Le déni turc

Je ne suis spécialiste ni de l'Empire Ottoman, ni de l'Islam, ni de tous les événements dans les Balkans au 20eme siècle, ni, ni...

Cependant sur le sujet du début des négociations avec la Turquie pour son entrée dans l'Union Européenne, qui est difficile et complexe, le traitement qui en est fait dans un hebdomadaire ? gros tirage cette semaine m'inquiète passablement : outre un dossier qui relève dans son ton et ses affirmations, plus du publi-rédactionnel que du reportage fouillé, il y figure une interview du Ministre des Affaires Etrangères turc qui nie, en substance, le génocide arménien.

L'effet immédiat et positif de cette négation est qu'on retrouve du même coup, au-del? des analyses et des débats, ce qui paraît un des fondements de l'Europe: la question de la conscience. Elle n'a jamais empêché la barbarie, mais elle a au moins permis de la qualifier, plus encore que de la dénoncer.

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Commentaires

Attention ... il existe une vraie attente d'intégration dans l'Europe de la part du peuple Turc. Cette attente s'inscrit sur du long terme et sur des faits incontournables comme leur volonté d'avoir un langage spécifique plus proche des langages européens que de l'arabe et ce n'est pas le seul exemple. S'il est vrai que ce pays doivent faire preuve d'une réelle objectivité quant ? son histoire, s'il est vrai que des efforts importants doivent être réalisés pour se positionner en tant que démocratie, il n'empêche que mettre la Turquie au ban de l'Europe présenterait un réel danger y compris sur le devenir de l'Europe avec un tel pays ? ses frontières. Le pragmatisme d'un accompagnement sans concession doit prévaloir.
Quant ? la question d'un référendum, je trouve cela stupide et dangereux ... un peuple n'ayant pas dans l'absolu ? dénigrer un autre peuple.

La question de l'entrée d'un nouveau pays souverain au sein de l'Organisation nouvelle que nous désignons sous le nom d'Union Européenne n'a de sens que par rapport au " projet " que cette Organisation se donne. Si l'on parle de projet, on est évidemment obligé de parler de " valeurs " c'est ? dire de faits et d'idées qui sont dignes " d'estime " pour ceux qui les partagent !
Pour l'heure et comme résultat naturel de la genèse de la construction européenne, née de la seconde guerre mondiale, la seule valeur qui soit partagée dans les faits de tous les jours et pas seulement dans les textes signés par les représentants des Etats, est la " valeur vénale ", c'est-? -dire " celle que l'on attache ? ce qui peut se vendre et s'acheter "...

Tant qu'un texte et qu'un slogan fondateur rappelant ? tous en en tous lieux, sans exception, quelles sont les valeurs " fondamentales et non négociables " partagées par les démocraties qui participent ? l' U.E. ne seront pas écrits sur tous leurs monuments publics et dans les textes de leurs lois organiques, nous n'avanceront que comme des crabes, ... de travers !

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