L'apprentissage du « zusammen »

Gattaz-LepaonLa France est morose, les photos associées à ce post donnent de l'espoir. Dans la photo ci-contre, Pierre Gattaz (Président du Medef) et Thierry Lepaon, (Secrétaire Général de la CGT) ne sont pas l'un face à l'autre en train de se chamailler mais côte à côte comme s'ils acceptaient d'être confrontés ensemble aux problèmes du pays.

Elle accompagne une interview commune parue dans l'hebdomadaire Marianne du 20 juillet. Le dialogue entre les deux hommes y est sérieux. Les photos ci-dessous l'illustrent. Chacun écoute l'autre avec attention et, semble-t-il, sympathie.

Lepaon-Gattaz

Quel changement ! En France, les rapports sociaux sont, par tradition, conflictuels. Les questions les plus concrètes ont toujours été noyées dans un affrontement de principe. A force de se persuader que la seule façon de parvenir à telle ou telle amélioration de détail est de modifier le cours entier de la politique générale, les « adversaires » finissent par être complices en inaction. C'est le contraire de la volonté d'agir « zusammen » (ensemble) qui a si bien réussi aux Allemands.

La difficulté pour la France d'aujourd'hui est que l'élaboration d'un consensus prend du temps et que la mise en œuvre des réformes qui en découlent en prend aussi. Or, le temps c'est précisément ce qui manque. Le monde va de plus en plus vite et les réformes élaborées par Hollande et son gouvernement on beau redorer le blason du dialogue social, les pas ressemblent moins à ceux d'un géant qu'à ceux d'un escargot. Du moins vont-ils dans le bon sens. C'est, quand même, important.

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Commentaires

les propositions de Thierry Lepaon à Pierre Gattaz sont historiques:" Il faut avoir le courage de s'engager. Les industriels ont une responsabilité et ne doivent plus tout attendre du gouvernement. Nous manquons de grands défis en matière de recherche et d'innovation. Les groupes allemands mobilisent leurs personnels en leur accordant un droit de regard sur leur stratégie et leur plan de formation. Et lorsque chez nous, des patrons, grands ou petits, font l'effort de communiquer avec leurs salariés, cette transparence leur permet de mieux traverser des difficultés comprises par tous. Mais nombre de chefs d'entreprise français considèrent encore leur société comme leur propriété exclusive. A ceux-là, je dis : ça ne marche plus. Débattez avec vos salariés de vos projets, de vos investissements, des évolutions de carrière. Quand vous pensez qu'en France ceux qui travaillent dans les très petites entreprises n'ont toujours pas le droit d'élire leurs représentants."
pour ma part j'y adhère à 100%, et j'invite tous les membres du club à y réfléchir très sérieusement.

Qui a dit ?

S'aimer, c'est aussi regarder a deux dans la meme direction..."

Autrement dit c'est plutot etre cote a cote que face a face !

Faisons un rêve

Il paraît que la montée du Front National trouble les états-majors des partis dits de gouvernement, en l’occurrence le PS et l'UMP, et il y a de quoi. Au lieu d'adopter une attitude républicaine et surtout responsable, les dirigeants de ces partis replongent avec délice, semble t' il, dans leurs conduites suicidaires d'invectives et de dénonciations de l'autre. La France est le paradis des affrontements : syndicats contre patronat, droite contre gauche, PS contre UMP etc..La gravité de la situation économique, les bouleversements consécutifs aux changements majeurs que connaît le Monde qui nous entoure, demanderaient un minimum de consensus sur des sujets fondamentaux. Ce consensus a minima existe dans pratiquement tous les pays développés ( les Etats-Unis n'en ont malheureusement pas donner l'exemple récemment). En France le mot consensus est presque une insulte tout au moins est-il synonyme de faiblesse sinon de capitulation. Pourrait-on imaginer que les chefs de nos deux grands partis ( H. Désir et J.F. Copé...) se réunissent (même autour d'une bonne table) pour parler de l'avenir de notre démocratie et de points de convergence pour faire face à l'ignominie où certains voudraient nous entraîner ?
Un héros de l'humanité dit un jour : « I had a dream ».
Nous avons bien besoin d'un rêve.

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