L'entreprise contributive. Concilier monde des affaires et limites planétaires

« Il fut un temps où le vivant était la seule réalité ! Mais en attendant que vienne l’âge de la sagesse : par quel extraordinaire pensons-nous avoir le droit d’anéantir des espèces millénaires, alors même que la nôtre se cherche encore ? »

Nous voilà repartis bille en tête pour une énième relance et l’espoir d’un retour à la croissance nourrissant inlassablement cette illusion alors qu’il s’agit plutôt d’envisager un nouveau modèle de développement dont est porteur cet ouvrage.
Les auteurs montrent qu’il faut changer de perspective, renoncer à vendre du « pas cher et quasi jetable » pour passer à l’économie de la fonctionnalité, c’est-à-dire la vente d’un usage. De ce point de vue, « ce que tu fais parle plus fort que ce que tu dis ! »

Pour Fabrice BONNIFET et Céline PUFF ARDICHVILI, il est avéré que la recherche du sens face à l’impasse prévisible nous impose une autre vision.
Cela suffit de notre engoncement dans l’anthropocène et la thermo-industrie à la conquête de l’inutile. Faire autrement, telle est la condition préalable. C’est affaire de méthode et pas de but sans méthode !
Il faut réintégrer l’entreprise dans la nature, redéfinir sa raison d’être, qu’elle soit incarnée avec des objectifs mesurables ambitieux. Ce n’est pas qu’un enjeu d’image. Tout en dépend !
Un décès sur cinq dans le monde est déjà dû à la pollution. Nous n’avons pas le temps d’attendre la solution technologique miracle, car générer de l’abondance frugale en énergies et en ressources n’est pas une option mais une obligation mathématique et financière. L’argent est certes la respiration de l’entreprise, mais il ne peut pas en être la vision ni la raison d’être crédible. De plus, le futur n’est pas écrit et relève de l’audace des initiatives de l’ici et du maintenant.
C’est en cela que toujours vouloir sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on en finit par oublier l’extrême urgence de l’essentiel !

Fabrice BONNIFET est une référence du développement durable en France, le directeur du développement durable de Bouygues agit avec passion au sein de son entreprise et auprès des communautés qui rassemblent ceux qui veulent vraiment agir. En tant que président du collège des directeurs de développement durable (C3D), il entraîne les entrepreneurs et les professionnels de la RSE vers la réinvention de leur entreprise.
Céline PUFF ARDICHVILI est communicante et entrepreneure. Influenceuse un poil indignée, elle a repris ses études pour intégrer dans son métier les enjeux du développement durable dont elle souhaitait comprendre les mécanismes, pour agir. Partenaire dirigeante au sein de l’agence Look Sharpe, elle s’emploie à donner de la visibilité aux acteurs du changement.