L'invité du mois de septembre 2005

doublet.jpg Luc Doublet, Président de Doublet SA, Société spécialisée dans le service ? l'événement, Luc Doublet interviendra, jeudi 22 septembre, sur le thème : "Comment décliner l'innovation".

Pour s'imposer sur le marché mondial, en particulier pour une PME, il n'ya, selon Luc Doublet, qu'une voie possible : devenir leader dans son domaine. En effet, avec des filiales aux USA, en Espagne, au Portugal, en Pologne..., la société Doublet SA y est parvenue. C'est donc possible pour toute autre PME française. Diplômé de sciences économiques, Luc Doublet est également très engagé dans diverses institutions de sa région Nord Pas de Calais. Président de L'Institut Régional de Développement et de Polytech Lille, il trouve encore l'énergie de s'impliquer dans le Centre Chorégraphique National région Nord Pas de Calais dont il est le Président ou encore ? la CCI de Lille dont il est le Trésorier. Passionné d'art et de culture, le Président de Doublet SA est l'auteur, en 1996, de L'aventure des drapeaux chez le Cherche-midi. Il est aussi le Créateur du festival Ars Terra au service des jeunes pianistes.

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Commentaires

J'ai été très heureux d'assister, pour ma première participation aux petits déjeuners du Club, ? l'enthousiasmante présentation de Luc Doublet.

Je souhaiterais réagir aux échanges entre Madame Cresson et l'intervenant au sujet des difficultés rencontrées par les PME françaises pour se développer. Le poids excessif de l'Etat et de ses contrôles a été avancé comme cause première du "plafond de verre" qui bloque la croissance de nos PME. Sans remettre en cause cette appréciation, je souhaiterais la compléter par une autre vision : ? l'inverse, l'Etat peut être également le catalyseur du développement des PME et de l'émergence de nouveaux champions leaders mondiaux.

Nous croyons en effet que le principal frein ? la croissance des jeunes entreprises est constitué par la nature même des conditions de concurrence, qui favorisent de facto les entreprises grandes et anciennes au détriment de celles qui sont plus jeunes et plus petites. Etre le meilleur ne suffit pas, il faut aussi être le plus connu, le plus proche, le plus rassurant, celui qui génère le moins de modification des habitudes. La nature de l'offreur passe avant la qualité de l'offre.

Cette situation est la cause de la polarisation du tissu économique (quelques très grands entourés d'une myriade de micro-entreprises destinées ? le rester) et donc de l'incapacité des nouveaux entrants ? s'intégrer dans le jeu économique.
L'Etat peut jouer ici un rôle de régulateur de la concurrence et, peut être sans aller aussi loin que les Etats-Unis qui orientent tous les ans 100 milliards de dollars de contrats publics vers les PME américaines, trouver les moyens d'inciter les champions d'aujourd'hui ? ouvrir leur carnet de commandes aux PME innovantes et favoriser ainsi l'émergence de ceux de demain.

Je rejoins Monsieur Leprince dans son analyse. La tendance lourde est aujourd'hui d'aller vers un modèle d'entreprise qui n'est plus qu'une "vitrine" fortement capitalisée mais sans aucun " stock", donc sans aucune possibilité de réguler dans le temps la production (ce dont ont besoin les hommes) façe ? l'errance naturelle de la demande du marché.

Ce modèle, orienté "services" doit donc s'appuyer vers une myriade de sous-traitants ultra-spécialisés et ultra-réactifs (donc condamnés ? la mort certaine selon Marc Ulmann). Le vendeur-commerçant derrière sa vitrine n'a donc aucun intérêt ni incitation ? servir d'amortisseur entre la demande et l'offre qui se fabrique en flux tendu si ce n'est en temps réel !

Une PME, sauf sur un créneau très étroit et peu recherché par la concurrence, a assez peu de chance seule d'avoir une position visible sur le vaste marché mondial, dans le monde d'aujourd'hui. Seul un donneur d'ordres qui oserait faire confiance ? un "petit" ou ? un "jeune" entrepreneur pourrait le supporter dans sa croissance.

