La Syrie n’est que le détonateur

SyrieLa Syrie est au Moyen Orient d’aujourd’hui ce que l’Espagne fut à l’Europe pendant les années 1930 : la guerre civile s’est internationalisée ; l’avenir de toute la région est en suspens.

L’enjeu est d’autant plus considérable que, sous le couvert d’un antagonisme religieux, une lutte des classes se profile. L’aristocratie, qui a pris le pouvoir dans le monde sunnite après la chute de l’empire ottoman est menacée. Les familles royales d’Arabie et du Qatar qui, plus tard, ont touché les jackpots du pétrole et du gaz mènent le combat. Ces militants du wahhabisme feignent de croire que les contestations n’ont pas de causes internes. Elles font comme si le chiisme – et donc l’Iran – était le pire ennemi de l’Islam.

L’élection présidentielle iranienne, dont le premier tour commence ce vendredi 14 juin, survient à un moment où les forces gouvernementales syriennes, appuyées par le Hezbollah libanais, ont marqué des points. Le président qui succèdera à Ahmadinejad en profitera pour tâter le terrain d’une réconciliation avec les Etats-Unis. Ali Khamenei, le « guide suprême », l’appuiera d’autant plus volontiers qu’il est lui-même à l’origine de la manœuvre.

Pour Obama, l’heure du choix se rapproche. Ou bien il appuiera militairement la révolte syrienne et s’alignera, de fait, sur la politique des monarchies du Golfe. Ou bien, il s’engagera dans des négociations iraniennes approfondies avec l’arrière-pensée de préparer un renversement des alliances. L’Europe, comme d’habitude, serait prise de court.

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