Intelligence collective

070423-RoyalSarko4.jpgLe peuple a voté en masse. La politique parvient enfin à se retrouver en phase avec lui. Les franges extrémistes idéologiques, vestiges du passé, sont laminées. Faut-il y voir un feu d’artifice provisoire ou le signe de l’entrée dans une nouvelle ère de la politique ?

Notre pays est confronté à quelques défis majeurs : relancer l’économie, mais une économie humaniste et verte ; contribuer à la construction de l’Europe pour un meilleur équilibre du monde ; inventer le nouveau contrat social qui réponde à ce que devient la société des gens ; concilier l’élargissement de l’éventail des libertés personnelles et la garantie de sécurité. Faire émerger les réponses à de tels défis implique une intense participation de tous et la recherche authentique de consensus créatifs. Pour surmonter ces défis, la France a besoin de se débarrasser de deux de ses handicaps culturels majeurs : la tendance à construire des camps qui ne savent que se battre, et la tendance à solidifier des frontières qui ont été réelles mais ne le sont plus. Si elle y parvient, elle pourra réinventer le style et le contenu de l’opposition Droite/Gauche.

L’intelligence collective du corps électoral, qui perçoit notre déficit de coopération, a dû peser en ce sens. Au premier tour de ces élections présidentielles, il donne des scores remarquables à des porteurs de rupture. Nicolas Sarkosy a durci son image droitière au cours des dernières semaines mais beaucoup se souviennent qu’il peut prendre des mesures habituellement préconisées par la gauche. Ségolène Royal a secoué le cocotier du parti socialiste et est intervenue hier soir en se présentant comme extrêmement pugnace mais pas diviseuse. Et François Bayrou préconise ouvertement la collaboration des camps et pourrait être l’arbitre du second tour.

Il est possible que la campagne du second tour et les élections législatives qui vont suivre nous conduisent vers un gouvernement d’alliance et de consensus qui rapprocherait soit les amis de Sarkosy et de Bayrou soit ceux de Royal et de Bayrou. Ce serait une bonne nouvelle pour la France et l’Europe.

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