Que sont nos élites devenues ?

Sans verser dans un poujadisme régressif, tout le monde (ou presque) en conviendra, nos élites sont particulièrement discrètes ces derniers temps.

Il est vrai que la remise en cause de l’intangibilité des frontières en Afrique (Soudan, Côte-d’Ivoire ?) ; l’aspiration de la jeunesse arabe à vivre librement (Tunisie, Egypte, Yémen, Algérie, etc.) ; la reconnaissance, par plusieurs dirigeants européens, de l’échec du multiculturalisme ; les enjeux de l’indépendance alimentaire constituent l’écume d’une actualité certainement sans intérêt.

L’Histoire dira si cette « silence attitude » revêt ou non un caractère coupable ? Quoiqu’il en soit, elle masque mal le repli sur soi d’une partie de nos élites, tétanisées à l’idée de devoir confronter « leur » réalité à « la » réalité.

Que la « France d’en Haut » soit déconnectée de la « France d’en Bas » n’est pas un phénomène nouveau. Ce qui l’est plus, en revanche, c’est la difficulté persistante de nos élites à penser l’imprévisible dans un monde incertain. Telle pourtant devrait être leur mission en ces temps de ruptures.

L’Histoire ne se construit pas seulement sur la base de tendances lourdes et par prolongement de courbes existantes. Qui veut penser l’avenir doit anticiper les bifurcations possibles et, pour cela, éviter de vivre dans le confort des débats à la mode.

Membres du Club des Vigilants, n’ayons pas peur du vertige. Osons cheminer sur des territoires dont la carte n’a pas encore été tracée.

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