From Gettysburg to Normandy : Nicolas tu vas avoir du boulot …

090126-Normandy.jpgLe récent discours d’investiture de Barack Obama a immédiatement donné matière à moult commentaires sur sa forme ou sur son contenu dans les Media ou sur le Net. Parmi les sujets de prédilection : le lapsus du serment, la mise au placard des années Bush, la référence aux Pères Fondateurs, la défense du mode de vie américain, Obama européen ou américain …

Une phrase, parmi d’autres, semble être passée totalement inaperçue, or je pense qu’elle pèsera beaucoup dans nos relations futures avec nos amis américains : « For us, they fought and died, in places like Concord and Gettysburg; Normandy and Khê Sanh. » 

Car dans ce discours, ô combien préparé, ô combien réfléchi et ô combien important, aucun mot n’était dit au hasard. En associant les Pères Fondateurs à 4 grandes batailles clés, Barack Obama s’adressait à ses compatriotes dans ce qu’ils ont de plus fort, de plus profond. Il leur disait qu’ils sont en guerre (et pas en croisade), qu’il faut combattre et qu’il faut se souvenir.  Concord, c’est Washington qui défait les Anglais ; Gettysburg, c’est la bataille qui va changer le cours de la Guerre Civile ;  Normandy, c’est l’Amérique qui sauve le Monde Libre et Khê Sanh, c’est le traumatisme de la guerre du Viet Nam, » encore frais dans les mémoires, que chante Springsteen dans son mythique tube Born in the USA : « I had a brother in Khê Sanh ». 

« Normandy » fait partie du Panthéon américain. «Normandy » fait partie des mythes fondateurs de l’Amérique. 

« Normandy », ce n’est pas bien loin de chez nous, c’est même chez nous. Et nos amis américains, sans ne nous l’avoir jamais trop réclamé, ont toujours pensé que nous avions contracté une petite dette envers eux au passage. Il y a quelques années, au début de l’obscurantisme des années Bush, « notre vieux pays, d’un vieux continent, qui a connu tant de guerres » n’a pas voulu s’associer à la deuxième guerre en Irak. Nous sommes alors passés pour des ingrats, des traîtres, des lâches et de faux alliés, malgré les états de service de la division Daguet lors de la première. Sans doute avions-nous raison au regard de l’Histoire, mais certainement  n’avons-nous pas su trouver les mots pour le dire, ni vraisemblablement n’avons-nous perçu que Normandy rimait avec Khê Sanh, Gettysburg et Concord pour un Américain. 

Demain, Barack Obama va demander des renforts à ses alliés en Afghanistan. Et très certainement il commencera par nous. Il va être difficile de dire « Non » à nos amis Américains. Tout autant que d’expliquer à nos concitoyens pourquoi il faut dire « Oui ». 

Mais peut-être notre Président aura-t-il là une occasion historique de nous réconcilier avec notre premier Allié … qu’il ne faudra pas rater.

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