France

Un téléthon de la fraternité pour consolider le 11 janvier ?

Comment susciter, consolider et populariser des initiatives de solidarité à l’égard de toute cette partie de la société française qui ne s’est pas sentie concernée par les marches du 11 Janvier ? « Est-il encore temps de tenter quelque chose qui soit à la hauteur de l'émotion partagée ? Comment surmonter la fragilité et le risque de fugacité de ces multiples "envies d'agir", en concurrence avec bien d'autres sollicitations dans une société de l'immédiateté ? » Réponse de notre ami Hervé Chaygneaud-Dupuy dans un texte co-signé avec Jean-Pierre Worms : « Le succès du téléthon qui a su créer

Carton Rouge aux partenaires sociaux

La marche des Français témoignait d’une volonté de vivre ensemble dans le partage de valeurs communes. C’était l’occasion d’une prise de conscience collective. Les partenaires sociaux étaient réunis pour un round de négociations. L’urgence de s’attaquer à un mal destructeur de notre solidarité, le chômage des jeunes, aurait pu constituer un objectif partagé. Que croyez-vous qu’il arriva ? Quinze jours pour rien. La protection des représentants syndicaux fut au cœur des débats et ceux-ci furent stériles.

Qui a commandité l’attentat contre Charlie Hebdo ?

Les hypothèses sont nombreuses : des individus en mal de célébrité, la branche de la Qaeda au Yémen ou de la Qaeda au Pakistan, ou encore l’Organisation de l’Etat Islamique (l’OIE présente en Syrie et en Irak) ? L’attaque a été trop bien organisée pour l’attribuer à des dérangés mentaux, l’hypothèse de la Qaeda semble plausible du fait que l’un des frères Kouachi a fait ses classes au Pakistan et au Yémen, mais d’autre part, la vidéo de Coulibaly annonçant son allégeance à l’OEI indique que l’attaque pourrait provenir de ce côté. Peut-on penser à une alliance entre la Qaeda et l’OEI ? Rien n

Carton rouge : Ecomouv ou l’histoire d’un gâchis

A l’occasion du Grenelle de l’environnement, il est décidé, par une large majorité de participants à cette réunion, d’instaurer une taxe sur la circulation des poids lourds. La base juridique de la nouvelle taxe a été établie par deux articles des lois de Finances de 2007 et 2009. La mise en œuvre de cette taxe est confiée, en octobre 2011, à un consortium privé dans le cadre d’un partenariat public-privé, à la suite d’un appel d’offres ouvert. Cette écotaxe devait rapporter 1,2 milliards aux caisses de l’Etat et décourager le recours massif aux transports routiers au profit d’autres modes de

La fabrication de l’ennemi

Interviewé par notre ami Sky pour la chaîne ThinkerView, Pierre Conesa, expert en relations internationales et stratégiques (y compris militaires), se livre, sans langue de bois, à une analyse géostratégique du monde tel qu’il va, en particulier depuis la chute de l’URSS. « Dans les années 90, l’URSS nous fait la mauvaise blague de disparaître », affirme-t-il. Que faire lorsqu’on n’a plus d’ennemi ? En créer un. Comment ? Pierre Conesa, avec une liberté de ton ébouriffante, démonte, dans cet entretien d’une heure et quart, les rouages de ce qu’il appelle « la fabrication de l’ennemi ». Il

Une « guerre », pourquoi pas, mais laquelle ?

« Nous allons punir le coupable. La punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. » Cette phrase est de Fabian Stang, maire d’Oslo, après la tuerie de l’île Utøya perpétrée par le néo-nazi Anders Breivik en 2011, qui a fait 69 morts. A l’époque, les Norvégiens eux aussi avaient défilé en masse - mais nous ne nous y étions pas associés - pour affirmer leur attachement aux valeurs démocratiques et crier qu’ils n’avaient pas peur. Irons-nous, nous-mêmes, vers « plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie » ? Il est permis d’en douter, tant les discours

Je suis un prof

Le refus d’honorer les victimes de Charlie Hebdo n’est pas marginal. Les analyses paraissent, la presse relate les incidents dans les écoles. Au-delà des provocations, de l’immaturité, une tendance apparaît, c’est une incompréhension de la loi. La loi positive (pourquoi Dieudonné et pas Charlie Hebdo ?) et, exceptionnelle mais plus grave, de ce que la science politique appelle la loi naturelle, c’est-à-dire des principes qui s’imposent à tous et partout et notamment un : on ne tue pas. Pas étonnant, dans ces conditions que l’incompréhension de la laïcité soit profonde. La situation est grave

L’élégance

Voilà bien un concept qui, sorti de son contexte de la mode et du luxe, peut paraître pour le moins désuet. S’il l’on prend l’exemple de la mode, il ne s’agit pas en effet de porter de beaux vêtements mais aussi de les porter naturellement avec légèreté et aisance. Le résultat en est fluidité et prestance. Dans notre verbiage actuel, et même si je ne sais pas trop si cela correspond bien, on dirait dans ce cas d’une personne qu’elle a la « classe » ou qu’elle fait « classe » même si souvent cela a un côté plutôt « flashy ». L’élégance ne se rapporte pas uniquement qu’à l’habillement. L

Dira-t-on du 11 janvier 2015 que c’est une journée qui a fait la France ?

La France est un pays révolutionnaire, c’est son mode de fonctionnement. Les grands conflits se débloquent dans un élan qui, un jour, catalyse les énergies entravées, les reformate et provoque un saut, pas seulement un sursaut. La prise de la Bastille, les barricades de 1830, celles de 1848 sont stylisées dans les gravures de nos livres d’histoire, elles sont la pointe événementielle d’un mouvement de fond qui a imposé l’égalité civile, refondé la hiérarchie sociale en distribuant les richesses de l’ordre conservateur du clergé puis déclassé un pouvoir inadapté à l’âge technique. L’histoire ne

Groggy, mais … vigilant

On est groggy, comme assommé par trop d’émotions. Après tant de violence vécue en direct, voilà que ce 11 janvier a vu se lever des millions de personnes en France, dans le monde pour cette « marche républicaine ». Bien sûr, on peut s’interroger sur, voire s’offusquer de la présence, aux côtés du chef de l’Etat, de certains dirigeants dont les pays figurent dans les profondeurs du classement de Reporters sans frontières. La liberté d’expression, brandie par nous comme un étendard, n’est certes pas leur tasse de thé… Mais passons. C’est « l’après » sur lequel nous devons maintenant exercer