Les conditions de Hollande pour plus d’intégration européenne

Publiquement le Président français oppose le silence ou de vagues réponses aux appels à de nouveaux pas vers l’intégration européenne, le fédéralisme ou un nouveau traité, émanant d’Angela Merkel, chancelière allemande, d’Herman Van Rompuy, Président du conseil européen ou de José Manuel Barroso, président de la Commission de l’Union Européenne.

C’est sans doute pourtant la question la plus importante qui lui est posée en politique étrangère. Le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, a clarifié le 18 septembre devant la presse diplomatique ce que recouvre ce silence et ce qui peut faire bouger le gouvernement français.

Première idée, avant de parler de plus d’Europe aux Européens, très eurosceptiques, voire euro hostiles, comme le montrent les derniers sondages, il faut être capable de leur montrer comment l’Europe telle qu’elle existe déjà permet de résoudre la crise. Si une Europe plus efficace a besoin de plus d’intégration, la France « est prête à faire le saut ». Mais attendons pour aller plus loin les élections européennes de 2014 ce qui n’empêche pas de participer aux diverses discussions en cours.

Deuxième idée, la France veut bien aller vers plus d’intégration à condition que ce soit une « intégration solidaire ». Qu’est ce que la solidarité ? C’est clairement, avant tout, un pas vers la mise en commun des dettes. À Merkel, qui veut bien plus de solidarité financière si l’Europe est plus intégrée, Hollande répond en substance qu’il veut bien plus d’intégration s’il y a plus de solidarité financière. Bernard Cazeneuve se dit convaincu que malgré l’écart des positions de départ un « compromis solide » n’est pas impossible.

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Commentaires

Il semble que la deuxième idée au moins rende les Allemands perplexes. Solidarité d’accord sur le principe mais de quel côté se situe la France ? Celui des forts qui aident les faibles ou celui des faibles qui attendent d’être secourus ? Compte tenu des énormes sommes déjà prêtées à la Grèce, la France devrait être reconnaissante à l’Allemagne de ses réticences à dépasser certaines limites. D’où le soupçon que, consciemment ou inconsciemment, les Français anticipent de tomber bientôt « de l’autre côté du cheval ».

Les déclarations de Claude Bartolone, président socialiste de l'Assemblée Nationale, disant déjà, dimanche, que les 3% pourraient devenir "intenables" si la conjoncture se dégrade ne font que nourrir (avec quel profit?) ce soupçon qui peut coûter cher à la France, financièrement et diplomatiquement.

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