La Belle au bois dormant (conte européen)

L’austérité rend les Grecs malheureux. Pour des milliards d’individus, leur pays fait, pourtant, figure de paradis inaccessible.

L’Europe entière vit cette contradiction. Plus des deux tiers de ses habitants peinent à joindre les deux mais le monde la jalouse.

La potion est d’autant plus amère que le modèle européen est passé de mode. Les Etats-Unis vont mal mais leur tradition du changement alimente l’espoir d’un renouveau. La Chine est dure aux humbles mais son ascension paraît irrésistible. Par comparaison, « l’Etat providence » semble à bout de souffle, telle une relique héritée des jours heureux où des peuples, naguère misérables, grossissaient les rangs d’une classe moyenne en constante expansion.

L’optimisme peut, cependant, refleurir. Les « acquis sociaux » ne sont pas en voie de disparition mais, comme le montre l’exemple allemand, en voie de restructuration. Un socio libéralisme d’un genre nouveau (une « Big Society », comme dit M. Cameron) est en gestation. Nulle part ailleurs, l’aspiration à une politique humaniste n’est aussi partagée. Manque la confiance en soi. Cela peut changer si le regard des autres se met à voir l’Europe comme un devenir et non comme un musée.

Il suffit de regarder du côté du Canada pour reprendre espoir. Le pays était en crise, il déborde d’optimisme. Il semblait voué à n’être qu’un appendice des Etats-Unis, il attire aujourd’hui des immigrants que l’ « American Dream » ne séduit plus.

L’Europe, elle aussi - et, sans doute, plus encore - peut incarner la recherche du Bonheur.

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