, mobilisatrice, facile à comprendre et à partager ;

  • Partir d’un noyau d’acteurs de quelques pays membres, sans la nécessité d’un accord formel des 27 ;

  • Disposer d’un statut juridique reconnu et de la perspectives de soutiens publics ou privés, nationaux et communautaires.

Leurs défis :

  • Mobiliser les énergies autour du faire et afficher rapidement des résultats ;

  • Monter en puissance et élargir leurs partenariats tout en valorisant les apports des acteurs nationaux ;

  •  Maintenir des structures de gestion agiles et légères, et une gouvernance autonome mais rigoureuse. 

Bref un challenge pour booster un numérique made in EU en partant des initiatives des états membres et du niveau local.  Une orientation qui mérite d’être suivie attentivement.