La réforme des retraites vue du ciel

Pendant que les experts se battent sur l’âge de départ à la retraite ou les critères de pénibilité, essayons de prendre trois photos instantanées de trois générations qui sont ou seront concernées par la réforme du régime de retraite.

Ceux qui prennent actuellement leur retraite ont, pour moitié, travaillé avant 17 ans. Autrement dit, sauf accident de parcours professionnel, beaucoup ont cotisé 43 ans avant de prendre leur retraite à 60 ans.

La génération d’après, ceux qui ont la quarantaine aujourd’hui, ont, pour les 2/3, commencé leur vie professionnelle avant 20 ans (seule 30% d’entre eux ont le bac). Et finalement, le report à 62 ans coïncide avec le nombre d’années de cotisation.

La génération actuelle est dans une toute autre problématique. Elle est diplômée (80% d’entre eux ont le bac). Avec quelques années d’études supérieures réussies ou non, ils entrent péniblement sur le marché du travail vers 25 ans et trouvent un emploi stable à 30 ans. Pour eux, la question n’est pas de partir à la retraite à 60 ou 62 ans. Elle est plus cruelle : quel âge auront-ils quand ils auront cotisé les 42-43 ans nécessaires : 70, 72 voire 75 ans ?

On le voit bien. Un régime ne peut englober, par une formule magique, une telle différence entre générations. Ce qui fait que, par nature, toute réforme du régime de retraite ne peut satisfaire tout le monde. Une raison essentielle pour qu’elle soit la plus juste possible.

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