Faut-il ouvrir le dialogue avec le Front National ?

images-3Les résulats du premier tour des régionales sont tombés. Le vote FN fait théoriquement de ce parti le premier de France. Si les positions se multiplient pour barrer la route au FN, il faut néanmoins prendre la mesure de l'évènement. Certes les attentats terroristes récents dopent le vote FN. Certes l'éviction de Jean Marie Le Pen donne une image plus "responsable" de ce parti.

Mais il est difficile d'admettre qu'un parti rassemblant 30 % des votants n'ait toujours aucun accès au pouvoir. Dans une démocratie, un déni de pouvoir à l'encontre d'une minorité significative a de sérieux inconvénients, et présente un grand risque de fracture sociétale. N'avons nous pas déjà un sacré problème avec la communauté musulmane en France ? Ces cinq millions de Français n'ont pas l'influence qu'ils devraient avoir dans le jeu républicain.

Il est bien clair que le jeu électoral ne rend pas bien la mesure des aspirations légitimes des votants. D'où l'énorme taux d'abstention, qui s'est intallé, et qui discrédite durablement le système électoral actuel.

A mon sens, il faut ouvrir un dialogue avec les politiques représentant les minorités mal servies par le jeu électoral. En un mot, les fréquenter. Et leur accorder des formes de pouvoir qui les mettent à l'épreuve de la responsabilité politique.

C'est ce que Mitterand avait décidé avec le programme commun Socialistes/Communistes en 1981. Malgré les hauts cris à l'époque, cette ouverture vers les communistes, jusque là infréquentables, a donné raison à Mitterand. Ce fut une avancée politique historique pour la France.

Il faut "fréquenter" les votants et les ténors du Front National, il faut leur parler.

Il en va de l'avenir de notre démocratie, et de la République Française.

 

 

 

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