Le pacte de responsabilité devient urgentissime

pacte_resp« Peut-on encore redresser la France ? » Telle est la grave question à laquelle « Le Un » consacre son numéro de la semaine du 15 septembre. Notre ami Henry Hermand, cofondateur de l’hebdomadaire et membre du Comité d’Orientation des Vigilants y prend exceptionnellement la plume pour un long article concluant que l’application du pacte de responsabilité devient « urgentissime ».

Henry, qui avait cosigné avec Marc Ullmann un éditorial favorable à ce pacte dans Vigilances (n°108 de février dernier) est sévère avec le Président et le gouvernement.

« Les orientations du pacte de responsabilité, annoncées depuis le 1er janvier, étaient frappées au coin du bon sens mais il fallait aller vite et fort, ce qui n’a pas été le cas, après dix-huit mois d’aveuglement. Et puis, pour être parfaitement crédible, le changement de cap aurait mérité une explication franche. »

Que faire maintenant avec une croissance à l’arrêt ?

« Le président ne peut plus, aujourd’hui, continuer à jouer un rôle d’arbitre entre toutes les composantes de sa majorité, et tempérer les effets d’une proposition libérale par une autre beaucoup plus dirigiste (exemple : le pacte de solidarité face au pacte de responsabilité). La multiplication des pactes nuit à leur crédibilité. Il faut choisir.

Choisir pour François Hollande, cela veut dire dès maintenant obliger les frondeurs à s’aligner ou à se démettre, cela veut dire encore affronter Martine Aubry, qui fut le principal soutien de Cécile Duflot et qui n’a cessé, avec toute l’autorité de son passé, de s’opposer au virage qu’il souhaitait prendre et à la venue de Manuel Valls….

Du pacte de responsabilité, tant invoqué, tant critiqué, on attend non plus des intentions, mais des actes. Quelques mesures simples, actées et datées, susceptibles de créer un choc dans l’opinion loin des débats politiques stériles…

…. Tout cela oblige à une politique de salut public avec, on peut encore l’espérer, l’appui de dirigeants politiques responsables de droite et de gauche, et celui de nos experts les plus éclairés : Pascal Lamy, Hubert Védrine, Jean Peyrelevade… »

Quelle dénomination mettre sur tout cela ?

« Le social-libéralisme a une connotation droitière qui fait grincer les dents du peuple de gauche.

La social-démocratie, vocable qu’une partie de la gauche française a mis tant de temps à réhabiliter, ne correspond pas vraiment à la réalité du moment.

Alors, on pourrait peut-être rassembler ceux qui ne désespèrent pas autour d’un social-réformisme annonçant enfin des réformes qui ne peuvent plus attendre. »

 

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