History is again on the move

[[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"6768","attributes":{"class":"media-image wp-image-6393 alignleft","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"199","height":"132","alt":"Unknown"}}]]Aujourd’hui nous réapprenons que l’histoire est tragique. History is again on the move disait le grand historien anglais des civilisations Arnold Toynbee pour résumer le mélange d’effroi et de désarroi devant l’imprévisibilité des événements. La guerre est dans la besace de l’histoire, elle ne la quitte jamais vraiment. Pour cette raison, elle a été longuement décrite, réfléchie et théorisée. Aujourd’hui, il est bon de se souvenir de quelques enseignements.

Premier enseignement, les guerres ressemblent aux sociétés qui les livrent. L’Europe a fait des guerres limitées et courtoises pendant des siècles avant d’être dépassée par la violence de la guerre technicienne et totale; la guerre de Daech a le visage de la barbarie, son visage. Quand ils ne massacrent pas dans des cafés, des salles de concert ou des musées, les hommes de Daech réduisent les femmes et les jeunes filles en esclavage, ils massacrent des villages, ils décapitent, ils brûlent vivants leurs prisonniers dans des cages ou les font exécuter par des enfants, ils terrorisent et massacrent des Juifs, des Kurdes, des Chrétiens et d’autres minorités religieuses, y compris celles attachées à l’Islam. Deuxième enseignement, la nature du conflit. Les kamikazes du 13 novembre ont cyniquement expliqué aux jeunes qu’ils allaient exécuter que la France est responsable pour ce qu’elle fait en Syrie. Bien naïf celui qui leur fait crédit et pense que les satisfaire apportera la tranquillité. La vérité est ailleurs : le conflit entre Daech et nous est un conflit inexpiable ; pour une raison au moins, les acteurs remettent en cause leur existence réciproque et notamment Daech qui n’a pas d’autre échappatoire pour prospérer que viser le califat mondial. Troisième enseignement, celui de Clausewitz. Une idée majeure sous-tend son œuvre : toute épreuve de force est en même temps une épreuve de volonté. Depuis deux siècles, son analyse ne s’est pas démentie. Quelle que soit sa forme : guerre d’usure, guerre de libération ou jeu d’échec du duel nucléaire la guerre a pour vainqueur celui qui trouve la combinaison gagnante entre le peuple, le politique et le chef de guerre. Pour le stratège allemand, cette trinité explique la nature intime de la guerre et la difficulté à soutenir sa volonté. Dans les trois domaines, Daech est médiocre, quelles que soient nos limites nous les surclassons ; c’est la première chose dont il faut se souvenir.   *  

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Commentaires

Merci Philippe !

J'ai envie de rajouter le grain de sel de Sun Tzu...(l'art de la guerre...), qui insiste sur la nécessité de connaître l'adversaire pur s'assurer la victoire...

Il explique que "La prévision ne vient ni des esprits ni des dieux ; elle n’est pas tirée de l’analogie avec le passé pas plus qu’elle n’est le fruit des conjectures. Elle provient uniquement des renseignements obtenus auprès de ceux qui connaissent la situation de l’adversaire." (chapitre 13). Selon moi cette "leçon" est à rapprocher des constats très convergents faits par d'éminents spécialistes du contre-espionnage et assez bien résumés dans cet article de Challenges récemment paru : http://www.challenges.fr/challenges-soir/20151119.CHA1791/attentats-le-r...
Daech est certes médiocre, mais nous disposons manifestement de marges de progrès si nous voulons les "vaincre". Aujourd'hui, se doter des moyens (humains) d'analyse "intelligente" des données devient un enjeu. Nos amis hackers devraient avoir de beaux jours devant eux si les politiques/fonctionnaires en prennent enfin conscience...

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