Points clés

091123-PointsClefs.jpgLe monde est en pleine mutation, chacun le sait. Des facteurs culturels, économiques, environnementaux, géopolitiques, sociétaux, technologiques, etc. s’entrecroisent et interagissent

Le décalage est patent entre la conjonction des menaces et le cloisonnement des parades, entre l’urgence des questions et la lenteur des réponses. 

Armé de cette conviction, le Club, interdisciplinaire par nature, a vocation à rechercher des « points clés », c’est-à-dire des points sur lesquels des actions appropriées affecteraient plusieurs domaines et pourraient, de ce fait, enclencher des processus vertueux. 

Le raisonnement peut se dérouler en trois étapes. D’abord, la définition de l’objectif, le résumé du « Pourquoi nous combattons ». En second lieu, le choix stratégique d’un « domaine clé ». Enfin, à l’intérieur de ce domaine, le choix d’une « action clé » à mener prioritairement. 

Il n’y aura sans doute aucune difficulté à se mettre d’accord sur l’objectif puisqu’il s’agit, tout le monde en conviendra, de vivre aussi bien que possible dans un monde aussi harmonieux que possible. Plusieurs mots viennent immédiatement à l’esprit. Ils expriment plus ou moins la même idée mais il serait bon que les membres et les internautes fassent connaître leurs préférences afin, qu’ultérieurement, ce même mot puisse être utilisé par chacun au nom de tous. La liste des expressions susceptibles de résumer notre ambition n’est pas limitative mais, d’entrée de jeu, nous vous proposons : vivre ensemble, fraternité, dignité, respect, harmonie. Les deux signataires de ce papier votent pour dignité mais sont loin d’être sûrs d’avoir raison. La majorité décidera. 

En ce qui concerne la deuxième et la troisième étape, chaque membre du club peut avoir un projet de « point clé » qui lui tient particulièrement à coeur. Pour que ces projets soient portés à la connaissance de tous les membres, n’hésitez pas à nous les communiquer ou à les poster sur le Blog.  

Afin d’élargir notre vision, nous avons commencé à envoyer des lettres à quelques dizaines de personnalités dont beaucoup d’intervenants à nos précédents petits déjeuners débats. Quelques réponses nous sont déjà parvenues. Elles seront progressivement diffusées et, si nécessaire, rassemblées dans un rapport. 

En bout de course, une réunion spéciale des membres du Club pourra être organisée afin que nous choisissions démocratiquement parmi toutes les propositions, un, deux ou trois points clés sur lesquels nous serions prêts à nous engager et à mener combat. 

Après 10 ans d’existence, le moment est peut-être venu pour le Club de s’identifier à des causes et de se battre pour elles.

Co-Auteur : Bernard Esambert

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Commentaires

ma suggestion ( je sais qu'elle n'a aucune chance d'être retenue !!)
"améliorer"
serge fradkoff

En saluant l'initiative prometteuse et proactive du Club, je vote sans hésiter pour la fraternité.

Nous avons besoin de nous savoir frères, ne serait-ce que pour avoir sur chacun un regard de bienveillance, qui est certainement le comportement qu'on apprend le moins aux managers et aux responsables.

La bienveillance comme antidote au cynisme et à la marchandisation totale, y compris l'air que nous respirons, des émotions que nous éprouvons, de notre corps et de notre vie-même.

Tout d'abord, je tiens à saluer les responsables pour cette initiative qui doit permettre au Club de démarrer une nouvelle étape.

Il faut se remettre en mémoire la devise de notre République : Liberté, Egalité, Fraternité. Si les auteurs de la Révolution de 89 ont éprouvé le besoin d'ériger ces trois termes au frontispice de nos bâtiments publics, c'était avant tout parce que notre pays souffrait et souffre toujours d'un déficit de liberté, d'égalité et de fraternité.

En outre, ces termes sont en partie antinomyques : veut-on restreindre la liberté pour plus d'égalité ? Où la liberté s'arrête-t-elle devant l'impératif de fraternité ? Comment concilier fraternité avec égalité ?

Une réflexion s'impose afin de prolonger la réflexion de nos aînés, à la lumière du monde nouveau (Europe, mondialisation, révolution technologique, développement durable...) afin de voir comment cette belle devise peut encore s'appliquer. La réflexion pourrait porter par exemple sur les limites de la liberté, le contenu actuel de la fraternité et en particulier le rôle de l'Etat, et la révision du concept d'égalité, au plan national et international, à la lumière des nouveaux enjeux pour demain.

Pour moi, le mot-clé (je sais, on parle de point-clé, mais il est dit quelque part "Au commencement était le Verbe...") le mot-clé, disais-je est AVENIR.
Une des plaies de notre civilisation est la dictature du court terme, et tout responsable sait qu'il arbitre en permanence entre le court terme et le long terme.
Je ne ferai pas aux vigilants l'affront de détailler le raisonnement, mais tous les problèmes essentiels qui nous préoccupent l'esprit se simplifient et s'éclairent à ce critère.
Quant à sa capacité de mobilisation, elle n'est que trop grande. Les "lendemains qui chantent" ne sont-ils pas une promesse d'avenir qui a (très) mal tourné ?

