Industrie : la France doit délocaliser en Afrique comme l’Allemagne a délocalisé en Europe de l’Est

Ce n’est pas une idée entièrement nouvelle, mais elle a ceci de frappant cette fois-ci qu’elle est une réponse au problème de compétitivité coût que se pose la France dans l’urgence et qu’elle émane de McKinsey. Une des cinq pistes proposée par la branche française du grand cabinet de consulting dans son récent rapport « Industrie 2.0 » est celle d’un « partenariat productif mutuellement bénéfique avec l’Afrique francophone ».

L’ensemble de ces propositions, fort intéressantes, ont été défendues avec fougue par Matthieu Pelissié du Rausas, le 27 novembre aux premières « rencontres de l’industrie compétitive » organisées par les Echos. L’idée n’est pas de délocaliser des industries entières mais « la production de biens intermédiaires » pour conserver en France « les activités à forte valeur ajoutée de conception et d’assemblage ». Si on comprend bien, ce n’est pas l’usine d’assemblage de Renault qui devrait être à Tanger mais celles de certains de ses sous-traitants. Cette stratégie n’exempterait évidemment pas la France de souffrances certaines car il y aurait bien pertes d’emplois en France chez certains sous-traitants mais, à ce prix, l’industrie française retrouverait une compétitivité globale qui lui permettrait de créer des emplois moins directement exposés à la concurrence par les coûts sur le marché international.

À l’heure où le Club des Vigilants s’intéresse à l’avenir de l’industrie française et aux relations entre la France et l’Afrique, cette piste mériterait que nous la creusions.

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Commentaires

Cette proposition me laisse un peu perplexe car elle tend à faire l'analyse que l’activité d'assemblage de parties sous-traitées de plus en plus complexes et innovantes car très spécialisées, aurait plus de valeur au total que la somme des valeurs de chacune de ces parties.

Je demanderais à ce qu'on me le démontre...

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