Web 2.0 : comprendre un monde toujours plus interconnecté

100117-Web2.0.jpgLorsque les utilisateurs d’Internet ont pris le pouvoir sur les sites commerciaux, professionnels et institutionnels, on a parlé de la révolution du Web 2.0 : la masse des textes publiés par des anonymes dépassait celle des contenus officiels.

Le web se mettait à fonctionner selon un schéma Botton up parce qu’un plus grand nombre de personnes avaient plus facilement accès à l’échange et parce que l’opinion ou le point de vue prenait le pas sur le savoir académique. 

Aujourd’hui, les conversations qui se tiennent sur le web ont tendance à s’interconnecter. Les querelles de clochers, débats de société, vigilances locales y sont de plus en plus interdépendantes parce que certains de leurs acteurs « parlent » dans plusieurs conversations et relient – par le jeu des liens informatiques qu’ils créent et des liens sémantiques qu’ils véhiculent – des niveaux de discours, d’idées et d’échange différents. 

Alors que faire pour utiliser cette base de données immense mais sans classement, sans auteurs clairement identifiés, sans marqueurs précis ? Il est apparu une première génération d’outils d’étude qui mesurent le buzz d’un message, la fréquentation d’un site ou le nombre de blogs qui se concentrent sur un débat. Mais ces outils laissent plusieurs questions en suspens : qui parle ? A qui ? Pour dire quoi ? En parlant d’où ? 

Depuis quelques mois de nouveaux outils d’analyse permettent d’étudier les conversations en y identifiant à la fois les auteurs (ou les idées) qui sont réellement influents, la géolocalisation d’un débat ou d’un courant d’opinion et l’interconnexion des échanges. Ces outils se basent sur l’exploitation du contenu des messages (i.e. post de blog) autant que sur les liens informatiques qui les relient entre eux. Ils permettent, par exemple, de savoir comment une controverse, une marque ou un débat sont discutés à travers plusieurs pays, cultures ou populations. 

L’une des applications possibles pourrait être le décryptage des évolutions de mentalités et de discours. Par exemple, on pourrait étudier les mouvements d’opinion à travers l’Europe (ou le monde arabe ou toute autre entité) en détectant les idées cheminantes qui font consensus et leurs déclinaisons locales. Il y a là matière à réflexion car nous commençons à pouvoir écouter les « vrais gens » tels qu’ils s’expriment sans le filtre d’un sondage ou d’un média.

Share

Commentaires

Ce n'est pas parce que la masse des contributions individuelles dépasse les publications officielles qu'elles sont plus intéressantes (la réciproque est vraie !).
La vraie information est celle que vous ne donnez pas dans votre billet. Quels sont ces outils qui permettent ces analyses. Sont-ils en accès libre ??

Le risque avec les mécanismes dits du Web 2.0 est que les acteurs indépendants qui s'y expriment et réagissent les uns vis à vis des autres est que l'ensemble de tout cela ne donne que ... de l'eau tiède, du bruit et de la chaleur, sans aucune cohérence.

Pour qu'un signe apparaisse comme "compréhensible" par les observateurs que nous sommes, autrement dit pour qu'il apparaisse de manière rationnelle comme le "résultat" d'un collectif interagissant, il faudrait faire émerger les processus sous-jacents qui sont en oeuvre, les identifier pour mieux les comprendre.

Je tenterais une anologie. La puissance du LASER n'est rien d'autre que l'émergence de cohérence au sein d'une lumière naturelle fondamentalement chaotique comme l'est "le mouvement brownien" des atomes et des molécules que l'on traduit à notre
échelle humaine comme étant de la chaleur.

L'axe de recherche que je suggèrerai serait donc de décéceler les phénomènes dont la fréquence d'apparition augmente régulièrement puis de découvrir les "processus en action" qui permettent leur émergence ...

Ajouter un commentaire