L'expression Dignité est un excellent choix mais on peut aussi être digne dans la misère ou dans la souffrance, ce qui ne correspond pas particulièrement aux valeurs recherchées.
Je propose donc de compléter Dignité par Equité dont la définition du Robert est:"notion de la justice naturelle dans l'appréciation de ce qui est dû à chacun"
Dignité-Equité: des clés pour vivre aussi bien que possible dans un monde aussi harmonieux que possible

Un autre mot-clé essentiel est "équilibre". Si un excès de stabilité conduit à l'mmobilisme, et même à la mort, nous voyons chaque jour les dégats d'un excès d'instablité - dans tous les domaines, et il se peut que ce ne soit qu'un début-
C'est assez dire qu'un optimum doit exister entre ces deux extrêmes. Pour prendre une comparaison technique, les automaticiens savent bien que c'est "l'amortissement optimal" qui génère la réponse la meilleure aux perturbations d'un système donné.
C'est cet optimum qu'il faut rechercher et surtout défendre -car tout dysfonctionnement génère automatiquement des rentes de situation... - et que je propose de résumer par la notion d'équilibre.

Un élément clé de la dynamique humaine dans les sociétés modernes est certainement la croissance. Croissance individuelle, attendue par chacun pour soi-même et pour sa descendance ; croissance économique et sociale, sensée assurer la première.
Historiquement, les femmes et les hommes de ces sociétés ont surtout recherché une croissance quantitative. Plus de mètres carrés pour leur logement, de moyens et d’occasions de se déplacer, de calories dans leur assiette, d’années à vivre en bonne santé et même de connaissances dans leur cerveau … Consolidée, cette croissance aboutit à peu ou prou à plus de PIB.
Aujourd’hui, la croissance des quantités est remise en cause. Comme le rappelle l’excellent Alternatives Economiques (Hors-série L’économie durable) au-delà d’un certain seuil de revenus, estimé à 15-18.000 $ / an, les revenus marginaux n’entraînent de progrès ni dans l’espérance de vie, ni au niveau de la santé, ni dans la sensation d’être heureux. Sur le plan de la planète, les ressources nécessaires à la croissance des quantités dépassent dès maintenant celles disponibles en eau, air propre, terres cultivables et matières premières.
Un point clé (peut-être un point d’inflexion, celui de la rupture de paradigme) serait de passer à une croissance, non pas seulement plus durable (toujours plus, mais avec moins d’effets secondaires), mais à une croissance des qualités.
Que seraient ces qualités à développer ? Au plan personnel, il pourrait s’agir des dispositions et des comportements d’ouverture aux autres, de souplesse intellectuelle, de créativité, de profondeur dans les réflexions et de discernement dans les jugements, d’éthique, mais aussi de sérénité, et tout simplement de joie de vivre. Au plan collectif, on pourrait citer les capacités à collaborer, co-créer, aider et soutenir les autres, enseigner et transmettre, résoudre les conflits, etc. Enfin, au plan sociétal, on retrouverait certaines « valeurs » comme : liberté, égalité, fraternité, solidarité, justice, etc.
Engager la croissance des qualités pourrait permettre aux habitants des pays riches de poursuivre de nouveaux buts de vie, tandis que leur empreinte écologique se stabilisant puis diminuant permettrait aux pauvres d’accéder enfin au seuil du bonheur (quantitatif) sans mettre la planète à genoux.
Travailler à la croissance des qualités, c’est s’engager dans des recherches et des fécondations théoriques embarquant (liste non limitative) psychologie, sociologie, pédagogie, neurosciences, etc. Mais c’est aussi se mettre sur le chemin de l’expérience. D’une part, celle des autres : individus et collectifs précurseurs, pour évaluer leurs méthodes et leurs résultats. D’autre part les expériences que chacun peut faire et dont il peut rendre compte, pour sa propre croissance et pour celle des autres.

Je suis assez séduit par l'idée d'une nouvelle croissance qui de purement économique et donc quantitative deviendrait, pour part au moins, une croissance des qualités, donc subjective et donc moins "matérielle".

Il est plusieurs manières d'imaginer une telle croissance. Jadis une part importante de la population vivait des "dons" faits par ceux que le hasard ou bien la faculté avaient promus à des places élevées et à des revenus et fortunes en rapport...

Parmi ces bénéficaires de cette "économie du Don" ont trouvait les "artistes", les "clercs ou savants" et les "religieux", toutes catégories bien tombées en désuétude aujourd'hui.

Aucun d'elles en effet ne produit de biens ou de services immédiatement "marchands"...

Après des indicateurs de croissance portant sur du "quantitatif" et du "mesurable", nous pourrions entrer, pour partie d moins, dans une économie du "qualitatif et du subjectif", une économie "non plus du mesurable seul mais de l'estimable".

La mesure relève de l'ordre du réel, de l'objectif alors que l'estime mesure due l'ordre du ressenti, du subjectif. Ces deux ordres ne sont pas miscibles, ils sont distincts et chacun porte en lui un aspect de la vérité.

On rejoindrait ainsi un système dans lequel on donnerait de la "Valeur" non seulement à l'objectif mais aussi au subjectif. Un monde certes plus complexe mais certainement plus proche de la réalité et de l'attente des humains...

Flap ... oiseua penseur

Pour moi la question est la suivante : quel avenir pour l'humanité ?

Donc pour répondre je choisirai donc le mot "humanité" qui englobe tout ce qu enous sommes (bon je sais çà fait un peu coco !) mais n'est-cepas là notre essence même allant bien au délà de tous les aspects économiques, politiques et culturels, dignité étant pour ma part est trop défensif !

La mondialisation est peu à peu en train de créer une humnité globale. Reste que la terre est petite et qu'il nous faut bien trouver une suite, c'est ce qui fait l'intérêt de la recherche spaciale.

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