Russie : humiliation et goût de revanche

080317-Russie.jpg« Quels sont les pires ennemis de la Russie ? ». Selon un sondage réalisé par le « Centre Levada » en août 2007, les cinq pays cités en premier sont l’Estonie, la Géorgie, la Lettonie, les Etats-Unis et la Lituanie. Selon ce même sondage, les cinq « meilleurs amis » sont le Kazakhstan, la Biélorussie, l’Allemagne, la Chine et l’Arménie.

De toute évidence, le démantèlement de l’URSS est au cœur du problème. Deux enseignements, au moins, peuvent être tirés : 

-          Le démantèlement de l’URSS a été vécu comme une humiliation. Les ex républiques soviétiques qui ont tourné le dos à l’ex mère patrie sont vouées aux gémonies ; celles qui se comportent en alliées sont portées aux nues. 

-          Le démantèlement de l’URSS a été vécu comme une « défaite » administrée à la Russie par les Etats-Unis. Les sévices infligés par l’Allemagne au cours de la seconde Guerre mondiale passent au second plan puisque l’URSS a été victorieuse et qu’ainsi, l’honneur a été sauf. 

La vigueur du sentiment national explique, en partie, la popularité de Vladimir Poutine et a, pour l’Union Européenne, des conséquences pratiques : 

-          Les pays baltes ont de bonnes raisons de s’alarmer de leur dépendance gazière. Il est d’autant plus vital pour eux d’être assurés de la solidarité européenne que le gazoduc Nord Stream, en construction sous la Mer Baltique, permettrait de les contourner. 

-          Les liens traditionnels entre la Russie et l’Allemagne (troisième « meilleure amie ») se renouent. Il en va de même pour la France (huitième « meilleure amie »). Cela peut devenir un atout pour l’Union Européenne tout entière.

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Commentaires

Ceux qui feignent de s'étonner du supposé goût de revanche de la Russie sont, cher Marc, les mêmes qui portaient aux nues les années Eltsine.

Des années où les Russes ont mordu la poussière à tout point de vue, où tout ce qui pouvait se vendre était vendu, même les ressources du sous sol et cela de préférence aux copains et coquins et au rouble symbolique...

Les copains et les coquins existent toujours mais Poutine a l'air de les maîtriser. Des fortunes colossales se créent mais, plutôt que d'être planqué ailleurs, elles participent à la renaissance du pays. Moscou change et embellit. C'est aujourd'hui la ville la plus chère du monde ce qui explique le boom de l'immobillier actuel. La volonté de moins dépendre du pétrole et du gaz est là. Les investissements de diversification repartent...

Tout n'est pas si rose. Loin de là. Mais gageons que le tandem Poutine/Medvedev ne va pas s'arrêter en si bon chemin.

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