Dans le domaine du logiciel, que je fréquente, l'histoire nous a montré que la forte capacité d'innovation venait des Etats-Unis (via le DOD ? l'origine) et du Japon ( via le MITI jadis ) : deux états qui ont largement supporté, par des voies différentes il est vrai, leur petites et moyennes entreprises nationales. Hélas, aujourd'hui, le droit d'accéder aux grands appels d'offres de l'Etat central et local mais aussi il est vrai des très grandes multinationales est réservé ? des offreurs monstrueux, non pas parce qu'ils sont les meilleurs mais plutôt parce qu'ils ont les reins plus solides pour résister aux éternelles indécisions, imprécisions et peurs du risque des acheteurs publics.

Je voudrais saluer la grande ouverture d'esprit de Marc Doublet qui va ? l'encontre des vieilles habitudes françaises, en préférant le mérite et les compétences aux cursus scolaires.
Bien mis en valeur par son anecdote sur la méthode employée pour obtenir le marché des Jeux Olympiques : « deux jeunes de 24 ans avec leur laptop face au CIO… »
Voil? qui devrait servir d'exemple ? bon nombre de nos dirigeants.

Dans sa moyenne entreprise, Luc Doublet, a su éviter le cloisonnement des esprits. Mais comment faire dans les grands groupes où les contraintes hiérarchiques existent depuis longtemps ? Certains patrons créent des équipes « commandos » habilitées ? marcher sur les plates bandes des différentes « directions », afin d’agir « transversalement ». J’aimerais savoir si cela se passe généralement sans conflits, double emplois, temps perdu et réunions inutiles. J’aimerais aussi savoir s’il y a des exemples de réformes plus complètes. Existe-t-il des grands groupes qui aient déj? supprimé l’essentiel de leurs structures verticales. Si oui, y a-t-il progrès ? Merci d’avance ? qui voudra bien m’instruire.

Attention, un monde peut en cacher un autre

Il arrive ? chacun d'entre nous de côtoyer nombre de Dirigeants et il est
bien rare qu'une majorité d'entre eux se retrouve sincèrement dans les
convictions développées par Luc Doublet dans sa dernière intervention.

Et pourtant comment ne pas souscrire ? la vision développée par celui-ci;
Et notamment cette croyance indéfectible en l'humain, comme source,
finalité et projet de toute société.

Toute entreprise se doit évidemment de mobiliser les hommes autant que les
capitaux. Mais dans les faits, est-ce bien le cas ? Donne t-on globalement
plus d'autonomie aux gens ? Laisse t-on réellement faire ceux qui ont un
appétit de faire et d'inventer ? Essaie t-on de gommer les hiérarchies
subies en donnant plus de place ? l'initiative et ? l'imagination ?

De ce point de vue l'Observatoire de Sociovision Cofremca est sans appel.
Les Français sont de plus en plus nombreux ? décrier les systèmes et les
organisations qui abîment le vivant. A décrier notamment les grandes
entreprises (particulièrement sur la sellette en 2005 pour une majorité de
Français) lorsque leur priorité constatée n'est pas plus de tirer le
meilleur potentiel des envies et des talents mais de créer des surplus de
valeur immédiats et volatils.

C'est devenu désormais plus fréquent de l'entendre de la bouche de certains
décideurs. Mais autre chose est d'essayer de créer quotidiennement - comme l'affirme Luc Doublet - les conditions de ce changement profond qui peut apparaître naïf, voire iconoclaste.

Son expérience est-elle reproductible ? Est-elle unique ?

Un récent rapport place les pays scandinaves très en pointe sur les indicateurs de vitalité économique et sociétale. Décidément, comme se plait
? le rappeler Luc Doublet, le monde est plus complexe que compliqué.

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