Rumeurs d’avant guerre

080527-Bush_Cheney.jpgLes signes s’accumulent d’une prochaine attaque américaine sur l’Iran. Le passage à l’acte aurait de telles conséquences que l’on préfère croire à une intox destinée à effrayer Amadinedjad et ses amis. Voici, en tout cas, quelques uns des signes observables :

-          500 millions de dollars ont été officieusement budgétés pour des « opérations spéciales » en territoire iranien. Cela pourrait être le premier échelon d’une escalade programmée ;

 -          La réserve stratégique de pétrole (Strategic Petroleum Reserve) a été portée à un niveau inhabituel. En temps ordinaires, les stocks ne dépassent pas six mois de consommation et il est fréquent, lorsque les prix s’emballent, que des ventes soient effectuées pour peser sur les cours. Pendant plusieurs semaines, l’inverse s’est produit. Malgré les prix élevés, les achats se sont poursuivis. L’équivalent d’au moins sept mois de consommation est actuellement stocké;

 -          Le Vice Président Dick Cheney a tenu des propos belliqueux au cours de son récent voyage au Moyen Orient. Il a même irrité le gouvernement turc en demandant un droit de survol pour les bombardiers lourds américains « au cas où » ;

 -          L’Amiral William Fallon, chef du Central Command (qui regroupe, outre l’Afghanistan, l’Iran et l’Irak, toutes les régions allant du Sud-est asiatique au Moyen Orient) a été poussé à la démission et remplacé par le Général David Petraeus. Ce dernier a la réputation d’être « Eager to Please » alors que son prédécesseur n’hésitait pas à critiquer les postures belliqueuses ; -           

De nouveaux rapports de la CIA font état d’un « accroissement » de l’aide apportée par l’Iran aux mouvements chiites combattant les troupes américaines. Cette aide, quand aide il y a, est acheminée en Irak par des « pasdaran », c'est-à-dire des « Gardiens de la Révolution islamique ». Comme leur mouvement a été labellisé « organisation terroriste » par l’Administration américaine, son implication en Irak pourrait servir de justification à un « droit de suite » prenant la forme de frappes américaines sur des bases de pasdaran situées en Iran. Cela constituerait, après quelques « opérations spéciales », un deuxième échelon d’une escalade conduisant à une « Global Strike » sur l’Iran … 

et à un bouleversement des données géostratégiques, économiques et passionnelles du monde entier.

Par des Correspondants à Washington et dans les pays du Golfe  

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Commentaires

S'agissant d'une éventuelle intervention US en Iran, je pense qu'elle est effectivement "sur la table", pour reprendre l'expression de W Bush.
Parmi les signes annonciateurs, il y a également toute la campagne d'Israël qui se durcit sur le thème de la "menace existentielle".

Lors d'un récent séjour dans le Golfe, j'ai rencontré beaucoup d'interlocuteurs qui pensaient qu'un affrontement entre l'Iran, d'une part et Israël et les US, d'autre part, était, à terme, inéluctable. Beaucoup dépendra de la suite des événements
au Moyen Orient et de la personnalité du nouveau président américain. Avec Mc
Cain, il est clair que la probabilité d'une intervention se renforce.
A suivre.

Bush osera-t-il se lancer dans une guerre contre l'Iran avant les élections ?

Sa stratégie serait de lancer un processus inéluctable - son successeur, quel qu'il soit, ne pourra que tout faire pour la gagner - dans le double objectif de renforcer les intérêts américains (c'est une analyse) et de donner un avantage à son camp politique, Mac Cain apparaissant "l'homme providentiel" pour la mener à bien.

Les démocrates auraient beaucoup de mal à se relever de ce coup, avec un Obama clairement opposé à la guerre et une Clinton aux positions pour le moins changeantes à ce sujet. Bien entendu il se peut que l'opinion publique américaine soit moins va-t'en-guerre que ce que Bush pense et ne le suive pas, mais cela serait une nouveauté.

@ Philippe : "Bush osera-t-il se lancer dans une guerre contre l'Iran avant les élections ?"

Je pense que la réponse est oui. Vous dites que "sa stratégie est de lancer un processus inéluctable" pour,d'une certaine manière, lier les mains de son successeur quel qu'il soit.
Pour ma part, je pense justement qu'il attaquera l'Iran pour réduire l'incertitude quant au prochain président américain. En allumant un 3ème foyer, après l'Afghanistan et l'Irak, et en attisant les peurs de Américains, il veut faire apparaître Mac Cain, vétéran du Vietnam et, accessoirement républicain, comme le meilleur candidat.

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