Politique

Quinze points clés pour le prochain président

Le déroulement de la campagne électorale avec son foisonnement de promesses de circonstance nous parait justifier une approche non partisane, qui correspond à nos yeux à l’état véritable de notre pays et à l’exigence d’un redressement rapide et résolu. Le temps n’est plus à des réformes pour changer la vie ou la société. Réformer coûte et nous n’en avons plus les moyens pour plusieurs années, si nous voulons continuer à jouer un rôle dans l’histoire à travers l’Union Européenne. Nos lois actuelles ne sont pas aussi insuffisantes qu’on le répète, notre Constitution n’exige aucune remise en

L’Etat-providence : une parenthèse de l’Histoire ?

Alors que les effets de la crise, loin d’être derrière nous, se prolongent (comme nous l’avions laissé prévoir ici même depuis trois ans), nous sommes assaillis de statistiques sur la montée du nombre de chômeurs, de travailleurs et retraités pauvres, de précaires qui, s’ajoutant aux bataillons croissants des sans-abris et autres « exclus », des deux côtés de l’Atlantique, et – nouveauté – même au Japon, donnent l’irrépressible sentiment, mais aussi le spectacle visible, d’une pauvreté de masse dans les économies réputées développées. Cela ne vous rappelle rien ? Au mieux, si l’on ose dire

Syrie : les peurs et les haines

Assad ne recule devant aucune atrocité, c’est certain. Ses opposants feraient-ils preuve de mansuétude à l’égard des minorités religieuses ou ethniques ? Ce n’est pas sûr. Les Alaouites, qui ont confisqué l’essentiel des pouvoirs et comptent pour environ 10% de la population, sont presque unanimes à craindre des massacres en cas de chute du régime. Les chrétiens, les Druzes, les Kurdes ne l’avouent pas sans honte mais préfèrent « le diable qu’ils connaissent déjà » aux probables méfaits d’une majorité de plus en plus conquise par le wahhabisme, cette version saoudienne d’un Islam combattant

Tunisie : laboratoire sociétal

Un véritable choc de civilisations se produit actuellement au Maghreb sans que personne n’y prête attention. Un an après avoir impulsé la vague des chambardements arabes, la Tunisie a été précipitée dans le trou noir des pays sans intérêt où il ne se passe rien. On ne retient qu’une donnée : largement vainqueur des premières élections libres, les islamistes ont fait main basse sur la démocratie. Grosse erreur. Car, si les intégristes d’Annahda trustent effectivement les portefeuilles ministériels, la réalité du pouvoir leur échappe. Contre eux s’élèvent 90% de la presse (y compris les télés et

Des pandas et des requins

C’est une belle histoire que vous entendez depuis 3 ans : JAMAIS LES BANQUES UNIVERSELLES N’ONT FAIT FAILLITE !!! Alors pourquoi leur chercher noise ? On nous le répète tellement qu’on finit par le croire. La prochaine fois qu’on vous dira ce joli conte de fées, demandez : et Dexia, qui va coûter encore plus cher au contribuable que le Crédit Lyonnais ? Et Royal Bank of Scotland, la plus grosse faillite européenne ? Ce sont des banques universelles en faillite. D’autres banques universelles ont été sauvées juste à temps PARCE QUE elles étaient universelles et que les politiques étaient coincés

Apprivoiser l’avenir… à long terme !

« La société, dite capitaliste, est une synthèse d’éléments divers et, pour une part, contradictoires. Elle combine un ordre bourgeois (respect des lois, travail, respectabilité, épargne, honnêteté), un ordre industriel (rationalisation technique, concentration ouvrière) et un ordre financier (représentation abstraite des richesses, bourse, manipulation des valeurs) » écrivait Raymond Aron dans Les guerres en chaîne. Le déséquilibre actuel en faveur de l’ordre financier et le courtermisme est connu et même rabâché. En décrivant une société par un système, Aron expliquait qu’il existe une

Le suivisme a-t-il encore sa place en Europe ?

Depuis trente ans, la classe politique des principales démocraties européennes a cultivé, avec cynisme, l’art du suivisme. Elle a veillé, avec une efficacité redoutable, à endormir la vigilance des peuples avec des idées formatées pour flatter leur ego. L’Histoire en témoigne, ce « petit jeu » narcissique est sans danger en période de prospérité mais beaucoup plus périlleux en période de récession. Vu de Paris, la France n’avait aucune raison objective d’échapper au virus du suivisme. Les dégâts sont là. Alors que la société française a profondément changé depuis vingt-cinq ans, le suivisme a

Campagnes présidentielles : beaucoup de calculs, peu de candeur

Aucun candidat à une réélection présidentielle n’a, sauf erreur, jamais dit : « Dans mon premier mandat, j’ai fait des bêtises (par exemple celle-ci et celle-là) mais j’ai beaucoup appris. Maintenant, j’ai de l’expérience. C’est indispensable en ces temps difficiles. Donc il faut me réélire ». Si aucun ne l’a fait, c’est sans doute qu’il y a de bonnes raisons. Les candidats à une réélection sont des pros. Ils savent peser les risques et apprécier les chances. Sans doute craignent-ils qu’un peu d’humilité démobilise leurs fans sans, pour autant, désarmer leurs adversaires. Et les électeurs

Égypte : les risques de dérive

L’Égypte ne cesse de vivre des convulsions. Le courant moderniste, laïc, et sa jeunesse de l’Internet a été au cœur de la révolution du 25 Janvier 2011. Aux élections, il s’est vu voler « sa révolution » par les fondamentalistes qui ont obtenu 74% des sièges au Parlement. Pourtant conscient, dès le départ, du risque, ce courant avait protesté, en vain, contre la tenue des élections à la sortie du mois du Ramadan. Un mois de prières et de dévotion - réelles ou affichées - où les gens sont massivement exposés à la parole des religieux. Tenir des élections juste à la fin de ce mois équivaut à

Réflexions sur le mal logement

Après ma critique de l’augmentation de 30% des droits à construire annoncée par Nicolas Sarkozy, je réagis au texte que Roger Fauroux avait publié en juin 2010 sur le problème du logement en France. En tant qu’architecte, urbaniste et citoyenne, je partage presque intégralement son analyse dans la tribune " En finir avec le mal logement". Je suis cependant sceptique sur ce qu’il attend du droit de préemption des maires et des préfets (droit pour la puissance publique de s’interposer entre le vendeur et l’acheteur d’un terrain et d’acheter à la place de celui-ci). Sauf s’il entend remettre