France

Quand un banquier spéculateur perdra-t-il sa légion d’honneur ?

Les britanniques viennent de prendre une décision symbolique : Sir Fred Goodwin va perdre le titre de chevalier que lui avait accordé la reine, pour « services rendus à la finance ». Sir Fred (et demain, Fred tout court) a en effet conduit sa banque écossaise à la faillite (the Royal Bank of Scotland). Les contribuables ont dû payer plus de 50 milliards d’euros pour colmater. L’opinion publique britannique l’avait en travers du gosier et voulait « quelque chose ». Nous avons notre faillite équivalente en France, avec Dexia : d’après les députés, elle pourrait coûter sur les vingt ans qui

Campagnes présidentielles : beaucoup de calculs, peu de candeur

Aucun candidat à une réélection présidentielle n’a, sauf erreur, jamais dit : « Dans mon premier mandat, j’ai fait des bêtises (par exemple celle-ci et celle-là) mais j’ai beaucoup appris. Maintenant, j’ai de l’expérience. C’est indispensable en ces temps difficiles. Donc il faut me réélire ». Si aucun ne l’a fait, c’est sans doute qu’il y a de bonnes raisons. Les candidats à une réélection sont des pros. Ils savent peser les risques et apprécier les chances. Sans doute craignent-ils qu’un peu d’humilité démobilise leurs fans sans, pour autant, désarmer leurs adversaires. Et les électeurs

Réflexions sur le mal logement

Après ma critique de l’augmentation de 30% des droits à construire annoncée par Nicolas Sarkozy, je réagis au texte que Roger Fauroux avait publié en juin 2010 sur le problème du logement en France. En tant qu’architecte, urbaniste et citoyenne, je partage presque intégralement son analyse dans la tribune " En finir avec le mal logement". Je suis cependant sceptique sur ce qu’il attend du droit de préemption des maires et des préfets (droit pour la puissance publique de s’interposer entre le vendeur et l’acheteur d’un terrain et d’acheter à la place de celui-ci). Sauf s’il entend remettre

France : pour un « agenda 2015 »

Commencer par un Grenelle du développement démultiplié dans les bassins d’emploi. Notre pays souffre. Désindustrialisation. Développement poussif des services. Chômage. Balance du commerce extérieur de plus en plus déficitaire. Notre vitalité s’effondre. C’est dans les entreprises que se joue l’essentiel. Dans la plupart des grandes, le pouvoir a été confisqué par la finance. Les dirigeants n’ont plus donné la priorité au développement dans la durée, à l’évolution anticipatrice de ses métiers, à l’excellence de ses produits, aux opportunités de répondre aux vrais besoins des consommateurs, de

Logement : la fausse bonne idée de Nicolas Sarkozy

Architecte, urbaniste et ancien maire adjoint à l’urbanisme de la ville de Vanves, je suis en colère contre la décision annoncée dimanche soir 29 janvier par le Président de la République et vraisemblable candidat à l’élection présidentielle pour résoudre le problème du logement : augmenter de 30% la capacité de construction de tous les terrains de France. Oui le coût du logement monte inexorablement en France et notre pays manque de logements. Oui la pénurie de foncier et le prix du foncier sont, dans les zones les plus tendues, les facteurs qui poussent à la hausse. Tous les professionnels

Campagnes présidentielles : beaucoup de calculs, peu de candeur

Aucun candidat à une réélection présidentielle n’a, sauf erreur, jamais dit : « Dans mon premier mandat, j’ai fait des bêtises (par exemple celle-ci et celle-là) mais j’ai beaucoup appris. Maintenant, j’ai de l’expérience. C’est indispensable en ces temps difficiles. Donc il faut me réélire ». Si aucun ne l’a fait, c’est sans doute qu’il y a de bonnes raisons. Les candidats à une réélection sont des pros. Ils savent peser les risques et apprécier les chances. Sans doute craignent-ils qu’un peu d’humilité démobilise leurs fans sans, pour autant, désarmer leurs adversaires. Et les électeurs

La crise de l’euro sera en 2012 la « crise de trop » pour la banque universelle

Dans l’attention portée à la « crise de l’euro », on peut voir le succès fascinant de la finance post Lehman. En deux ans, on est passé d’une unanimité des Etats pour modifier le comportement des banques, responsables de la crise, à une foire d’empoigne entre les Etats devenus les nouveaux « responsables de la crise ». Américains et Britanniques pleurent des larmes de crocodile sur les malheurs de l’euro ; et les dirigeants français pensent tellement fort que les marchés devraient ratatiner la Livre qu’ils le disent publiquement. Voici comment, une fois de plus, les Etats se retrouvent, en 18

555 : un thriller "financier" à télécharger gratuitement pour les fêtes !

Les membres des Vigilants, certains lecteurs du Portail se souviennent peut-être de moi comme directeur général de Coface. Depuis mon départ de la direction générale de Coface et après plusieurs années au comité de direction générale de Natixis, j’ai rédigé un roman, 555, jeudi rouge. C’est financier, c’est dans l’air du temps, c’est polémique et c’est gratuit Je vous propose ci-dessous l’introduction et les premières pages de 555, en espérant que vous aurez envie d’aller plus loin : vous pouvez télécharger librement la version électronique de 555, jeudi rouge en quelques secondes (ou l

Une baisse inéluctable de la part du nucléaire

Dès qu’on parle du nucléaire, les esprits s’échauffent. Pourtant, indépendamment de tout effet "Fukushima", de montée de sentiments anti-nucléaire ou de volonté de complaire aux verts, la réduction de la part du nucléaire dans le mix électrique français est inéluctable. Selon Jean-Marie Chevalier, ancien Directeur du Centre de Géopolitique de l’Energie et des Matières Premières (CGEPM) à l’université Paris-Dauphine et Senior Associates au Cambridge Energy Research Associates (CERA), cette baisse tient à plusieurs raisons dont : Le besoin urgent de diversification du mix électrique français où

Reconstruction

La gestion économique et financière de la France (comme de la plupart des pays occidentaux) se heurte à ses limites. Nous tendons vers une situation d’insolvabilité qui peut nous amener, à moins de changer profondément de modèle, non seulement à rogner largement sur les prestations sociales, mais aussi à entraver dangereusement le bon fonctionnement des services de l’Etat et des collectivités locales. Si nous ne prenons pas l’initiative du changement, il s’imposera à nous probablement très vite, à savoir le jour où les marchés financiers ne prêteront plus à la Grèce, l’Italie, etc., y compris