Politique

Et s’il n’y avait qu’un seul tour !

Les stratégies se font et se défont à l’aune des réalités. Quand la vision n’est pas là, quand l’intérêt personnel dépasse l’intérêt général, alors le champ des possibles s’ouvre et l’impensable devient réalisable. Les gauches se déchirent et la droite démontre au quotidien son incapacité à se rassembler. Les médias, perdus, s’en remettent désormais aux discours des extrêmes laissant le citoyen perplexe et désorienté. Qui d’entre nous à l’heure actuelle a la conviction de son prochain choix ? Alors on déroule le tapis rouge ou plutôt bleu marine, et l’on voit des journalistes déjà se ranger

Une transition financière pour la planète, vite !

Il y a trop de finance, comme il y a trop de carbone ; et il nous faut une transition financière, équivalente de la transition énergétique. Les citoyens doivent faire pression pour ramener vers l’intérêt général les grandes banques, gangrenées par la finance de marché. Ces banques sont perçues aujourd’hui, à juste titre, comme des dangers publics. Elles doivent redevenir des institutions utiles qui soudent une collectivité en accompagnant ses membres dans leurs initiatives. La financiarisation de l’économie est née de la captation par les grandes banques traditionnelles d’innovations sur les

La France a-t-elle enfin basculé dans le réalisme ?

La première place surprise de François Fillon au premier tour de la primaire de la droite et du centre traduit une évolution essentielle de l'électorat. Tout d'abord, le taux de participation a dépassé tous les pronostics : plus de quatre millions de votants, là où Thierry Solère, l'organisateur, n'osait pas en espérer trois millions deux jours avant le vote. C'est peut-être le retour aux urnes du premier parti de France, les abstentionnistes. Ensuite, c'est la plus grande erreur des sondeurs, de mémoire d'homme, depuis que les sondages organisés existent. A 10% début novembre, Fillon est

La lente agonie de la démocratie représentative

Montée en puissance ... et agonie des démocraties libérales représentatives Une montée en puissance jusqu’au XXème siècle La démocratie a fini par triompher dans notre pays au moment de la Révolution française, même si en 1789 c’était sous une forme que nous aurions du mal à reconnaître aujourd’hui. En effet? le droit de vote y était loin d’être universel. Cela n’est pas si étonnant : la démocratie est issue - au moins dans notre imaginaire collectif - de l’Antiquité gréco-romaine. Or? à cette époque, elle était élitiste : seuls les riches possédants avaient le droit de vote et la société

Le profil idéal des prochains ministres

A l’exception des fronts, de Macron à Fillon, les programmes économiques proposent tous des réformes plus ou moins libérales : diminution de la part de l’état dans le PIB, baisse de la fiscalité d’entreprise, assouplissement du code du travail, réduction drastique du nombre de normes… L’objectif étant de rétablir des conditions favorables à la création d’emploi afin que notre économie ne rejoigne pas le groupe des PIGS. Cette nécessité d’insuffler de l’oxygène et de la liberté dans l’économie marchande ne doit pas se traduire par un gouvernement faible et en retrait. Bien au contraire, dans

Michel Rocard : la vision d’un homme d’Etat nourri par ses convictions

Michel Rocard était intervenu au Club des Vigilants en février 2010 pour parler de l’élimination des armes nucléaires, combat qu’il avait fait sien, en tant que membre de la commission Canberra notamment. On était à la veille de la conférence quinquennale du Traité de Non-Prolifération (TNP) et beaucoup d’espoirs étaient mis dans le leadership américain après les discours d’Obama de 2009, à Prague et à l’ONU. Son intervention fut éblouissante. D’abord parce que son récit des négociations et l’exposé des problématiques étaient d’une grande précision (il pouvait citer l’annexe technique d’un

Epargne et investissement : la solution est politique

La barre des 10 000 milliards de dollars de dettes publiques qui s’échangent à des taux négatifs a été franchie. En termes de causes les choses semblent assez simples : cette épargne est mal rémunérée faute de trouver des investissements créateurs de valeur ajoutée. La BCE s’emploie pourtant à canaliser l’épargne vers l’investissement. En achetant la dette publique elle chasse les banques commerciales de cette zone de confort en espérant qu’elles iront exercer leur métier de préteurs sur le terrain plus risqué de l’investissement productif, source de la croissance et de l’emploi. Les banques

Le Brexit non juridiquement valable ?

Stupeur et tristesse envahissent l'Angleterre après le réferendum sur le Brexit, surtout chez la grande majorité des jeunes, qui avaient voté pour le "remain". Mais au fond, le résultat de cette consultation populaire a-t-il force de loi ? Beaucoup d'esprits lucides et avisés se rendent compte que les préjudices que subiraient de nombreuses entreprises en cas de Brexit n'est pas pris en compte dans l'opération de sortie. La baisse inévitable de la livre sterling appauvrit indiscutablement tous les Anglais. Et nous ne comptons pas les désordres et les manques à gagner dans toute l'Europe

Le Brexit, une chance historique pour l’Union européenne ?

Nos amis britanniques s'apprêtent à voter pour ou contre le maintien de leur pays dans l'Union européenne. La dynamique de la campagne semble indiquer que la sortie de cette Union a le vent en poupe. Certes le Brexit fait peser un risque économique (d'ailleurs plus fort, semble-t-il, pour nos amis britanniques que pour nous) et politique (une possible « contagion » mais, si elle devait s'avérer, elle ne concernerait que des pays mineurs). Ce départ ne peut-il pas, bien au contraire, représenter une chance historique pour l'UE ? Le Royaume-Uni a eu, depuis toujours, « un pied dans l'Union et un

La politique au sens fort - Pour un choc de recomposition (suite).

Il y a aujourd’hui trois raisons pour réformer le marché du travail. C’est une condition pour que les mesures non conventionnelles de la BCE fonctionnent. Mario Draghi, le Président de la Banque centrale, le répète à l’envi, l’abondance de liquidités se transforme en crédits créateurs de croissance si les Etats réforment. A défaut elles se placent sur des actifs dont la valeur est artificiellement gonflée et enrichissent leurs possesseurs sans produire aucune utilité sociale supplémentaire. Ensuite parce que l’absence de flexibilité sur un marché du travail favorise l’exclusion en protégeant