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Armées françaises : le trop nucléaire

Le président de la République a été clair : d'une part la Défense ne servira plus de variable d'ajustement pour le budget mais elle devra s'adapter comme la plupart des missions budgétaires aux efforts financiers de l’État. Ceci était prévu et n'est pas contraire aux engagements du candidat François Hollande.

En revanche, comment ne pas s'étonner quand, au cours de son audition par la commission « Défense » de l'Assemblée nationale, le chef d'état major des armées (CEMA) annonce en juillet qu'il faudra donner « ponctuellement » un peu plus pour la dissuasion nucléaire ? Ceci revient à dire clairement que les « Forces » devront payer encore pour le développement de nouveaux missiles, la simulation de nouvelles têtes nucléaires et l'entretien de forces toujours plus performantes et presque aussi nombreuses que du temps de la guerre froide.

Et pourtant le CEMA reconnaît lui-même au cours de cette audition que: « certaines capacités nous font défaut comme la suppression des défenses aériennes ennemies, en général nécessaires pour entrer en premier. D'autres sont notoirement insuffisantes : avions de ravitaillement, drones … ». Le CEMA souligne aussi la vétusté de nombre de nos matériels non nucléaires et précise que certains se rapprochent de la cinquantaine ! Alors pourquoi faut-il jeter à la mer nos excellents missiles nucléaires M 45 dont le premier a été mis en service en 1997 pour les remplacer par des M 51 dont il faudrait déjà commencer à prévoir le remplacement ? Pourquoi nous faut-il entretenir des centaines et des centaines d'armes nucléaires ? Pour dissuader qui ?

Toute dépense nucléaire superflue ne peut que s’effectuer aux dépens des forces.

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