Géopolitique

La NSA persiste et signe

Le vote, en catimini, d’un "Pariot Act" français continue de susciter des réactions indignées. Il est utile dans ce contexte de rappeler ce qui se passe aux Etats-Unis avec la NSA et son insatiable besoin de tout écouter, de tout contrôler. Prenons le document sobrement intitulé " SIGINT Strategy 2012-2016" *, émanant de la NSA, et énumérant de manière très claire les ambitions de ce puissant organisme pour les années à venir. Ce document TOP-SECRET - jusqu'à sa révélation récente par le Washington Post - est destiné aux "5 eyes" signataires de l'accord UK-USA : États-Unis, Australie, Canada

Ukraine, le droit des gens

In extremis, le gouvernement ukrainien refuse de signer l’accord d’association avec l’Union européenne. Ce sont les Européens de l’Est, Pologne en tête, qui avaient imposé le partenariat oriental au sommet de l’UE, à Prague, en mai 2009. Il s’agissait pour eux d’une démarche politique pour étendre la présence européenne dans les pays sous influence russe depuis la chute de l’URSS. Pour l’Ouest de l’Europe les choses étaient moins claires. Aujourd’hui les autorités françaises sont silencieuses, leur réaction est un mélange de soulagement, d’indifférence et de fatalisme. La décision du

3 mn de vigilance avec François Nicoullaud : Où nous mène le Moyen Orient ?

Y a-t-il, au Moyen Orient, un fait séminal comparable aux accords d’Helsinki signés en 1975 entre l’Est et l’Ouest, qui pourrait modifier le cours des choses ? François Nicoullaud, affirme dans ces "3 mn de vigilance" que la réponse est oui. Et c’est, selon lui, la négociation sur le nucléaire iranien. Quand on regardait dans les années 70, dit-il, tout le monde était persuadé que la division du monde en deux blocs était un phénomène éternel et qu’on n’en sortirait jamais. Aujourd’hui, quand on regarde le Moyen Orient, cette zone tourmentée depuis la fin de la seconde guerre mondiale

Du bon (ou du mauvais) usage de l'exceptionnalisme

Toutes les communautés humaines dont, bien sûr, les nations, ont des raisons de se croire exceptionnelles. On publiera ultérieurement quelques exemples concernant la Chine, l'Europe et la France. En attendant le compte rendu de la réunion du 5 novembre, animée par Jean-Claude Hazera et portant sur le rapport, Les Etats-Unis et le monde qui change, du groupe de travail piloté par Jacques Andréani apportent certains éclaircissements. Le débat (centré sur la façon dont les Etats-Unis conçoivent leurs intérêts vitaux et s'estiment en droit de les protéger) montre que cette grande nation se

Présentation du rapport Etats-Unis par Jacques Andréani

Le Club a testé avec succès un nouveau format de réunion « entre nous » le 5 novembre en soirée. L’idée est de permettre à tous les membres intéressés d’être au courant des travaux menés par un de nos groupes de travail et de dire si les conclusions leur semblent publiables au nom des Vigilants. Jacques Andréani, ancien ambassadeur de France aux Etats-Unis, a répondu aux questions sur le rapport qu’il a rédigé au nom du petit groupe de travail sur l’avenir des Etats-Unis et de leurs rapports avec le reste du monde. La problématique à traiter partait de l’idée que les Etats-Unis n’auront plus

Nouvelle donne en Iran, nouvelle donne au Moyen Orient ?

Invité du Club vendredi 25 octobre, François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran a souhaité tout d’abord planter le décor. Tout au long de son intervention, il n’a cessé de convoquer l’histoire ancienne pour éclairer le présent. François Nicoullaud a ajouté, depuis, quelques éléments sur le 2 ème round de négociations qui a eu lieu les 7, 8 et 9 novembre. Un autre round est, d’ores et déjà, prévu le 20 novembre. Une vraie révolution Pour comprendre la République islamique dont on dit tant de mal, souvent d’ailleurs à raison dit-il, il faut se souvenir de trois choses. La

L'Afrique, un territoire à (re)conquérir pour les entreprises françaises

Le groupe EurAfrique, du Club des vigilants, s’est engagé depuis début 2013 à étudier cette problématique difficile pour laquelle le poids du passé et le positionnement actuel et futur de la France sont engagés. On ne discute plus désormais le fait que l'Afrique s'est engagée dans la voie du développement économique. Un développement endogène, car dé-corrélé de celui de ses principaux clients et bailleurs de fonds. Un développement créateur de besoins énormes en matière d'infrastructures mais également en produits et services attendus par des populations jeunes, en forte croissance, où émerge

Vers un prochain « Nouveau Moyen Orient »

Par delà l’horreur syrienne et l’apparente probabilité d’un embrasement contagieux, se profile, depuis plusieurs mois, la possibilité d’une réconciliation entre les Etats-Unis et l’Iran. A la mi-avril, puis début juin, Vigilances 104 ( Etats-Unis/Israël/Iran : trois faits, une hypothèse), et Vigilances 105 ( La Syrie n’est que le détonateur) ont recensé plusieurs indices pointant dans cette direction et susceptibles de conduire à une reconfiguration de toute la région. La désormais célèbre conversation téléphonique du vendredi 27 septembre de 14h30 à 14h45 entre Obama et Rohani constitue, à

Realpolitik

L’interventionnisme humanitaire ne se discute pas, enfin d’un point de vue moral. Même s’il remet en cause les intérêts nationaux et la souveraineté des pays concernés, il peut se justifier. Mais ce genre d’interventions demande des moyens et une vraie crédibilité et pas seulement des vœux pieux ou des bons mots placés à l’emporte-pièce pour paraître. Souvent, ces moyens sont soit de l’ordre du militaire, soit de l’ordre de la sanction économique. Dans les deux cas, l’objectif est de peser lourdement pour sanctionner un comportement inadmissible car dire « ce n’est pas bien » est toujours

Prism : il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir

Ceux qui semblent tomber des nues concernant le programme Prism, dévoilé par Edward Snowden dans le Guardian et le Washington Post du 6 juin, ont la mémoire courte. Ils oublient Echelon, entré en vigueur en 2005. Ils oublient l’efficacité grandissante des technologies et le patriotisme des grandes multinationales américaines du net. Ils oublient enfin que, pour paraphraser Lord Palmerston, « Les Etats-Unis n’ont pas d’amis ou d’ennemis permanents, ils n’ont que des intérêts permanents ». Plusieurs membres du Club ont essayé de tirer la sonnette d’alarme. En vain. On peut signaler sans