General Motors : doutes sur la sécu privée

Traditionnellement, les Américains se méfient du gouvernement fédéral et veulent réduire son rôle. Parfois trop ! Les déboires de General Motors montrent qu’en matière de couverture sociale la garantie de l’Etat peut se révéler utile. GM, au temps de sa splendeur, avait octroyé ? ses salariés toutes sortes d’avantages pour quand ils seraient ? la retraite. La couverture des soins médicaux semblait même si intéressante qu’elle était citée en exemple.

Mais GM n’est plus ce qu’elle était, les pertes s’accumulent (1.6 milliard de dollars au troisième trimestre 2005) et les réductions d’effectifs, comme les baisses de salaires, ont des limites. La direction a donc négocié avec le syndicat de l’industrie automobile (U.A.W) une diminution des bénéfices accordés aux retraités et ? leur famille. Un milliard de dollars sera économisé par an. Comme le nombre de retraités avec leur famille est d’environ un million, cela représente, en moyenne, 1.000 dollars par personne. Les anciens de GM ne seront pas plus mal lotis que la plupart des retraités américains mais ne pourront plus faire figure de « privilégiés ».

Surtout, cela donne le frisson ? de nombreux salariés dont les entreprises, encore plus fragiles que GM, sont ou vont être « sous la protection du chapitre 11 », c'est-? -dire quasiment en faillite. De quoi amorcer un retournement de l’opinion et faire réfléchir les parlementaires. Peut-être même de quoi remettre ? la mode la notion de filet de sécurité qu’Hillary Clinton n’a pas réussi ? imposer du temps de la présidence de son mari.

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Commentaires

Ce que nous décrit ici Marc Ullmann traduit parfaitement ce qui est le risque majeur lorsque l'on confond 2 notions qui semblent voisines mais sont en fait de faux amis ! On a de plus en plus tendance ? confondre : d'une part , le concept d'assurance qui est est une parade créée par les hommes pour combattre les méfaits des risques aléatoires et dont l'essence de la formule est la "multiplicité" des sources de financement, i-e la "répartition du risque sur le plus grand nombre possible de contributeurs économiquement indépendants" et d'autre part, le contrat de dédommagement financier ou de contrepartie, qui a l'air d'être la même chose mais qui est, en fait, le simple engagement d'un seul particulier ou d'une seule personne morale ? payer seul, contre rémunération et ? partir de seules provisions constituées ( ou pas ) , une pénalité en contrepartie de la survenue du risque. Si toutes les entreprises, répartissaient leurs risques en jouant l'une vis ? vis de l'autre un rôle de " ré assurance ", les pauvres signataires du "contrat de retraite" américains seraient aujourd'hui un peu moins stressés !
On inventerait alors la solution mixte entre l'assurance par capitalisation-provision et l'assurance par répartition...

Certains me disent que le défaut du salariat c'est que la rémunération perçue par l'individu est stable dans le temps alors que celle de l'entreprise ne l'est pas. Pour que l'individu se sente complètement engagé dans l'entreprise, il faut donc que son avenir ? court terme et sa rémunération soit aussi variable que celle de l'entreprise.

La solution idéale pour l'entreprise serait donc que chaque individu ? qui elle " sous-traite " une activité ou une tâche, soit pour elle un simple "fournisseur".

De plus, comme l'entreprise connait bien son métier ( théoriquement ) elle n'achèterait pas plus que ce dont elle a exactement et réellement besoin et ce en "flux tendu" par rapport ? la demande du client

On toucherait ainsi au modèle idéal dit de "l'entreprise maigre"...

Mais, pour cela il faudrait donc remplacer le "Droit du travail" par le "Droit commercial".

Ainsi, pour être en accord complet avec la théorie, on aurait atteint deux objectifs intéressants :

1°) on pourrait ainsi transformer chaque salarié en entreprepreneur indiduel (type EURL par exemple)qui négocierait donc un contrat de fourniture de prestation avec un "client" et non plus avec un "patron". De ce fait la fameuse question des "charges sociales" seraient ainsi parfaitement et totalement externalisée vers le fournisseur et chacun serait parfaitement responsable de ce qu'il fait et de ce qu'il devient, de ses "intercontrats" et de sa "retraite". De plus, il n'y aurait plus de "chomage" mais seulement des "baisses conjoncturelles d'activité économique " pour certains secteurs.

2°) comme chaque entrepreneur individuel serait en concurrence directe avec les autres, il ne pourrait y avoir d'entente collective de type " syndicat " et ainsi la concurrence du prix des services pourrait jouer ? plein. L'entreprise cliente serait ainsi certaine que le prix payé ? chaque instant ? chacuen de ses fournisseurs élémentaires pour chaque activité ou tâche serait le meilleur prix possible compte tenu de la conjoncture.

Les seules directions fonctionnelles qui resteraient serait la finance et les achats.

Tous entrepreneurs, tous responsables et tous payés en fonction de leur réelle valeur ajoutée.

Tout serait ainsi pour le mieux dans le meilleur des mondes du "business" !

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