Géopolitique

La loi du « respect »

Y a-t-il un point commun entre le président dictateur de la Corée du Nord et les « sauvageons » qui, chez nous, mettent le feu aux voitures ? Oui, puisqu’ils veulent tous se faire remarquer. Le missile longue portée coréen est du toc. Il faut trois jours pour faire le plein de son combustible. Le détruire au sol, ou même en vol, serait un jeu d’enfant. De plus, les quelques bombes nucléaires coréennes sont beaucoup trop encombrantes pour servir de tête à ce missile. Qu’importe ! Kim Jong-il est content : les grandes puissances parlent de lui. Peut-être un jour, lui témoigneront-elles du «

Défense européenne post-29 mai 2005 : plus de coopération et…moins d’intégration ?

L’a-t-on assez remarqué ? A l’unanimité de ses pairs en Europe, le Chef d’Etat-major des Armées françaises vient d’être élu Président du Comité Militaire de l’Union Européenne. Ainsi, des pays qui ont pourtant connu des lignes de fracture aussi marquées que la participation ou non à l’expédition militaire en Irak récemment et, il y a plus longtemps, au commandement intégré de l’OTAN, ont su réunir leurs voix sur la France, qui s’est pourtant la plus singularisée sur ces deux registres…. Et l’on reparle alors des beaux concepts de coopération et de coordination renforcées des moyens de défense

Géopolitique : brouillard et lignes de force

Des intérêts s’opposent, d’autres se conjuguent. Des rivalités s’estompent, d’autres s’exacerbent. Des alliances se nouent, d’autres se délitent. Difficile de s’y retrouver dans un monde devenu si vaste et si confus. Pourtant, quelques constats s’imposent : - Les Etats-Unis n’ont sans doute pas cherché à acquérir une suprématie mondiale mais, maintenant qu’ils l’ont, ils cherchent à la maintenir. -A long terme, leur rival est la Chine. D’où leur volonté de resserrer les liens avec le Japon et d’en créer avec l’Inde. D’où aussi, par contrecoup, une propension de la Chine à se réconcilier avec

Pour une Communauté Mondiale de l’Eau

Dans ma jeunesse, j’ai travaillé à la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier et me souviens de la genèse de cette première institution européenne. Jean Monnet est parti de la conviction que l’Europe ne se ferait pas d’un coup mais pas à pas. Voulant commencer par créer une « solidarité de fait », il a pensé que le charbon et l’acier, qui avaient été utilisés pour faire la guerre, pouvaient être un symbole de reconstruction pacifique et servir de base tant à la réconciliation franco-allemande qu’à l’unité de l’Europe. Il a persuadé Robert Schuman, alors ministre français des Affaires

Le désert de Copel

Une attaque américaine sur l’Iran comporterait de tels risques et ces risques ont été tellement soulignés (y compris aux Etats-Unis) que cette éventualité parait peu probable dans les circonstances actuelles. Rien, cependant, n’est sûr : avec Bush, l’improbable peut arriver ! Mieux vaut, dans ces conditions, se prémunir contre un possible « terrorisme de représailles » qui frapperait non seulement au Moyen Orient mais partout où cela s’avèrerait praticable en Occident. Des sites sensibles ont certainement déjà été repérés par des adversaires potentiels. Une protection adéquate, dont les

De l’URSS à l’URPG

En Russie, Gazprom est plus qu’un Etat dans l’Etat, c’est le bras armé de l’Etat pour reconquérir une partie du terrain perdu par l’URSS. Il s’agit de bâtir une sorte d’Union des Républiques Pétro Gazières en devenant non seulement l’indispensable fournisseur mais aussi le principal distributeur de pétrole et de gaz dans celles des anciennes républiques soviétiques qui en sont dépourvues. L’Arménie a déjà cédé l’essentiel de ses actifs énergétiques. La Biélorussie va bientôt faire de même et l’Ukraine ne pourra pas rester longtemps insensible aux pressions de son puissant voisin. Pour l’Europe

Lula entre cœur et portefeuille

Fidel Castro a 79 ans et n’a pas de pétrole. Hugo Chavez a 52 ans et beaucoup de pétrole. Pas besoin d’être extralucide pour savoir lequel des deux fait désormais figure de leader pour toute la gauche d’Amérique Latine. Chrétien, Chavez prêche une sorte de socialisme indépendant de la tradition marxiste. C’est lui qui, le 29 avril, a nommé: « Sainte Trinité anti-impérialiste » le traité qu’il venait de signer avec Castro et le jeune (47 ans) président de la Bolivie Evo Morales. Celui-ci, dès le lendemain, s’empresse de suivre l’exemple de Chavez en nationalisant les hydrocarbures (pétrole et

Prévenir les dictatures ou convertir les dictateurs

Milosevic est mort avant que le Tribunal Pénal International ait pu condamner le dictateur qui a supervisé « l’épuration ethnique ». Sa culpabilité ne fait pas de doute mais le drame aurait peut-être pu être évité si l’Europe, en amont, s’était montrée plus vigilante. A la mort de Tito, en 1980, les dirigeants européens craignaient l’embrasement de la Yougoslavie. Pas encore aveugles, ils ont huilé les rouages de la succession en accordant quelques aides économiques. Les choses, en apparence, se passaient bien : une présidence tournante semblait fonctionner et, en 1984, Sarajevo accueillait

Bulle(s)

L’économie mondiale se développe sous une bulle (protectrice). C’est peut-être pour cela qu’elle n’éclate pas comme une bulle (de savon) ! La globalisation agit comme un fusible puisqu’elle réduit l’impact de la plupart des catastrophes considérées comme « locales ». Pour ne prendre qu’un seul exemple, l’attentat à la gare de Madrid a fait beaucoup de victimes mais n’a eu aucun effet sur la Bourse. Plus généralement, le contraste est frappant entre la géopolitique menaçante et le marché des actions qui continue de grimper. En un sens, c’est logique, puisque les profits des entreprises sont

Pour un « espionnage » sociologique

Deux visions d’ Ahmadinejad s’affrontent parmi les spécialistes de l’Iran. Pour certains, il est un Hitler en herbe qui monopolisera tous les pouvoirs et transformera l’Ayatollah Khamenei en simple figurant. Pour la plupart, Ahmadinejad n’est qu’un Président à la mode iranienne, ses pouvoirs sont limités par la Constitution très spéciale de la République Islamique, laquelle est beaucoup plus solide que ne l’était la République de Weimar. Hitler, en tout cas, ne serait pas devenu Hitler si le peuple allemand n’avait pas été subjugué au point de le vouloir pour maître. En ce qui concerne l’Iran